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NE adv. de négation
(s'élide devant une voyelle ou un h muet). Xe siècle. Issu du latin non, « non ; ne... pas ».

I. Exprime la négation. • A. En liaison avec un autre mot.
1. Ne s'emploie ordinairement avec les mots pas, point ou guère. Si le verbe est à un mode personnel, ce verbe ou, dans les formes composées, son auxiliaire, s'intercale entre ne et pas, ne et point, ne et guère. Il ne dit pas, n'a pas dit un mot. Ils n'ont point compris ce que vous disiez. Ce terme ne s'emploie guère. Je crains qu'il ne puisse pas venir. Dans l'usage courant, lorsque le verbe de la proposition complétive est à l'infinitif, pas, point ou guère suivent immédiatement ne. Il prétend ne pas pouvoir venir. Il dit cela pour ne point vous inquiéter. Je crains de ne pas avoir compris. • Ne s'employait autrefois également avec des substantifs comme mie, goutte, désignant des quantités très petites, pour renforcer la négation. Ces emplois subsistent dans quelques locutions. Je n'y entends mie. Il n'y voit goutte.
2. Ne s'emploie en liaison avec certains pronoms, adjectifs ou adverbes de sens négatif. Il ne sait rien. Personne n'est venu. Aucun de nous n'y a pensé. Il ne dit jamais la vérité. Elle ne chante plus. Il ne s'en soucie nullement. Nul et ni sont toujours construits avec ne. Nul ne s'en doute. Ni l'or ni les grandeurs ne nous rendent heureux.
3. Ne s'emploie en liaison avec que pour marquer la restriction. Il ne s'occupe que de lui. Il ne lit que des auteurs étrangers. Ils ne font que ce qui leur plaît. • B. Employé seul. Ne suffisait à marquer la négation dans la langue ancienne, et cet usage subsiste dans nombre de tournures, d'expressions, ainsi que dans des propositions conditionnelles. Il ne dit mot. N'importe ! N'empêche qu'il a raison. Elle n'en a cure. À Dieu ne plaise. Qu'à cela ne tienne. Si je ne m'abuse. Si vous n'y mettez bon ordre. Il n'a de cesse de repartir. Je n'ai que faire de vaines promesses. Prov. Il n'est pire eau que l'eau qui dort. Il n'est pire sourd qui ne veut entendre. • Cet usage, toujours vivant dans la langue soutenue, est préféré à la double négation dans certaines constructions, notamment : • - avec des verbes comme cesser, oser, pouvoir. Il ne cesse de parler. On n'ose vous le promettre. Elle ne pourra achever son travail avant ce soir. • - dans des phrases interrogatives. Il a de bons côtés : qui n'a les siens ? Qui ne l'a entendu cent fois raconter son histoire ? • - dans des phrases interrogatives ou exclamatives introduites par que pris au sens de pourquoi et exprimant le souhait, l'imprécation. Que ne le disiez-vous plus tôt ? Que n'êtes-vous auprès de nous ! • - dans des propositions subordonnées, quand la proposition principale est négative ou interrogative. Il n'est pas d'homme qui ne désire être heureux. Y a-t-il quelqu'un dont il ne médise ?

II. Ne s'emploie aussi sans valeur négative. On dit alors qu'il est explétif. Sa présence, bien qu'elle ne soit pas nécessaire à la correction grammaticale, est recommandée dans la langue soutenue. • Dans les propositions qui suivent un verbe exprimant la crainte ou l'empêchement. Je crains qu'il ne vienne. Je redoute qu'il ne crée encore quelque difficulté. Empêchez qu'il ne tombe. • Après les locutions conjonctives à moins que, avant que, depuis que, sans que. Finissez votre ouvrage avant qu'il ne revienne. À moins qu'il ne renonce. Il ne vient jamais sans qu'on ne l'en ait prié plusieurs fois ou, dans la langue classique, Il ne vient jamais qu'on ne l'en ait prié plusieurs fois. On dit de même Voilà longtemps que je ne l'ai vu. • Dans des phrases qui expriment la comparaison, après plus que, moins que, mieux que et autre que. Il est plus riche, il est meilleur qu'on ne le dit. Vous écrivez mieux que vous ne parlez. C'est autre chose que je ne croyais, je n'aurais pas cru que ce fût ainsi. C'est plus qu'il ne m'en faut. • D'une façon générale, dans des propositions conjonctives où il n'y a pas de négation mais qui sont entendues dans un contexte négatif. Il s'en est fallu de peu qu'il ne réussisse. Personne ne doutait qu'il ne fît semblant. Nierez-vous qu'il n'y soit parvenu ?