| ![]() ![]() ![]() ![]() ACIDE2, adj. et subst. masc. I.− Emploi adj., CHIM. [En parlant d'une substance] A.− Qui a une certaine concentration en ions H+. − Solution acide : 1. Le pH est le logarithme changé de signe de la concentration ionique d'un milieu liquide. Il mesure la force d'une solution acide : plus le pH est haut, plus on va vers l'alcalinité.
E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 177. B.− Qui a les propriétés d'un acide : 2. ... comme la silice joue dans les combinaisons minérales le rôle d'un acide, on peut aussi les qualifier de roches acides.
A. de Lapparent, Abrégé de géologie,1886, p. 110. II.− Emploi subst. A.− CHIM. Nom générique des corps composés susceptibles de libérer des ions H+en solution. Anton. base : 3. Les chimistes connaissent des acides et des bases, doués en général de propriétés contrastantes, et dont les propriétés se neutralisent respectivement lorsque ces corps s'unissent pour donner naissance à des composés que l'on nomme sels. Dans l'origine, la dénomination d'acide a été tirée de la propriété qu'ont certains corps de la première catégorie, et les plus remarquables, de nous procurer des saveurs analogues à celle du vin aigri par la fermentation; mais ce n'est là qu'une propriété secondaire, d'une énergie variable, qui n'appartient pas à des corps dont l'analogie chimique avec les principaux acides est évidente.
A. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 345. 4. Un acide c'est un corps dont l'ionisation donne naissance à des ions H en excès.
A. Policard, Précis d'histologie physiologique,1922, p. 56. 5. Les acides, les bases et les sels donnent avec l'eau et l'alcool des solutions conduisant le courant et possédant, (...) des pressions osmotiques anormales.
M. Gasnier, Dépôts métalliques directs et indirects,1927, p. 170. Rem. 1. Syntagmes fréq. On distingue des acides minéraux : acide azotique, carbonique, chlorhydrique, sulfurique, etc., et des acides organiques : acides aminés, gras, etc. (cf. ces mots). 2. En chim. mod., acide désigne aussi des corps susceptibles de libérer des particules électrophiles. − Autres domaines ♦ GRAVURE : 6. La gravure à l'eau-forte est un dessin fixé sur le métal par la morsure d'un acide.
M. Lalanne, Traité de la gravure à l'eau forte,1866, p. 5. ♦ INDUSTR. SUCRIÈRE : 7. L'acide sulfureux employé dans les [sucreries] pour la sulfitation des jus, des sirops ou des égouts s'obtient généralement en brûlant du soufre.
E. Saillard, Betterave et sucrerie de betterave,1923, p. 35. ♦ MÉTALL. Noir d'acide : 8. Les pièces, [de métaux ferreux], sortant du bain acide, [de décapage], sont souvent couvertes d'une boue noire adhérente connue sous le nom de noir d'acide et sur laquelle le lavage n'a pas d'action.
M. Gasnier, Dépôts métalliques directs et indirects,1927, p. 40. ♦ VITRERIE : 9. Le déplissage [du verre] au grès ou à l'acide fait partie des travaux de vitrerie.
E. Robinot, Vérification pratique et métrie des travaux du bâtiment,t. 6, 1930, p. 57. ♦ PHARMACIE : 10. Les baumes contiennent, mélangés à des essences, des acides aromatiques, tels que l'acide benzoïque.
Plantefol, Cours de botanique et de biologie végétale, t. 1, 1931, p. 384. B.− P. compar., péj. [En parlant notamment de la pensée, de l'ironie... dont on veut marquer le caractère corrosif, mordant, désagréable] :
11. Malgré la plate adoration qu'on a pour l'esprit, pour cette eau-forte, cet acide de vitriol qui ronge tout, vous n'admettez point l'esprit comme compensation des bonnes manières.
Stendhal, Lucien Leuwen,t. 2, 1836, p. 394. 12. ... l'ironie a la violence des acides les plus promps, ...
