Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
APOPLEXIE, subst. fém.
A.− MÉD. Arrêt subit plus ou moins complet de toutes les fonctions cérébrales provoquant la perte de la connaissance, la paralysie totale ou partielle sans suspension de la respiration et de la circulation du sang :
1. ... après une nuit mauvaise, vers cinq ou six heures, il tomba en apoplexie. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 203.
2. ... Il y a, par exemple, l'apoplexie, ce coup de foudre qui vous frappe sans vous détruire, et après lequel cependant tout est fini. C'est toujours vous et cependant vous n'êtes plus vous; vous qui touchiez comme Ariel, à l'ange, vous n'êtes plus qu'une masse inerte, qui, comme Caliban, touche à la bête; cela s'appelle tout bonnement, (...) une apoplexie. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 714.
SYNT. Attaque, crise d'apoplexie; être frappé, mourir d'apoplexie; apoplexie foudroyante (Balzac, La Peau de chagrin, 1831, p. 172).
Apoplexie séreuse
1. Vx. Apoplexie due à ,,une sérosité plus ou moins abondante qui s'épanche dans l'arachnoïde ou dans les ventricules cérébraux`` (Bouillet 1859); Balzac, Le Père Goriot, 1835, p. 266).
2. Mod. Œdème cérébro-méningé provoqué par l'injection intraveineuse d'arsénicaux et conduisant en quarante-huit heures au coma et à la mort.
Arg. Apoplexie de templier. ,,Coup de sang provoqué par des excès de boisson et de mangeaille, suivant le proverbe : Boire comme un templier.`` (France 1907).
P. ext. Toute hémorragie parenchymateuse entraînant le mauvais fonctionnement de l'organe affecté (s'expliquant, par le fait que l'apoplexie est due, le plus souvent à une hémorragie cérébrale) :
3. Pendant que la bonne allait chercher ce journal, elle [ma tante] a jeté un cri : on l'a trouvée sans parole, sans connaissance, foudroyée d'une apoplexie pulmonaire, dit-on (je ne sais pas ce que c'est) ... G. Sand, Correspondance,t. 3, 1876, p. 249.
SYNT. Apoplexie de la rétine, du foie; apoplexie pulmonaire, cardiaque, rénale, placentaire, splénique, etc.
B.− P. métaph. [Avec souvent un compl. prép. de marquant la cause, la chose affectée] Effondrement subit :
4. Sa bouche se contractait horriblement, et il paraissait souffrir comme s'il eût mâché des charbons ardents. − C'était une espèce d'apoplexie du désespoir. H. Murger, Scènes de la vie de jeunesse,1851, p. 168.
5. Toutes les valeurs avaient monté, les moins solides trouvaient des crédules, une pléthore d'affaires véreuses gonflait le marché, le congestionnait jusqu'à l'apoplexie,... Zola, L'Argent,1891, p. 280.
Rem. 1. Lar. encyclop. note en outre, le sens partic. suiv. : ,,dépérissement très rapide des plantes (abricotier, vigne)``. 2. Dans l'ex. suiv. le mot paraît signifier perte subite (au casino) et l'effondrement moral qui s'ensuit (cf. supra B) :
6. Bade, septembre. « Une ville étonnante, une ville étourdissante, une ville ahurissante, une ville avec des rues, des auberges, du monde, une ville qui a l'air d'une ville et qui n'en est pas une, une ville enchantée par le hasard, une ville impossible, une ville bâtie sur pilotis sur un potose qui change de lit à chaque seconde, une ville remuée comme un sac de loto, une ville sonore comme une foire de la fortune, une ville où l'on marche sur des apoplexies d'argent et des pots au lait cassés, une ville qui ressemble à la vie au grand galop : en un quart d'heure, un million y a des dettes, et un valet des domestiques; ... » E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 101.
PRONONC. : [apɔplεksi]. Fér. 1768 note la pénultième longue (cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834 et Gattel 1841).
ÉTYMOL. ET HIST. − xiiies. « paralysie plus ou moins complète causée par une lésion cérébrale » (Guill. de Tyr, I, 455 ds Gdf. Compl. : Gazzi ... fu feruz soudainement d'un mal qui a nom apoplexie); 1865 p. ext. (Littré-Robin). Empr. au lat. apoplexia, même sens, Orose, Hist., 7, 15 ds TLL s.v., 251, 40; empr. au gr. α ̓ π ο π λ η ξ ι ́ α « id. » (de α ̓ π ο ́ marquant la privation et π λ η ́ τ τ ω « frapper »), Aristote, Probl., 905a17 ds Liddel-Scott.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 195.
BBG. − Bouillet 1859. − Chevallier 1970. − France 1907. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Lacr. 1963. − Lar. mén. 1926. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Nysten 1824. − Pomm. 1969. − Pope 1961 [1952], § 605. − Privat-Foc. 1870.