| ![]() ![]() ![]() ![]() CONDAMNER (m ne se prononce pas) v. tr. Xe siècle, condemner. Emprunté du latin condemnare, « condamner à une peine, déclarer coupable, blâmer », ainsi que « rendre inutilisable », de damnum, « tort, dommage ». ★I. DROIT. ☆1. Déclarer quelqu'un, par décision de justice, coupable d'un délit ou d'un crime et lui infliger la peine correspondante. Condamner un faussaire, un criminel. Condamner quelqu'un à la prison, à la réclusion, à mort, à la peine capitale. Le tribunal a condamné l'escroc à une lourde amende. Il a été condamné à rembourser sa dette. Condamner à des dommages et intérêts. Ayant perdu son procès, il a été condamné aux dépens. Condamner par défaut, par contumace. Condamner avec sursis. ☆2. Déclarer passible d'une condamnation ; réprimer, interdire. La loi condamne l'infanticide, la bigamie, la fraude fiscale. Les pièces condamnées de Baudelaire. Spécialt. Le Saint-Office a condamné cet ouvrage. ★II. Fig. ☆1. Blâmer, critiquer, désapprouver, rejeter. Sa conduite sera condamnée par tous les honnêtes gens. Il condamne cette opinion, cet usage. Condamner la calomnie, le vice. Cette tournure est condamnée par l'Académie. ☆2. Entraîner un jugement défavorable ; accabler. Sa lâcheté le condamne. Il se condamne lui-même. ☆3. Contraindre quelqu'un à supporter une situation pénible. Sa pauvreté, sa mauvaise santé l'ont condamné à une existence étriquée. Certains retraités souffrent d'être condamnés à l'inaction. Cet argument me condamne au silence, m'oblige à me taire. Être condamné à l'impuissance, ne plus être en mesure d'agir. ☆4. Déclarer atteint d'une maladie incurable et mortelle. Il est perdu, tous les médecins l'ont condamné. Par anal. Prévoir l'échec d'une entreprise. Faute de crédits, ce projet grandiose est condamné. ★III. Spécialt. Interdire l'accès d'une pièce, l'usage d'une issue. Une chambre condamnée. Condamner une porte, une fenêtre. Expr. fig. Condamner sa porte, refuser toute visite. |