H. Murger, Scènes de la vie de bohème,1851, p. 13. 13. C'est donc la pensée qui joue ici le rôle d'élément néfaste, d'acide corrosif, et qui condamne l'homme à un malheur assuré; ...
P. Bourget, Essais de psychologie contemporaine,1883, p. 116. 14. ... cela nous fait penser au travail intime et subtil de la grâce sur l'âme préalablement décapée et nettoyée, quelque chose d'onctueux comme l'huile et de mordant comme l'acide.
P. Claudel, Un Poète regarde la croix,1938, p. 135. Prononc. − 1. Forme phon. : [asid]. Passy 1914 transcrit [iˑ] mi-long. Enq. : /asid/. 2. Dér. et composés : acidage, acidé, acidi-alcalimètre, acidifère, acidifiable, acidifiant, acidification, acidifier, acidimètre, acidimétrie, acidimétrique, acidité, acido- (butyrométrie, etc., cf. Lar. encyclop.), acidoïde, acidose, acidosique, acidyle (cf. Lar. encyclop.). Étymol. ET HIST.
I.− Adj. 1. 1545 « qui a une saveur piquante et déplaisante », sens propre (Guillaume Guéroult, Hist. des plantes, 283 ds Quem. t. 1 1959, p. 49 : Ce fruict rude, acide ou mal plaisant au goust); 2. 1690 chim. « qui possède les propriétés des acides » (Fur. 1960 : ... les liqueurs acides rougissent la teinture du tournesol); 3. 1842 au fig. (V. Hugo, Le Rhin, Lettres à un ami, p. 28 : Une lieue plus loin, nous traversions un village dont c'était la fête et qui célébrait cette fête avec une musique des plus acides).
Empr. au lat. acidus, attesté dep. Plaute (Pseud., 739 ds TLL, I, 398, 76-77 s.v. acidus : ecquid is homo habet aceti in pectore? atque acidissumi; cf. Cels., 2, 20, p. 67, ibid., 398, 78-79 : ex pomis quodcunque neque acerbum neque acidum est); emploi fig. « désagréable, pénible » dep. Iers. av. J.-C. : − d'un homme (Sén., Dial. 5, 43, 1 ds TLL s.v., 399, 34); − d'un inanimé (Apul., Met. 5, 30, ibid., 399, 35), cf. cognomen Acidus (TLL s.v.).
II.− Subst. 1690 chim. « composé hydrogéné de saveur âcre, qui a une action corrosive et dissolvante et qui forme les sels en se combinant avec les bases » (Fur. 1690 : Acide... terme de chymie est un sel picquant, un peu potentiel et disolvant qui est en tous les mixtes et qui leur a donné l'être. Il est en ce sens opposé à l'alkali). Au xixes., le mot passe dans la lang. commune avec des emplois fig.
Empr. au lat. acidus (cf. sup. acide, adj.), subst. au plur. en lat. médiév. comme terme d'(al)chimie. « substance de saveur piquante », ainsi : ixes., Tract. de causis mulierum, 44 ds Mittellat. W. s.v. : pocionis constringunt azida. STAT. − Fréq. abs. litt. : 661. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 747, b) 1595; xxes. : a) 579, b) 969. BBG. − Bader-th. 1962. − Bailly (R.) 1969. − Bar 1960. − Baulig 1956. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bouillet 1859. − Brard 1838. − Chesn. 1857. − Comm. t. 1 1837. − Criqui 1967. − Delorme 1962. − Dodin 1968. − Électron. 1963-64. − Fér. 1768. − Fromh.-King 1968. − Galiana Astronaut. 1963. − Galiana Déc. sc. 1968. − Grand. 1962. − Laf. 1878. − Littré-Robin 1865. − Mét. 1955. − Mont. 1967. − Nysten 1814-20. − Pamart (P.). De l'alchimie à la chimie. Vie Lang. 1969, no204, p. 134-143. − Pétrol. 1964. − Piéron 1963. − Plais.-Caill. 1958. − Privat-Foc. 1870. − Uv.-Chapman 1956. |