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MUSETTE1, subst. fém.
I. − Vx, fam. Synon. de amusette.Avec Louis-Philippe s'en est allé quelque chose qui ne reviendra pas. Il faut maintenant d'autres musettes (Flaub., Corresp., 1850, p.257).
II. − Domaine de la mus.
A. −
1. Ancien instrument à vent analogue à la cornemuse et comportant un sac en peau de mouton ou de chèvre, une anche, un ou plusieurs tuyaux, et un soufflet que le joueur tient sous le bras gauche. Synon. région. cabrette.Chalumeaux, sac, soufflet d'une musette; air, bourdon, chant de musette; gémissement, ronflement de musette; joueur de musette; musette d'un ménétrier; jouer de la musette; danser au son de la musette; sonner la musette (vx). Jouez, hautbois, résonnez, musettes (cantique de Noël). On entend un aveugle qui passe dans la rue en chantant la bourrée sur la musette (A. France, Com. femme muette, 1912, i, 2).Les hautbois nasillaient en sourdine, (...) les musettes rendaient une mélodie aigrelette (Arnoux, Juif Errant, 1931, p.181):
1. Cette forte vibration de la musette, quoique rauque et nasillarde, ce grincement aigu et ce staccato nerveux de la vielle sont faits l'un pour l'autre et se corrigent mutuellement. Sand, Meunier d'Angib., 1845, p.259.
P. méton. Air fait pour la musette ou dont le caractère s'accorde à la musette. Jouer, chanter, composer, danser une musette (Ac.).
2. Petit hautbois champêtre au son aigu et criard. Synon. chalumeau, flûte pastorale.Musette des pâtres; musette pastorale. Un berger passa en jouant une marche sur sa musette (A. France, Île ping., 1908, p.10).
Pop. Couper la musette à qqn (v. couper I A 1 e). Synon. couper la chique à qqn (v. chique1), couper* le sifflet à qqn.
3. P. méton. Danse pastorale en vogue au xviiiesiècle, assez lente, à rythme binaire ou ternaire, de caractère naïf et doux; pièce instrumentale de caractère pastoral dérivée de cette danse, comportant une basse persistante, faisant partie ou non d'une suite instrumentale. Bourrée, gavotte, musette; musettes pour clavecin de Couperin, de Rameau. La Musette, dont la basse forme une pédale simple ou double, mais constante, à la façon de l'instrument dont elle tire son nom (Lavignac, Mus. et musiciens, 1895, p.416).V. menuet C ex. de Samuel.
4. Jeu d'anche d'un orgue imitant le son de la musette (au sens II A 1). À la série des J[eux] à anche battante [de l'orgue] appartiennent les J[eux] de basson, bombarde, clairon, cromorne, hautbois, musette, trombone, trompette, dont les timbres imitent plus ou moins (...) celui des instruments d'orchestre dont ils portent les noms (Brenet, Dict. prat. et hist. mus., 1926, p.216).
P. anal. Jeu d'harmonium. Musette. − Demi-jeu [de l'harmonium] de 16 pieds (...) rappelant le cor anglais d'orchestre (Cellier, Orgue mod., 1913, p.118).
B. − En appos.
1. Accordéon musette et, p. ell., musette subst. masc. Accordéon qui a un timbre spécial caractéristique, qui a été spécialement désaccordé pour rappeler le son de la musette. (Dict. xxes.).
2. Bal(-)musette et, p. ell., musette subst. masc. (v. bal A). Synon. bastringue, guinguette.Fréquenter les musettes. Ils allèrent dans un musette boire un dernier verre (Queneau, Pierrot, 1942, p.133).
3. Orchestre(-)musette. Orchestre de bal musette qui comprend notamment un accordéon. Le numéro des 4 Médinger, petit orchestre-musette, est plein de gaîté et de fantaisie (L'Œuvre, 13 mars 1941).
4. Valse(-)musette. Valse de bal musette composée et dansée dans un style particulier; air, musique d'accordéon qui l'accompagne. La musique change pour faire place à une valse-musette assez vulgaire (Sartre, Jeux sont faits,1947, p.131).
