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COSMIQUE, adj.
A.− Qui concerne le cosmos. Catastrophe, cause, échelle, évolution, influence cosmique :
1. Une deuxième originalité de ma position dans le « Phénomène Humain », après celle consistant à faire de la Vie une fonction universelle d'ordre cosmique, est d'attribuer, au contraire, valeur de « seuil » ou de changement d'état, à l'apparition, sur la lignée humaine, du pouvoir de « réflexion ». Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain,1955, p. 336.
Milieu cosmique. Nature ambiante qui entoure un être vivant. Anton. milieu intérieur.Si, néanmoins, M. Spencer a pu admettre que l'évolution sociale a une limite qui ne saurait être dépassée, c'est que, suivant lui, le progrès n'a d'autre raison d'être que d'adapter l'individu au milieu cosmique qui l'entoure (Durkheim, De la Division du travail social,1893, p. 333).
P. hyperb. Universel, infini, hors des normes communes :
2. Autour de moi tout était accablant de haine et d'ennui. Il faut dire aussi qu'il est incroyable cet ennui du bord, cosmique pour parler franchement. Il recouvre la mer, et le bateau, et les cieux. Des gens solides en deviendraient bizarres, à plus forte raison ces abrutis chimériques. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 148.
B.− Emplois spéc.
1. ASTRONAUT., ASTROPHYSIQUE. Interplanétaire. Engin, vaisseau, vol; poussière, rayon cosmique :
3. Un fonctionnement défectueux du système de guidage donna à ce satellite une orbite très allongée permettant une exploration complète de l'espace extra-atmosphérique jusqu'à plus de 3 000 km d'altitude. Ces résultats furent précisés et étendus grâce aux fusées cosmiques soviétiques et aux pionniers américains. Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 376.
2. ASTRON. Lever, coucher cosmique. Lever, coucher d'un astre, qui a lieu en même temps que celui du soleil.
3. PHILOS. GR., vx. Musique cosmique. ,,Selon les anciens, celle qui se rattachait à l'harmonie des sphères et à la science des éléments`` (Rougnon 1935).
Rem. Attesté ds Lar. 19e-Lar. encyclop.
Prononc. et Orth. : [kɔsmik]. Passy 1914 est le seul à transcrire [-zm-], ce qui est, comme pour le suff. -isme* prononcé [-izm̥], une prononc. méridionale. Ds Ac. depuis 1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 [ms. xves.] astron. (Evrart de Conty, Problèmes d'Aristote, B.N. 210, fo8 vods Gdf. Compl.); 2. 1862 fig. « qui est aux dimensions de l'univers » (Hugo, Misér., t. 2, p. 78; amour cosmique). Empr. au lat. impérial cosmicus « qui est du cosmos », empr. au gr. κ ο σ μ ι κ ο ́ ς « qui concerne l'univers ». Fréq. abs. littér. 378. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 119, b) 301; xxes. : a) 197, b) 1 225.
DÉR. 1.
Cosmicien, subst. masc.Spécialiste de l'astronautique ou de l'astrophysique. Les cosmiciens, maintenant dotés de fusées et de satellites artificiels sont allés rejoindre le camp des astrophysiciens (Hist. sc.,t. 3, vol. 2 1964, p. 371).Attesté seulement ds Neyron 1970. 1reattest. 1964 id.; du rad. de cosmique, suff. -ien*.
2.
Cosmiquement, adv.D'une manière cosmique, en harmonie avec l'univers. Considéré vocalement, le mot « vaste » n'est plus simplement dimensionnel. Il reçoit, comme une douce matière, les puissances balsamiques du calme illimité. Avec lui, l'illimité entre dans notre poitrine. Par lui, nous respirons cosmiquement, loin des angoisses humaines (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 180). [kɔsmikmɑ ̃]. 1resattest. a) ca 1380 [ms. du xves.] astron. (Evrart de Conty, Problèmes d'Aristote, B.N. 210, fo8 vods Gdf. Compl.) attest. isolée; à nouv. en 1752 (Trév. Suppl.); b) 1887 « aux dimensions de l'univers » (Laforgue, Poés. compl., p. 8); de cosmique, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 3.