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ABRUPT, E, adj. et subst. masc.
I.− Adjectif
A.− Sens propre, GÉOGR. Dont le caractère brusquement rompu, (quasi) vertical offre une apparence extrêmement heurtée, un accès difficile.
1. Qui est caractérisé par la brusque rupture, la discontinuité, l'apparence heurtée :
1. L'île d'Ischia (...) n'est qu'une seule montagne à pic dont la cime blanche et foudroyée plonge ses dents ébréchées dans le ciel. Ses flancs abrupts creusés de vallons, de ravines, de lits de torrents, sont revêtus du haut en bas de châtaigniers d'un vert sombre. A. de Lamartine, Les Confidences,1849, p. 154.
2. ... le regard, à travers les hauts micocouliers du duché, rejoint, de l'autre côté de l'étroite vallée, une roche plus abrupte encore, déchiquetée, creusée de grottes, avec des arcs, des aiguilles et des escarpements pareils à ceux des falaises marines; ... A. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 381.
2. Qui est caractérisé par la (quasi) verticalité :
3. Ce qu'on avait au-dessous de soi, ce n'était pas de l'eau, c'était du gouffre. Le mur du quai, abrupt, confus, mêlé à la vapeur, tout de suite dérobé, faisait l'effet d'un escarpement de l'infini. V. Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 589.
4. Qui saura jamais décrire l'horreur de ce cercle de l'enfer du Dante, une enceinte de rochers aussi hauts que les tours de Notre-Dame, dressésà pic, et, tous ensemble, comme pour interdire au torrent le passage. De sorte qu'en même temps qu'il est précipité d'une hauteur de cent pieds, il rencontre cette infranchissable barrière, l'angle de ces rochers abrupts qui l'arrêtent dans son furieux élan, l'obligent, contre toutes les lois de la gravitation, de remonter vers sa source, de rebondir en spirales monstrueuses, vers la cime des monts. J. Michelet, Sur les chemins de l'Europe,Suisse-Lombardie-Tyrol, 1874, p. 419.
5. ... son cours assez sinueux la ramenait vers les contreforts de la montagne, entre lesquels elle devait prendre sa source. Au point où le marin avait laissé son train de bois, elle commençait à couler entre les deux hautes murailles de granit; mais si, sur sa rive gauche, les parois demeuraient nettes et abruptes, sur la rive droite, au contraire, elles s'abaissaient peu à peu, les massifs se changeant en rocs isolés, les rocs en cailloux, les cailloux en galets jusqu'à l'extrémité de la pointe. J. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 33.
6. La plaine montait avec ampleur; puis la pente se relevait davantage, devenait abrupte. Un large flanc de colline, par endroits falaise, aboutissait à un plateau très étendu, ... J. Romains, Les Hommes de bonne volonté,le 6 octobre 1932, p. 193.
7. Deux pentes accusées, à l'un et l'autre bout de l'île, la rattachent à la plaine. Le reste n'est que hautes falaises perpendiculaires et vastes éboulis, de 150 à 200 mètres de surplomb. À l'endroit où les murailles de roche sont le plus abruptes et le plus élevées, l'île est fendue en deux, dans toute sa hauteur, par une gorge étroite que traverse un torrent. A. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 131.
3. Qui est caractérisé par l'accès difficile :
8. Grâce aux mille et mille charretées de terre employées à la butte de cent cinquante pieds de haut et d'un demi-mille de circuit, le plateau de Mont-Saint-Jean est aujourd'hui accessible en pente douce; le jour de la bataille, surtout du côté de la Haie-Sainte, il était d'un abord âpre et abrupt. Le versant là était si incliné que les canons anglais ne voyaient pas au-dessous d'eux la ferme située au fond du vallon, centre du combat. Le 18 juin 1815, les pluies avaient encore raviné cette roideur, la fange compliquait la montée, et non seulement on gravissait, mais on s'embourbait. V. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 390.
4. Qui est caractérisé par une certaine coloration affective :
9. Au delà de Purullena, commence le jeu des côtes abruptes et des descentes vertigineuses qui vous mène à Grenade dans un décor à la fois puissant et charmant, puissant par son étendue et sa sauvagerie, charmant par sa fraîcheur quasi française, profondes vallées vertes, bois de jeunes peupliers, ruisseaux et cascades... A. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 97.
B.− Sens fig. Dont le caractère brut, haché, donne une impression de rudesse naturelle, d'élaboration insuffisante, d'abord ardu.
