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MOLOCH, subst. masc.
A. − RELIGION
1. Divinité ammonite, représentée par un homme à tête de taureau, à qui l'on sacrifiait par le feu des victimes humaines, surtout des enfants; représentation de cette divinité:
1. Tout ce que le ciment, la brique, le granit, Le fer, peuvent avoir de la bête féroce, Il l'a; ses piliers bruts, ruines d'un dogme atroce, Semblent des Irmensuls livides, et ses blocs Dans l'obscurité vague ébauchent des Molochs. Hugo, Légende, t.3, 1877, p.293.
2. P. anal. Individu, institution ou chose barbare, cruel(le), qui exige des sacrifices. État moloch, moloch économique. Anthime n'ouvrait pas le sac aussitôt (...): rat, souris, passereau, grenouille, tout était bon pour ce Moloch (Gide, Caves, 1914, p.683).Si Davidsen avait pu leur communiquer sa religion du moloch, les Tannenwalder auraient été fondés à redouter la colère du Matterhorn, à écouter sa voix dans les coups de tonnerre et les rafales de la pluie (Peyré, Matterhorn, 1939, p.32):
2. L'unité nationale est devenue une sorte de divinité terrible, un Moloch, auquel les Français sacrifient la diversité ethnique, linguistique et historique de leurs provinces, comme autrefois les Carthaginois leurs enfants. Le Monde, 9 sept. 1981, p.2, col.2.
B. − ZOOL. Reptile saurien de vingt centimètres de taille en moyenne dont le corps massif est couvert d'écailles épineuses. (Ds dict. xxes.). Le Moloch épineux des régions désertiques de l'Australie se nourrit presque exclusivement de fourmis (Zool., t.4, 1974, p.270 [Encyclop. de la Pléiade]).
REM. 1.
Molochien, subst. masc.Personne qui aime la violence, les scènes sanglantes. Toutes les choses de pénombre que n'a pas chantées Flaubert, qui était un sanguin, un molochien (Goncourt, Journal, 1890, p.1115).
2.
Molochique, adj.Qui a trait à Moloch, au culte qui lui était rendu. Les villages, dont Josias avait détruit le culte, étaient probablement redevenus iahvéistes à l'ancienne manière, c'est-à-dire qu'on sacrifiait sur les hauts lieux et qu'on ne s'interdisait aucun de ces cultes molochiques (Renan, Hist. peuple Isr., t.4, 1892, p.3).
3.
Molochisme, molokisme, subst. masc.Culte de Moloch. Cette offrande des premiers-nés, reste d'un primitif molokisme, avait été réduite (...) à quelque chose d'assez inoffensif (Renan, Hist. peuple Isr., t.2, 1889, p.371).
4.
Molochiste, adj.Synon. de molochique.Tout ce monde barbare, oriental, molochiste, vous déplaît en soi! (Flaub., Corresp., 1862, p.56).
Prononc. et Orth.: [mɔlɔk]. V. lettre C. Plur. des molochs. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 Moloth «dieu des Ammonites» (Rois, éd. E. R. Curtius, p.137 [ = 1 Rois 11, 7]: Moloth, le ydle de Amon); mil. xves. Moloch (Martyre de Saint Pierre et de Saint Paul ds Jubinal, Mystères inédits du XVes., t.1, p.69, 13 ds Z. rom. Philol. t.15, p.309); 2. [1860 zool. (s. réf. ds Pt Rob.)] 1874 (Lar. 19e); 3. 1874 fig. (L. Combes ds Lar. 19e: l'aveugle Moloch de la guerre). Empr. au lat. Moloch, gr. Μ ο λ ο ́ χ (2 Rois 23, 10; Jérémie 32, 35), et ceux-ci à l'hébr. Mōlekh, nom du dieu des Ammonites, à qui l'on offrait des sacrifices humains. Au sens 2, att. en lat. sc. Moloch en 1841 (Gray [naturalise angl., 1800-75], Annals of Natural History VII ds Agassiz Reptilia Addenda; v. aussi Neave et NED) et en angl. Moloch en 1845 (Gray ds NED). Fréq. abs. littér.: 11.