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ACÉRER, verbe trans.
1. MÉTALL. Souder de l'acier à un instrument en fer pour en rendre le tranchant ou la pointe propres à s'affûter plus finement et plus efficacement.
2. Au fig.
a) [Appliqué à la douleur] La rendre plus vive :
1. ... Partout ailleurs le talent comme le sort se sert de la gaieté pour acérer la douleur. G. de Staël, De l'Allemagne,t. 3, 1810, p. 195.
2. Tout en exécrant ces sensations avilissantes et sinistres, je ne me pouvais empêcher d'en acérer sans cesse l'aiguillon infâme et douloureux. O.-V. Milosz, L'Amoureuse initiation,1910, p. 189.
Rem. Acérer est dans cet emploi un superl. de aiguiser.
b) [Appliqué au mot froid, empl. comme compl. d'agent] Piquer très vivement (cf. acéré II B) :
3. ... la soirée s'acérant des mille aiguilles d'un froid subtil. J. Barbey d'Aurevilly, Deuxième memorandum,1839, p. 335.
Rem. Pour la fig., voir acéré, plus fréq. dans cet emploi. Besch. 1845 précise : ,,aiguiser, rendre piquant, déchirant, mordant, blessant. Acérer sa plume, son style, son discours, sa critique, ses traits, une épigramme, etc.`` Mais ces emplois aux formes verbales autres que le part. passé semblent directement tirés par les lexicographes de ceux du part. passé. Ils ne sont pas enregistrés par Ac. en dehors du part. passé, et sont mal attestés avant l'époque mod. (cf. étymol. Littré cite un ex. de Mirabeau, Collection, t. 3, p. 107 : ,,Quelques motifs particuliers acéraient les calomnies et les haines.``)
Prononc. − 1. Forme phon. : [aseʀe], j'acère [ʒasε:ʀ]. 2. Dér. et composés : acérage, acérain, acérellé, acéreux, acérin, acérure.
Étymol. ET HIST. − 1348 acherer « garnir d'acier » métal. (Actes normands de la Chambre des Comptes, éd. Delisle, 366 ds Quem. : Renover une scie pour les sciures de bois..., acherer un grand martel de la garnison); 1387 aserrer « id. » (Jehan d'Arras, Mélusine, 137, Bibl. Elz., ibid. : La peussiés ouyr grant martellis a reclaver petites plates gantelles, harnois de jambes, aserrer lances et chevaux tourner); 1470 assirier « id. » (Dépenses pour le clocher de Saint Nicolas à Fribourg, 24, Blavignac, ibid. : Pour iiii martelz qu'il a assirier); 1578 emploi fig. (Du Bartas, Judith, L. I ds Hug. : Toy qui... aceras le courage [cœur] de la foible Judith d'une masle vigueur...). Acérer dér. de acer, forme anc. de acier*; aciérer, dér. de acier; la différenciation sém. des 2 verbes n'apparaît qu'au début du xixes. L'emploi fig. semble être partic. du part. passé. Cf. acéré.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 3.
BBG. − Bar 1960. − Bénac 1956. − Jossier 1881. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Ritter (E.). Les Quatre dictionnaires français. Remarques lexicographiques. B. de l'Inst. nat. genevois 1905, t. 36, p. 340. − Séguy 1967.