1. Emploi métaph. figé, BOT. ,,Il se dit d'une feuille pinnée sans foliole impaire terminale.`` (Ac. Compl. 1842).
2. Emplois métaph. libres
a) Domaine des relations sociales.Qui est caractérisé par le manque de douceur et de raffinement dans les manières :
10. L'abord comporte une grande variété de nuances. Mais elles sont traversées par la grande opposition entre l'abord schizoïde, plus ou moins abrupt et glaçant, et l'abord cycloïde, prévenant, engageant, généreux même si cette générosité est prodigalité facile de soi. E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 520.
b) Domaine de la vie psychique ou mor.Qui est caractérisé par le manque d'artifice, de nuances, de transition progressive, par l'oppos. brutale des contrastes, par une démarche inégale et pénible à suivre :
11. On voudrait pouvoir ainsi expliquer son exagération, à lui, et n'y voir que les pentes abruptes et précipitées d'un grand caractère. Certainement jamais homme n'eut moins que lui l'entre-deux dont a parlé Pascal. Il est toujours tout d'un côté de sa pensée, au bout le plus extrême. Hôte de Saint-Pétersbourg, il écrit n'étant qu'à un pôle. Le tranchant, l'arrogant, l'insultant, percent à chaque rencontre dans cette pensée éminente, ... Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 181.
12. Mais comme je repassais mentalement par ces épreuves, j'aperçus la voie où j'étais engagé; voie difficile, abrupte, où l'on gravit sans repos, où l'on se heurte à mille obstacles, où le moindre trébuchement amène une chute. J'eus la vision d'une vie pénible et dangereuse au cours de laquelle on s'écorche davantage chaque jour. Et vers quel but? Ne savais-je point maintenant que sur les sommets auxquels j'avais rêvé d'atteindre, nul humain ne vivait? J. de Lacretelle, Silbermann,1922, p. 188.
c) Domaine du discours, du style.Qui est caractérisé par le manque de nuances, de transition progressive, de développement explicite :
13. Molière, lui, quand il ne peut tenir le milieu, ne craint pas d'affronter l'autre côté, de risquer le tout pour le tout, de tenter la métaphore abrupte, et, sauf quelques accrocs qui tiennent à l'exécution trop rapide, il s'en tire certes sans trop de naufrage et sans se briser; il s'en tire à son honneur, à l'honneur de la touche libre et franche. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 479.
14. Esprit ferme et sec, mauvais style, quelque chose de triste, de stérile et d'abrupt, qui ne vaut rien pour l'enseignement. D'ailleurs cette série d'affirmations décousues, ces aphorismes tranchants et cassants, indiquent une culture imparfaite, un manque de maturité et de saturation qui ne rassurent nullement pour l'avenir. H.-F. Amiel, Journal intime,1866, p. 225.
15. Son esprit lucide et perçant fonçait droit au cœur du sujet. Sa dialectique, tantôt abrupte et tantôt insidieuse, ne manquait jamais de désarçonner l'adversaire et de convaincre l'auditoire. Parfois cependant, sous l'effet d'un fléchissement inexplicable, son raisonnement semblait soudain s'enliser. R. Martin du Gard, Souvenirs autobiographiques,1955, p. LXXX.
d) Domaine des Beaux-Arts.Qui est caractérisé par le manque de nuances, de transition progressive, de développement continu préparant la conclus. finale.
MUSIQUE :
16. L'interposition de l'accord de quarte et sixte a pour résultat d'aplanir le passage, tant soit peu abrupt, de la triade de sous-dominante à celle de dominante. Gevaert, Traité d'harmonie,1885, p. 87.
17. ... Comme si décidément ce motif [de la neuvième symphonie] (...) se refusait à alimenter un développement nouveau, Beethoven tourne court par une abrupte conclusion, de la dominante à la tonique (...) sur majeur. J. Chantavoine, Les Symphonies de Beethoven,1932, p. 256.
18. Ainsi en nous, le son dans ses développements continus vient toucher les couches les plus profondes de notre être et s'y transforme : (...) là tout caractère abrupt du son se perd dans la vibration multipliée des harmoniques; ... P. Roës, Essai sur la technique du piano,(Trad. par R. Clauzot), 1935, p. 92-93.
ARTS PLAST. :
19. ... le dessin de Forain, abrupt, tranchant, enferme dans ses lignes brutales une ironie insultante et glacée. L. Hourticq, Histoire générale de l'Art,France, 1914, p. 433.
Rem. Souvent abrupt est associé : syntagmatiquement aux subst. suivants (par ordre de fréquence décroissante) : pente (ex. 6, 11), rocher (ex. 4), sentier (V. Hugo, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 431; A. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 78), chemin (Lautréamont, Les Chants de Maldoror, 1869, p. 123; A. Artaud, Le Théâtre et son double, 1939, p. 76), montagne (P. Loti, Le Mariage de Loti, 1882, p. 98; V. Larbaud, Fermina Marquez, 1911, p. 157), côte (ex. 9), muraille (ex. 7), roche (ex. 2), flanc (ex. 1), mur (ex. 3), paroi (ex. 5); paradigmatiquement aux adj. suivants (par ordre de fréquence décroissante) : haut (ex. 4, 5, 7), profond (ex. 9), accessible (ex. 8), court (ex. 17), difficile (ex. 12), fendu (ex. 7), doux (ex. 8), élevé (ex. 7), grand (ex. 11), triste (ex. 14).