5. Le style musette et, p. ell., fam., le musette.
a) Le genre de musique que jouent les orchestres musettes; la manière de jouer de l'accordéon qui leur est propre. (Dict. xxes.).
b) Le style propre à certaines danses (java, valse, fox-trot) des bals musettes. Radio-Luxembourg (...) 12h30, Swing contre musette (Le Monde, 19 janv. 1952, p.8, col.5).
III. − P. anal. (de forme avec le sac de la musette, supra II A 1).
A. − Sac de toile souvent porté en bandoulière, servant à divers usages, notamment au transport des provisions. Musette de toile; musette de fantassin, de soldat, d'ouvrier, d'écolier; fouiller, mettre son repas dans sa musette; boucler sa musette. [Les soldats] s'accrochaient aux wagons, des grappes de musettes et de bidons pendues autour d'eux (Chardonne, Dest. sent. III, 1936, p.22):
2. Il entre le premier dans la hutte et d'un coup de reins se débarrasse de sa musette qui fait par terre un bruit mou. Elle est pleine de lapins à peine raidis encore, au poil gluant d'eau et de sang. Bernanos, Mouchette, 1937, p.1274.
Loc. fig. pop. Qui n'est pas dans une musette. Important, remarquable en son genre. Loc. synon. fam. Qui n'est pas piqué(e) des vers.Un frère soldat (...) rapporte des manoeuvres une colique qui n'est pas dans une musette (Renard, Nos frères farouches., 1910, p.75).Un petit pinard qui n'est pas dans une musette (Car.Argot1977).
Arg. (des coureurs cyclistes). C'est dans la musette. C'est gagné d'avance, c'est une victoire certaine. Synon. fam. c'est dans la poche*.V. Gloss. du sport cycliste ds Vie Lang. 1966 no173, p.452.
B. − Sac de toile qu'on attache au museau des chevaux, des bêtes de somme et qu'on remplit d'avoine pour les nourrir lorsqu'ils ne sont pas à l'écurie. Bob s'arrêta en plein bois, débrida son cheval et lui passa au cou une musette pleine d'avoine (Malot, Sans fam., 1878, p.410).
REM.
Muse de blé, subst. fém.,vx, synon. (supra II A 2).Il avait lui-même un joli talent sur la muse de blé, une petite flûte de ce temps-là (Hugo, Homme qui rit, t.2, 1869, p.75).
Prononc. et Orth.: [myzεt]. Att. ds Ac. dep. 1694 (sens de danse); att. ds Ac. 1935 (sens de sac). Étymol. et Hist. A. 1. a) Av. 1259 «sorte de cornemuse rustique» (Jean Erart ds Bartsch, III, 24, 21); 1remoitié xives. [ms.] (Chansonnier de Montpellier H 196 ds Motets fr. des XII et XIIIes., éd. G. Raynaud, t.1, p.100, LXXIV, 17); b) 1765 «air fait pour cet instrument» (Encyclop.: sorte d'air convenable à l'instrument de ce nom, dont la mesure est à deux ou trois temps); 2. 1893 employé comme adj. bal musette (Queneau, loc. cit.). B. 1812 p.anal. milit. «espèce de havresac» (Mozin-Biber). Dér., à l'aide du suff. -ette*, de l'a. fr. muse «sorte de cornemuse rustique» (ca 1170, Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 1999), déverbal du verbe a. fr. muser «jouer de la musette» (ca 1120 fig. [en parlant d'un flatteur] Trad. des Formulae honestae vitae de Martin de Braga, 699 ds T.-L.; ca 1223 au propre, Gautier de Coinci, v. cornemuser), lui-même dér. de *mus (museau*), parce que celui qui joue de la musette doit fortement gonfler les joues. Fréq. abs. littér.: 291. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 254, b) 182; xxes.: a) 466, b) 642. Bbg. Brücker (F.). Die Blasinstrumente in der altfranzösischen Literatur. Giessen, 1926, p.52. _ Leppert (R. D.). Arcadia at Versailles: noble amateur musicians and their musettes and hurdy-gurdies at the French court. Amsterdam, 1978, p.66 _ Quem. DDL t.10.