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FORNICATION, subst. fém.
A.−
1. Domaine de la (théol.) morale.Relations charnelles entre deux personnes qui ne sont ni mariées ni liées par aucun vœu; péché simple de la chair. Simple fornication; péché de fornication. Le diable n'est donc pas puni pour adultère, ivrognerie, fornication ou rapine, mais pour son orgueil seulement (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 369).Tel neveu du pape Alexandre VI, (...) non content de la fornication, de l'adultère et de l'inceste, tourne enfin ses désirs vers les personnes de son propre sexe (Green, Journal,1949, p. 271):
Ah! Il y a dix espèces de luxure, six selon le cours de la nature et trois contre nature. Ce sont : la fornication, l'adultère, l'inceste, le stupre, le ravissement, le sacrilège, la pollution volontaire, la sodomie, la bestialité et l'excès des gens mariés. Péladan, Vice supr.,1884, p. 237.
2. P. ext. et p. plaisant. Relations charnelles en général, pratique des plaisirs sexuels. Synon. coït, copulation.Il retrouvait (...) la chaleur, l'odeur de la fornication, l'adultère vivant, dans les pots qui traînaient, dans les cuvettes encore pleines, dans le désordre des linges (Zola, Germinal,1885, p. 1432).Il n'est (...) qu'à demi vrai de dire que la débauche − j'entends la fornication sans amour − conduit à la démence (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 162).Je n'ai plus grand désir de forniquer (...) mais j'ai besoin de savoir que, si je voulais, je pourrais (...) je veux dire qu'un pays ne me plaît que si de multiples occasions de fornication se présentent (Gide, Carnets Égypte,1939, p. 1052).
B.− Au fig., HIST. D'ISRAÊL. Infidélité du peuple juif qui abandonne le vrai Dieu pour adorer des dieux étrangers. Je pensais à Isaïe, à la « fornication des hauts lieux » et je remontais la rue de La Harpe, en me répétant cette fin de verset : « Et son gosier est plus doux que de l'huile » (Flaub., Corresp.,1853, p. 217).La fornication est, dans le langage prophétique, toujours inséparable de l'idée d'idolâtrie (Renan, Antéchrist,1873, p. 423).La grande Oolla ou Samarie, la petite Ooliba ou Jérusalem, se sont livrées à la fornication en adorant les idoles de l'Assyrie, de l'Égypte et de la Chaldée (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 999).
Prononc. et Orth. : [fɔ ʀnikasjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1remoitié xiies. fornicatiun (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, LXXII, 26). Empr. au lat. chrét. fornicatio de même sens, déjà en lat. imp. au sens de « action de cintrer, voûte, cintre » (de fornix « chambre voûtée [comme en habitait le bas peuple, notamment les prostituées] »). Fréq. abs. littér. : 39.