II.− Substantif
A.− Emploi concr. Pente très raide :
1. Montagnes à sommets rectangulaires, dont les gigantesques abruptes présentent des perspectives étranges (dans le Caucase). J. François, Le Caucase et ses eaux minéralesds Comptes rendus des séances de l'Acad. des Sc., t. LXXXII. 1876, p. 1245.
2. Une horizontalité interminable absorbait tous les accidents d'altitude moindre, tous les vallonnements, tous les abrupts, jusqu'au hérissement menu des grands lointains, ... J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 1, 1933, p. 199.
3. Un terrain en pente modérée est un talus, rampe, glacis, plan incliné (...). Une pente raide est un(e) escarpe, escarpement, abrupt, à-pic, falaise (...). Baulig1956, p. 14.
B.− Emploi abstr. Caractère de ce qui est abrupt. (Dans cet emploi, abrupt est subst. neutre) :
4. ... sur une mer indulgente, nous entrâmes au golfe d'Athènes. Toute sauvagerie a disparu : l'abrupt se transforme en netteté et fermeté. M. Barrès, Le Voyage de Sparte,1906, p. 30.
Stylistique − Abrupt (adj., subst.) et abruptement ressortissent à un niveau élevé de lang. Ils figurent dans des cont. descriptifs, avec − au fig. − une nuance le plus souvent défavorable, associés à des termes exprimant la sauvagerie, la brutalité, la sécheresse, la difficulté, l'imperfection, l'ironie cinglante (cf. abrupt adj., ex. 11, 14, 19; abrupt subst., ex. 4); plus rarement avec une nuance appréc., associés à des termes exprimant le naturel, le charme agreste, la spontanéité (cf. abrupt adj., ex. 9, 13, 15; abruptement, ex. 6). De tonalité rude (à consonantisme prédominant), abrupt et abruptement sont parfois utilisés dans une suite de sonorités expr. où les consonnes (r surtout) abondent (cf. abrupt adj., ex. 1, 4; abruptement, ex. 2, 4, 6).
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [abʀypt] − Prononc. de la finale -pt : d'apr. Fouché, c'est entre zéro, [t] et [pt] que se distribuent actuellement les mots en -pt. ,,Ce groupe est muet dans (...) Ban-de-Sapt, Duchapt, Luchapt (...), Il se prononce [t] dans sept, [pt] dans rapt, concept, transept, abrupt, Apt (...). Rupt n'est qu'une cacographie de Ru. C'est donc [ʀy], plutôt que [ʀypt], qu'il faut prononcer dans ce nom et dans les composés Belrupt, Blancherupt (...)`` (Fouché Prononc. 1959. p. 429). Enq. : /abʀypt/. 2. Dér. et composés : abruptement. 3. Hist. − Ce mot d'orig. sav. est attesté sous sa forme actuelle au xvies. Absent des dict. des xvieet xviies., il apparaît dans le Dict. de botanique de Rousseau (1778) (cf. DG), et réapparaît régulièrement dans les dict. à partir de Ac. 1835. Prononc. de [pt]. D'apr. Nyrop (t. 1 1930, § 369) : parmi les mots sav. ,,on a hésité entre [abrypt] et [abry] (abrupt), [kɔ ̃sεpt] et [kɔ ̃sε] (concept), [rapt] et [rat] (rapt).`` Apr. la restauration du groupe [pt] dans la prononc. lat. (cf. Fouché Phonét. 1952, p. 789) et sous l'influence de la graph. (cf. Beaul. t. 1 1927, p. 305), ce groupe a dû être prononcé dans abrupt au xvies. Cette prononc. est attestée régulièrement dans les dict. à partir de Land. 1834. − Rem. 1. Lar. 19enote à propos de abrupt : ,,Quelques écrivains, consultant plutôt la prononciation que l'orthographe, n'admettent qu'une seule forme, abrupte, pour le masculin comme pour le féminin : (...) un sentier abrupte (...) ``(H. de Lacretelle). Des rochers abruptes. (V. Hugo). Ses flancs abruptes (...) (Lamartine).`` Il se prononce contre cet e au masc. 2. Empl. comme subst. masc., le mot s'écrit sans e à la finale (cf. étymol. 1o); empl. comme subst. fém., il prend un e (cf. étymol. 2o).
