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ACCOLADE2, subst. fém.
A.− ÉCRITURE, IMPRIM., MUS. Signe graphique à double courbure que réunit un sommet médian utilisé pour regrouper plusieurs lignes, plusieurs articles, etc. formant un ensemble.
1. Dans l'écriture, notamment dans les comptes :
1. Trait de plume qui, dans un compte, etc. joint plusieurs articles. C.-M. Gattel, Nouveau dict. portatif de la langue française,1797.
2. Son écriture n'est pas très-nette, et il me fait des accolades qui ne sont pas exemptes de reproche; ... A. de Musset, Le Chandelier,1840, II, 1, p. 47.
3. Le plan avait le droit de rester étranger au groupement rationnel des idées; mais il était essentiel qu'il se traduisît en tableaux synoptiques avec accolades et tirets. É. Estaunié, L'Empreinte,1896, p. 313.
4. N'essayez pas d'avancer de pareilles énormités devant un économiste armé de ses tableaux à deux entrées et de ses statistiques hérissées de reports et d'accolades. F. Coppée, La Bonne souffrance,préf., 1898, p. 43.
2. En imprim. :
5. Les accolades sont des crochets faits dans ce goût }, qui servent surtout dans les généalogies, dans les ouvrages à filets, dans les listes, ... A.-F. Momoro, Traité élémentaire de l'imprimerie,1794, p. 36.
6. L'accolade est comme l'extension et le doublement de la parenthèse; c'est un trait de plume, de dimensions très variables, destiné à réunir, à « accoler » plusieurs parties de texte, à les faire correspondre, de façon que ces diverses parties se présentent à l'œil sous la forme d'un seul tout. E. Leclerc, Nouveau manuel complet de typographie historique,1897, p. 171.
7. En cas d'inégalité, il y a là évidemment une inévitable asymétrie, quelque peu choquante pour l'œil, que la substitution d'accolades dites brisées rendra moins sensible. E. Leclerc, Nouveau manuel complet de typographie historique,1897p. 400.
P. compar. :
8. ... on a pris malgré soi le goût des événements qui s'expliquent, de l'histoire par accolades et paragraphes : primo, secundo... J. Romains, Les Hommes de bonne volonté,Le 6 octobre, 1932, p. 104.
Rem. Syntagmes : a) accolade verticale, horizontale, isolée; accolades dispersées, successives; b) réunir, joindre par une accolade.
3. En mus. :
9. Accolade, s. f. Sorte de trait placé au commencement des lignes de la portée, pour les réunir... Rougnon1935.
Rem. 1. Besch. 1845 note l'emploi techn. suivant : ,,Paléogr. Espèce de crochet ou de demi-cercle dans lequel sont quelquefois enfermés les mots ou fins de mots écrits au-dessous d'une ligne à l'extrémité. On se sert aussi du mot circonduction.`` 2. La forme de l'accolade d'imprim. semble partic. suggestive et se prête volontiers à des emplois imagés ou figurés; voici quelques ex. :
10. ... une feuille, une tuile, un toit... deux choses comme ça dans le ciel... − et il (Coriolis) dessina du doigt l'accolade d'un vol d'oiseau dans l'air, − c'est signé, c'est de lui... (Decamps). E. et J. de Goncourt, Manette Salomon,1867, p. 303.
11. Le nouveau à la musette blanche s'était assis sur une brouette. Il semblait épuisé. La sueur, en rigoles noires, avait tracé des accolades de ses tempes au bas de ses joues. R. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 9.
D'où des loc. comme :
Mettre en accolade. Réunir :
12. Il existe bien en effet une inactivité qui se ramène à de l'inertie : on peut la mettre en accolade de plusieurs « paresses ». E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 398.
Réunir sous l'accolade de :
13. Les faits qu'on peut réunir sous l'accolade du machinal ne sont pas aussi homogènes qu'on pourrait le croire. P. Ricœur, Philosophie de la volonté,1949, p. 286.
B.− P. ext.
1. ARCHIT. (Notamment du gothique flamboyant), arc en forme d'accolade à double ou quadruple courbure :
14. De superbes accolades encadrent bien les larges fenêtres [du palais de Justice de Rouen]. L. Hourticq, Hist. générale de l'art,La France, 1914, p. 99.
15. Les arcs du style flamboyant sont de formes diverses : ... l'arc en anse de panier et l'arc en accolade deviennent très fréquents; jusqu'alors ils n'avaient été pour ainsi dire pas employés... En Angleterre, l'accolade ... est usuelle depuis 1300. C. Enlard, Manuel d'archéologie française,3eéd., Paris, Picard, t. 1, vol. 2, 1929, p. 664 et 666.
Syntagmes : arc, ogive en accolade.
Synon. arc en talon.
2. ART CULIN., vx :
16. T. de Rôtisseur : Accolade de lapereaux, deux lapereaux joints ensemble, prêts à rôtir. C.-M. Gattel, Nouveau dict. portatif de la langue française,1797.
P. ext. Deux lapereaux servis ensemble. ,,On nous servit une accolade de lapereaux.`` (Ac.1835).
Rem. L'emploi culin. est absent du dict. de l'Ac. depuis 1878.
Prononc. : [akɔlad]. Passy 1914 note une demi-longueur pour le [a] de la dernière syllabe. Enq. : /akolad/.
Étymol. ET HIST. − 1. 1546 « action de serrer qqn dans ses bras » (Palmerin d'Olive, 125 a, Vaganay ds Rom. Forsch., XXXII, 4 : Apres luy avoir donné plusieurs baisers et acolades); 1546 « id. » (Noël de Fail, Baliverneries, 112 ds Quem. t. 1 1959 : Eutrapel auquel ne tenoit de baiser et moins de rendre ça et la a tas d'accolades...); 1548 « id. ». (Rab., Quart Livre, éd. Marty-Laveaux, II, 305 [infirme la date de 1532, Rab., donnée par FEW et Bl.-W.5]; 2. 1659 cuis. « deux lapereaux qu'on présente ensemble » (Loret ds la Muse hist., 18 octobre ds Fr. mod., XXIII, 302 : Cent accolades de lapins dont n'en resta pas deux lapins); 3. 1718 impr., Ac. s.v. : (...) Un trait de plume qui joint plusieurs articles pour n'en faire qu'un (...). (Cf. Ac. 1694, s.v. accoler); 4. 1768 mus., J.-J. Rousseau, Dict. de musique, p. 5 : Trait perpendiculaire aux lignes, tiré à la marge d'une partition, et par lequel on joint ensemble les portées de toutes les parties (...). Réfection de l'a. fr. acolée « id. » (dep. xiiies., dér. de acoler*, au sens 1) à l'aide du suff. -ade*. 2 empl. de 1 comme terme de cuis. p. anal. avec estouffade, carbonnade, marinade, etc. Orig. prov. (EWFS2, DEI, Nyrop t. 3 1936, p. 179) ou ital. (Wind 1928, p. 190; Kohlm. 1901, p. 27) improbable, le mot paraissant récent dans ces 2 lang. et le procédé de suffixation en -ade étant très fréq. au xvies.; l'a. prov. ne connaît que colada « coup, tape »; le prov. est prob. empr. au fr.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 99.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bar 1960. − Barb.-Card. 1963. − Bouillet 1859. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Comte-Pern. 1963. − Éd. 1913. − Guiraud (P.). Inventaire des mots français d'origine dialectale. Cah. Lexicol. 1968, t. 12, no1, p. 104. − Mont. 1967. − Pissot 1803. − Rougnon 1935. − Viollet 1875.