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CHEVAL n. m.
(pl. Chevaux). XIIe siècle. Du latin caballus, « rosse », puis « cheval hongre » et « cheval de travail ».
1. Grand mammifère périssodactyle, de la famille des Équidés, habituellement domestiqué et employé comme monture ou comme bête de trait, de somme. Cheval de labour, de trait, d'attelage. Un cheval de poste (vieilli). Cheval de manège, de selle, de course, de cirque. Un cheval de guerre. Un cheval de bataille. Le cheval blanc d'Henri IV. Un cheval côtier, voir Côtier. Cheval anglais, arabe, persan, etc. Les chevaux de Camargue. Un cheval de pur sang ou, ellipt., un pur-sang, voir ce mot. Un cheval de demi-sang ou, ellipt., un demi-sang, voir ce mot. Cheval entier, ou étalon, par opposition à Cheval hongre. La bouche, l'encolure, la crinière, la croupe, les jambes, le garrot d'un cheval. Le hennissement du cheval. Un cheval à la robe baie, isabelle. Ce cheval a la bouche dure, sensible, gâtée. Un cheval qui botte, rue, mord, se cabre. Un coup de pied de cheval. Un cheval qui bronche. Élever, dresser des chevaux. Un marchand de chevaux. Le palefrenier panse, étrille, bouchonne les chevaux. Passer le mors, la bride, le harnais à un cheval. Seller, brider, harnacher un cheval. Ferrer, déferrer un cheval. Un fer à cheval. Atteler le cheval à la charrue. Mettre un cheval à la voiture. Le coche était tiré par six forts chevaux. Cheval en arbalète, voir Arbalète. Cheval de flèche, voir Flèche. Monter un cheval à cru, en amazone. Éperonner son cheval. Mettre son cheval au pas, au trot, au galop. Tomber de cheval, faire une chute de cheval. Pousser un cheval à toute bride, lancer un cheval à fond de train. Ce cheval s'emporte, prend le mors aux dents, s'emballe. Son cheval tomba les quatre fers en l'air. Une course de chevaux. Parier, miser sur un cheval. Jouer le bon, le mauvais cheval. Fig. et pop. Il a joué, misé sur le mauvais cheval, il a fait un mauvais choix. • Spécialt. Anciennt. Tirer un criminel à quatre chevaux, l'écarteler. BOUCHERIE. De la viande de cheval. Un bifteck de cheval. Fig. et pop. Il a mangé du cheval, il déploie une grande énergie.
2. Loc. À cheval, sur le dos de cet animal. Aller, monter à cheval. Faire une promenade à cheval. Ellipt. À cheval ! montez à cheval ! Anciennt. Ici on loge à pied et à cheval, enseigne de certaines hôtelleries qui recevaient les voyageurs et leurs montures. Fig. Défier quelqu'un à pied et à cheval, de toutes les manières possibles. Par ext. Être à cheval, être monté à califourchon sur un animal quelconque ou sur un support quelconque. Être à cheval sur un âne. Être à cheval sur un mur, sur une poutre. S'asseoir à cheval sur une chaise. Par anal. À cheval, de part et d'autre d'une délimitation. L'armée est à cheval sur la frontière. La ville est à cheval sur le fleuve. Fig. et fam. Être à cheval sur quelque chose, y tenir rigoureusement, n'en pas démordre, être très strict sur ce chapitre. Un homme à cheval sur les principes, sur la politesse. Il est très à cheval sur le règlement. Écrire à quelqu'un une lettre à cheval, lui écrire avec hauteur, en termes sévères.
