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CAUSE n. f.
XIIe siècle. Emprunté du latin classique causa, aux deux sens de « cause » et de « procès ».

I. Ce qui fait qu'une chose existe, est ce qu'elle est, agit au dehors.
1. Ce qui fait qu'une chose se produit. Cause principale, cause secondaire. Cause physique, cause morale. Cause occulte. Cause occasionnelle. Succession de causes et d'effets. Enchaînement de cause à effet. Remontrer de l'effet à la cause. PHIL. Selon Platon, on distingue la cause (ce par quoi une chose existe) de la condition (ce sans quoi la cause ne peut agir). La philosophie d'Aristote distingue quatre causes, toujours présentes dans l'explication totale d'un effet : s'agissant d'une statue, le marbre est la cause matérielle, le projet est la cause formelle, le sculpteur est la cause efficiente et la représentation, la beauté ou la rémunération est la cause finale. La cause finale est, aux yeux d'Aristote, la cause des autres causes. L'usage philosophique distingue généralement la cause première, celle qui est sans cause, de la cause seconde, qui tient de la première la faculté de s'exercer. Dieu laisse agir les causes secondes.
2. Ensemble des conditions nécessaires et suffisantes qui expliquent un fait complexe et sont à l'origine d'un évènement. Rechercher, découvrir les causes possibles d'un accident. On peut trouver à ce phénomène social plusieurs causes. L'autopsie n'a pas permis de déterminer la cause du décès.
3. Motif, sujet, raison. Une cause de joie, de souci, de dépit. Quelle a été la cause de son départ ? Il n'a point fait cela sans cause. Son insolence fut la cause de sa perte. Expr. fam. Et pour cause, pour des motifs évidents ou, au contraire, pour des raisons secrètes. Je ne partirai pas, et pour cause. Il n'avouera pas, et pour cause. GRAMM. Complément circonstanciel de cause, élément de la phrase indiquant la raison pour laquelle se produit le fait énoncé. Une subordonnée circonstancielle de cause. - DROIT. Motif immédiat et direct qui conduit un contractant à s'engager. Une obligation est nulle si elle est sans cause. La cause n'a pas besoin d'être exprimée. Cause illicite, immorale. Au pluriel. Preuves, le plus souvent énoncées par écrit. Loc. À ces causes, en considération de ce qui vient d'être exposé.
4. Loc. verbales. Être la cause de quelque chose, ou, class., être cause que (suivi de l'indicatif), causer, occasionner. Vous êtes cause de mon succès, de mon malheur. Ces évènements sont cause de tous les désordres qui sont survenus. Seul le hasard est cause que je l'ai rencontré. • Loc. prép. À cause de. En raison de. Je suis rentré à cause de la pluie. Nous nous inquiétons à cause de son retard. Il est mort à cause de son imprudence. Fam. À cause de quelqu'un, par sa faute. J'ai échoué à cause de vous. En considération de, pour l'amour de. J'ai fait cela à cause de vous, à cause de l'amitié que j'ai pour votre père. Pour cause de, surtout dans le langage commercial. Magasin fermé pour cause d'inventaire, de décès. • Loc. conj. Vieilli. À cause que, parce que. Il fut mis en jugement à cause qu'il conspirait contre l'État.

II. Ensemble de faits, affaire.
1. Ensemble de faits juridiquement qualifiés qui constituent le fondement du droit réclamé ou de l'exception opposée dans une demande en justice. Cette action a pour cause une incapacité, un vice de consentement. Cette cause était irrecevable, car elle se heurtait à l'autorité de la chose jugée. Parler avec connaissance de cause. Par ext. Parler, agir en connaissance de cause, parler, agir avec pleine connaissance de la situation des faits.
2. Procès ; affaire qui se plaide et se juge à l'audience. Appeler une cause. Instruire, plaider une cause. Gagner, perdre sa cause. Bonne, mauvaise cause. Causes célèbres. Confier sa cause à un avocat. Personne ne peut être juge dans sa propre cause. La cause est en état, prête à être jugée. La cause est entendue, les débats sont clos et, fig., l'opinion est faite, la décision est prise. • Expr. Obtenir, avoir gain de cause, gagner un procès et, par ext., obtenir l'avantage dans une controverse. Nous avons fini par obtenir gain de cause. Donner gain de cause à quelqu'un. Être en cause, être partie au procès et, par ext., faire l'objet d'un débat. Parlons de ce qui est en cause, de ce qui fait l'objet du débat. Mettre en cause, rendre quelqu'un partie au procès et, par ext., l'impliquer dans une affaire quelconque. Être mis en cause dans un scandale. Mettre hors de cause, déclarer qu'une personne ne doit pas être partie au procès et, par ext., innocenter, déclarer non coupable, ou sans responsabilité. Remettre en cause, examiner une nouvelle fois et de manière critique et, par ext., se remettre en cause, considérer à nouveau son propre comportement. En tout état de cause, quel que soit l'état du procès et, par ext., quelle que soit la situation. La prescription peut être opposée en tout état de cause. En tout état de cause, je persiste dans ma résolution. • Expr. fig. Plaider sa cause, tenter de persuader, de convaincre un interlocuteur dans une affaire importante. En désespoir de cause, en ultime recours. • Ayant cause, voir ce mot.
3. Ensemble des valeurs, des intérêts propres à une personne, à un groupe ; ce pour quoi on plaide, on agit, on se bat. La cause du prochain. La cause publique. Servir une cause. Embrasser une cause. Épouser la cause de quelqu'un. Abandonner une mauvaise cause. Défendre, soutenir, favoriser la bonne cause, celle que l'on croit telle. • Expr. Prendre fait et cause pour quelqu'un, se déclarer pour lui, prendre son parti, sa défense. Il a agi pour la bonne cause, sans intérêt personnel, en croyant bien faire. Faire cause commune avec quelqu'un, unir ses intérêts à ceux de cette personne, se liguer avec elle. Pour les besoins de la cause, voir Besoin.