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ACOQUINEMENT, subst. masc.
Péj. État de celui qui s'acoquine; attache, attachement stables, mais socialement irréguliers.
A.− [L'obj. de l'attachement désigne un couple vivant en concubinage] (cf. acoquiner B 1 a) :
1. Je considère notre valeur et notre force morales. D'abord, ce grand impedimentum de l'homme, l'amour et la femme, réduit à la plus simple expression. Rien de ce compagnonnage que nous voyons autour de nous, de ces acoquinements et de ces contrefaçons de ménage, qui embrassent la carrière de l'homme, occupent sa pensée, le dérangent d'une volonté une et constante : ... E. et J. de Goncourt, Journal,mai 1859, p. 598.
2. Il [Coriolis] se rappelait sa jeunesse, où pour échapper à la solitude, il avait toujours mis une femme dans son intérieur et fini ses liaisons en acoquinements. E. et J. de Goncourt, Manette Salomon,1867, p. 140.
3. Après la marquise, il avait passé aux bras d'actrices sottes, de filles nulles, de veuves exaltées, menant une vie d'acoquinements et de collages successifs. À peine sorti d'un bourbier, il trébuchait dans un autre. J. Péladan, Le Vice suprême,1884, p. 294.
P. ext. [En parlant d'une vie commune un peu suspecte, mais doublée d'agrément] :
4. Et malgré moi, je suis touché, et je sens qu'à travers l'abominable jalousie qu'il a eue de moi, toute sa vie, une vieille habitude, un restant tendre de notre acoquinement artistique dans le passé, le plaisir de converser avec moi du Japon, triomphe de cette jalousie et le fait, par les moments tristes de sa vie, presque aimant de ma personne. E. et J. de Goncourt, Journal,déc. 1889, p. 1089.
Rem. Cf. aussi ex. cité ds étymol.
B.− [L'obj. de l'attachement est un inanimé] Attachement malsain. Acoquinement à :
5. − Comme ça, ajoutait-elle, on est sûr d'avoir toujours une tombe bien propre, même quand personne ne pense plus à vous. Ça n'a pas besoin d'entretien. Ma mère me rapportait ces choses, exprimait les mêmes désirs. Cet acoquinement à la peine, à la mort me faisait horreur. J. Guéhenno, Journal d'un homme de quarante ans,1934, p. 238.
Rem. Cet emploi correspond à s'acoquiner à, « s'habituer à, notamment à fréquenter un lieu », auj. vieilli, mais conserve son sens de « trop s'attacher à » dans certaines régions, notamment de l'Ouest, d'où est originaire J. Guéhenno (né à Fougères), (cf. FEW t. 2, 2, s.v. kok).
Prononc. : [akɔkinmɑ ̃].
Étymol. ET HIST. − 1858 « état de celui qui s'acoquine » (L. Veuillot, Corresp., 2, 129 ds Quem. t. 1 1959, p. 50 : Ce qui m'a empêché de t'écrire, c'est un acoquinement furieux que je hais le plus). Dér. de acoquiner*2; suff. -ement (-ment1*).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 6.