ÉTYMOLOGIE I.− abrupt, adj. Corresp. rom. : esp. abrupto; cat. abrupte, -ta. 1. 1512 « dissonant, rauque (de la voix) » (J. Le Maire, Illust. de Gaule, I, 258, Stecker ds R. Hist. litt. Fr., 1, 181 : D'une voix aigre, sonoreuse et abrupte ... increpa son juge Paris); 2. prob. existence ant. d'apr. l'adv. abruptement, ca 1327 (éd. 1531) « d'une manière brusque, hâtive » (Jehan de Vignay, Mir. historial, XXVII, 85, cf. inf. s.v. abruptement étymol.) Empr. au lat. abruptus « escarpé, à pic », attesté dep. Catulle (éd. Lafaye, 68, 107, emploi fig. : te ... amoris aestus in abruptum detulerat barathrum) fréq. au sens propre et au sens fig. (caractère, discours) à l'ép. impériale et en bas lat.; pas d'emploi lat. attesté qualifiant la voix; cf. avec 2, av. 435 Cassien, Collationes, 20, 12, 3, abrupta definitio, ds Blaise. II.− abrupt, -e, subst. masc. et fém. 1. 1869 « escarpement », emploi abstr., abrupt (E. et J. de Goncourt, Gervaisais, éd. Charpentier, Paris, 1876, p. 25 : l'abrupt du roc envahissait les gradins); 2. 1876, 29 mai « escarpement », emploi concret, abrupte (J. François, Ac. des sc. C.R., t. LXXXII, p. 1245 ds Littré s.v. : Montagnes à sommets rectangulaires, dont les gigantesques abruptes présentent des perspectives étranges [dans le Caucase]); 1925 « id. », abrupt (J.-R. Bloch, La Nuit Kurde, 21 ds Quem., s.v. : A leurs pieds, une série d'abrupts). Substantivation de l'adj. abrupt* au sens propre de « escarpé, à pic ». Cependant le subst. abruptum, -i est déjà attesté en lat. class. au sens concr. de « ravin, précipice » (Pline, Épistulae, livre 8, 4, 2 ds TLL s.v., 143, 8 : insessa castris montium abrupta; cf. lat. médiév., ca 778 Hugeburc., Vita Willibaldi, 3, p. 91, 23 ds Mittellat W. s.v., 42, 65 : per concava vallium, per abrupta montium). HIST. − A.− Abrupt, adj. L'acception fig. du lat. est la 1reattestée en fr., le plus fréquemment en parlant du caractère (cf. inf. 1erex.) et surtout du style (2eet 3eex.), mais aussi de la voix (cf. étymol. 1) ou encore, dans la lang. techn. de la bot., en parlant d'un type de feuille (4eex.). Ce n'est qu'en 1834 (5eet 6eex.) que l'accept. propre du lat. apparaît. Dep. lors les 2 accept. coexistent. Après une stagnation du xvies. (cf. étymol. 1) au xviiies. (cf. 1erau 4eex.), il semble que la vitalité du mot aille croissant (cf. docum. xixes. comparée à docum. xxes.; cf. aussi Ac. 1878 qui transcrit Ac. 1835 en supprimant la mention peu usité). (...) peu poli, saccadé (style, forme, caractère). Diderot. (Journet-Petit). On en a trouvé le style haché, abrupt, incorrect. Diderot, Essai sur les règnes de Claude et Néron. 1778. II, 109. (DG). Ce discours d'un Otaïtien me paraît véhément; mais à travers je ne sais quoi d'abrupt et de sauvage, il me semble y retrouver des idées et des tournures européennes. Diderot. (Journet-Petit). Feuilles abruptes, au sommet desquelles manque la foliole impaire terminale. Rousseau, Dict. de bot., 1778 (DG). Rapide, escarpé (rocher, action) (...). Boiste 1834 (Journet-Petit). Il se dit des terrains et des rochers bizarrement coupés, et comme s'ils avaient été rompus. Il se dit figurément d'un discours, d'un style rompu, sans liaison. Style abrupt. Il est peu usité. Ac. 1835. B.− Abrupt, subst. Dep. sa 1reattest. (récente, 1869), rel. stab. de abrupt (dans les 2 emplois abstr. et concr.). 1. L'entrée du mot dans la lang., dans son emploi abstr., relève de la création litt. : le roc abrupt devient l'abrupt du roc, selon un procédé de « l'écriture artiste » des Goncourt et conformément à une longue tradition de la lang. litt. remontant au moins à Du Bellay (Def. et illustr., p. 160, éd. Chamard); cf. Mar. 1950. 2. L'emploi de abrupt comme subst. n'est pas mentionné dans tous les dict. gén. des xixeet xxes. : il n'est pas signalé ds Pt Littré, DG, Rob., ni ds Dub. En revanche, il figure ds Littré, Lar. encyclop., Lar. 3, Pt Rob., sous l'entrée de l'adj. La docum. rel. au subst. abrupt est très restreinte (4 ex.).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 230. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 69, b) 373; xxes. : a) 346, b) 510.
BBG. − Séguy 1967.