3. Expr. fig. et fam. Avoir une force de cheval, très grande. Travailler comme un cheval, beaucoup. Une fièvre de cheval, très violente. Un remède, un traitement de cheval, très énergique. Brider son cheval par la queue, s'y prendre maladroitement et à contresens dans une affaire. Changer, troquer son cheval borgne contre un cheval aveugle, éviter un inconvénient pour tomber dans un autre, plus grave. Cela ne se trouve pas sous le pas, sous le pied d'un cheval, cela ne se trouve pas facilement, sans peine. Cheval de bataille, sujet ou argument auquel on revient sans cesse. Monter sur ses grands chevaux, prendre les choses avec hauteur, remettre les gens à leur place. C'est un cheval échappé, une personne jeune et emportée, qui aime se soustraire à l'obéissance, à la discipline. Il est bon cheval de trompette, il ne s'effraie pas du bruit, il ne s'émeut pas de ce que l'on dit pour le menacer, l'intimider ou l'embarrasser (vieilli). Pop. Un cheval de retour, un récidiviste et, par ext., quelqu'un qu'on avait oublié et dont on reparle. • Prov. À cheval donné, on ne regarde pas la bride, on ne regarde pas les dents, il ne faut pas critiquer ce qu'on reçoit en cadeau. Il fait toujours bon tenir son cheval par la bride, il fait bon demeurer maître de son bien, d'une affaire où l'on a intérêt. L'œil du maître engraisse le cheval, on a toujours intérêt à surveiller soi-même ses affaires. Il n'existe si bon cheval qui ne bronche, le plus habile se trompe quelquefois.
4. Spécialt. ÉQUIT. Aimer le cheval, le sport équestre. Une culotte, des bottes de cheval, celles que portent les cavaliers et les cavalières. Un homme de cheval, qui connaît bien les chevaux et pratique l'équitation. - MILIT. Anciennt. Au pluriel et par méton. Gens de guerre montés à cheval. Un escadron de deux cents chevaux. Une armée de vingt mille hommes de pied et de six cents chevaux. Un détachement de cent chevaux. - BX-ARTS. Représentation figurée de cet animal. Les chevaux de Marly. Les chevaux d'Apollon. Pégase, le cheval ailé. - RELIG. CHRÉTIENNE. Les chevaux de l'Apocalypse. • Fig. Cheval de Troie, par allusion au cheval de bois dans lequel les guerriers grecs se cachèrent pour pénétrer dans Troie, ruse de guerre permettant de s'introduire par surprise dans une place.
5. Par anal. Cheval marin, voir Hippocampe. Spécialt. MYTH. Animal fabuleux, dont l'avant est d'un cheval, l'arrière d'un poisson, et qu'on voit représenté sur certaines médailles, dans certains ornements d'architecture, de peinture ou de mosaïque. - COIFFURE. Queue de cheval, coiffure féminine où les cheveux sont rassemblés assez haut sur la tête par un lien, un ruban, et retombent sur la nuque. - JEUX. Cheval à bascule, jouet d'enfant permettant de se balancer d'avant en arrière. Cheval mécanique, que l'enfant fait avancer grâce à une manivelle. Un manège de chevaux de bois. Expr. fig. et fam. Dîner avec les chevaux de bois, se passer de dîner. Le jeu des petits chevaux, jeu de société où l'on fait avancer sur des cases des pions à tête de cheval, selon les points amenés par les dés. - GYMNASTIQUE. Cheval de bois, gros cylindre de bois, rembourré et recouvert de cuir, utilisé pour l'entraînement des gymnastes. Cheval d'arçons, cheval sur lequel sont fixées deux poignées (on dit aussi, inv., Cheval-arçons). - MILIT. Cheval de frise, voir Frise. - MÉCAN. Cheval-vapeur ou, ellipt., cheval, ancienne unité de puissance qui valait soixante-quinze kilogrammètres par seconde, soit environ sept cent trente-six watts (symb. ch). Une machine, un moteur de dix chevaux, de vingt chevaux. Par ext. Cheval fiscal, unité, de symbole CV, employée pour établir différentes catégories fiscales de véhicules, et les taxer selon leur puissance. Une voiture de dix chevaux fiscaux ou, ellipt., une 10 CV.