Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ROSTRE, subst. masc.
I.
A. − ANTIQ. Éperon qui armait la proue des navires de guerre pour aider à l'abordage. Une proue munie du rostre (Littré). Ah! quand viendront vers elles le bruit lent des rames Et la proue écumante et le rostre qui plonge! (Régnier, Poèmes, Poèmes anc., 1890, p. 14).P. métaph. Le village d'Allauch était entassé sur un rostre de roche comme un trophée de boucliers d'argent (Giono, Eau vive, 1943, p. 307).
P. méton., au plur. Tribune aux harangues, à Rome, dont la base était ornée, à titre de trophées, d'éperons pris aux navires ennemis. La tribune aux harangues regorge de Démosthènes, (...) les rostres sont encombrés de Cicérons (Hugo, Feuilles automne, 1831, p. 712).C'est beau Jules César. La séance de la mort. Les discours des rostres, surtout, cette scène du forum que je connaissais à fond dans l'original, m'a ravi, ému (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 369).
B. − ARCHIT. Ornement en forme d'éperon, de proue de navire antique. (Dict. xixeet xxes.).
II. − SC. NAT.
A. − BOT. Extrémité en forme de bec des capuchons, dans les corolles irrégulières (Mots rares 1965). Ici la fleur détache de sa corolle une aigrette aérienne d'étamines, un rostre du plus beau jaune d'or (Colette, Gigi, 1944, p. 199).
B. − ZOOLOGIE
1. Prolongement de la partie antérieure du test de certains crustacés. Le rostre aigu de la crevette rose. Les écrevisses pullulaient dans le creek. De ces crustacés (...) qui portaient un rostre armé d'une petite dent, on remplit un sac (Verne, Île myst., 1874, p. 242).
2. Ensemble des pièces buccales, allongées en stylet, de certains insectes. Là, au bout de ce vieux cep, une mante verte, toute déployée, darde vers la flamme son grand rostre en dent de scie (Giono, Colline, 1929, p. 163).Leur bec ou rostre [des tiques] s'enfonce profondément dans la peau et les chiens se frottent pour essayer de s'en débarrasser (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 202).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɔstʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1355 hist. romaine rostres « tribune aux harangues » (Bersuire, Tit.-Liv., B.N. 20312 ter, f o3a ds Gdf. Compl.); puis 1568 (Garnier, Porcie, éd. W. Foerster, II, 543); b) 1577 hist. romaine « bec qui armait l'avant des navires de guerre » (Du Verdier, Diverses leçons, p. 113: rostres ou esperons); puis 1870 rostre (Littré); c) 1835 archit. (Ac.: Rostres [...] Ornements ayant la forme de becs ou éperons de navires antiques); 2. 1812 (Mozin-Biber: rostre, nom donné au bec des ois., et aux corps qui ont cette forme). Empr. au lat.rostra, -orum « tribune aux harangues, ornée d'éperons de navires », plur. neutre de rostrum « bec d'oiseau », littéral. « ce qui sert à ronger », d'où objets ayant cette forme comme l'« éperon de navire », dér. de rodere « ronger ». Fréq. abs. littér.: 11.