Police de caractĂšres:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
A-1, préf.
Exprime une idée de passage d'un état à un autre, ou d'attrib., ou de direction vers un lieu, ou de maniÚre ou encore d'inchoativité.
I.− Dans les parasynthĂ©tiques * Ă  base adjectivale et dans les dĂ©rivĂ©s de verbes : idĂ©e de passage plus ou moins complet d'un Ă©tat Ă  un autre, « rendre, rendre plus ... »
A.− Dans les parasynthĂ©tiques Ă  base adjectivale. − Le tanneur assouplit le cuir « le tanneur rend le cuir souple » (sens absolu); « le tanneur rend le cuir plus souple » (sens relatif, par rapport Ă  l'Ă©tat de l'objet au dĂ©but de l'action).
Rem. Concurrents. − Dans cette fonction, a- est concurrencĂ© − Par le prĂ©f. en-*, qui va souvent de pair avec une idĂ©e d'intĂ©rioritĂ© : embourgeoiser « pĂ©nĂ©trer de l'esprit bourgeois » empuantir « pĂ©nĂ©trer de puanteur » engraisser « gaver, gorger » enjuiver « pĂ©nĂ©trer de l'esprit juif » ... Noter aussi : embĂȘter « ennuyer, contrarier fortement » Cependant des mots comme enlaidir ou embellir se rapprochent des formations en a-. L'expression la plus nette de la concurrence en lang. entre a- et en- est fournie par le couple d'anton. : appauvrir : « rendre pauvre » « rendre plus pauvre » enrichir : « couvrir de richesses » « couvrir de plus de richesses » En- implique parfois des connotations d'ordre moral, incompatibles avec le prĂ©f. a- : anoblir, sens propre / ennoblir, sens moral durcir, sens propre / endurcir, sens moral − Par les formations adj. de couleur + er / ir qui constituent une classe de verbes symĂ©triques* (tantĂŽt trans., tantĂŽt intrans.) : les papiers jaunissent jaunir des papiers − Par les parasynthĂ©tiques en Ă©-* : Ă©chauffer Ă©clairer Ă©gayer Ă©purer − Par les suff. -ifier* et -iser* qui n'expriment pas l'idĂ©e d'un passage plus ou moins complet; le passage d'un Ă©tat Ă  l'autre est total et net : mollifier « rendre mou » amollir « rendre (plus) mou » tranquilliser « rendre tranquille » -ifier marque en partic. le passage d'un Ă©tat physique Ă  un autre : gazĂ©ifier humidifier liquĂ©fier solidifier Il s'accole de prĂ©fĂ©rence Ă  des rad. sav. : dulcifier Ă  cĂŽtĂ© de adoucir rubĂ©fier Ă  cĂŽtĂ© de rougir (cf. cependant amplifier et simplifier). UsitĂ©s frĂ©quemment dans le lang. sc., -ifier et -iser traduisent surtout la not. de transformation, Ă©tr. au prĂ©f. a- : pĂ©trifier « transformer en pierre »
B.− Dans les dĂ©rivĂ©s de verbes
− Baisser/abaisser : ,,Baisser est absolu et abaisser relatif (...); abaisser, c'est baisser vers.`` (Laf. 1861, p. 133). Le verbe baisser exprime uniquement l'action; contrairement Ă  abaisser, il se dĂ©sintĂ©resse du caractĂšre progressif.
− Raser/araser :
raser un mur « abattre un mur à ras de terre »
araser un mur « mettre un mur de niveau »
Rem. Dans assujettir (base nom.), a- rend explicite la différence de niveau entre le suj. et l'obj., la subordination progressive de l'un à l'autre.
II.− Dans les parasynthĂ©tiques Ă  base substantivale : idĂ©e d'attribution, de direction vers un lieu, de maniĂšre
A.− IdĂ©e d'attribution. − Le substantif de base a valeur de complĂ©ment d'objet :
accoutumer « donner la coutume à ... »
accréditer « donner l'autorité nécessaire à ... »
affamer « donner faim à ..., faire souffrir de faim en privant de vivres »
affiler « primitivement, donner le fil à un tranchant »
affourager « pourvoir en fourrage »
amariner « pourvoir un navire en marins »
annoter « pourvoir un texte de notes » « mettre des notes en marge de ... »
apeurer « donner peur à ... »
approvisionner « donner des provisions à ... »
assoiffer « donner soif à, faire souffrir de soif en privant de boisson » ...
amariner , le rad. est de l'animĂ© (marin). De mĂȘme.
achalander signifiait « pourvoir en chalands (clients) »; ce mot a pris le sens de « pourvoir en marchandises » (un magasin bien achalandé).
B.− IdĂ©e de lieu
1. Le subst. de base a (ou avait) valeur de compl. d'obj. :
accouder (s') « mettre les coudes à ... »
accroupir (s') -
acculer -
adosser « mettre le dos à ... »
agenouiller (s') -
2. Le subst. de base a valeur de compl. de lieu (au sens propre ou au sens fig.)
a) Verbes préfixés trans. :
aboutir « arriver au but, atteindre le but »
acheminer « faire avancer sur un chemin, mettre en chemin »
aliter « mettre au lit »
attraper « prendre (comme) dans un piÚge »
b) Verbes préfixés intrans. :
alunir « aborder sur la lune »
amerrir « se poser à la surface de la mer »
apponter « se poser sur la plate-forme d'un porte-avions »
atterrir « reprendre terre »
Rem. Dans le verbe (s') attarder « se mettre en retard » (de base adj.) s'exprime une idée de temps.
C.− IdĂ©e de maniĂšre (« disposer, rĂ©unir en » + substantif de base)
affourcher « primitivement, disposer en fourche »
aligner « mettre en ligne »
amasser « réunir en quantités considérables »
ameuter « assembler en meute pour la chasse » d'oĂč le sens cour. :« rassembler dans une intention de soulĂšvement ou de manifestation hostile »
III.− Dans les dĂ©rivĂ©s de verbes : idĂ©e d'inchoativitĂ© de l'action
A.−
arranger. ,,... ranger signifie « mettre Ă  sa place »; et arranger « crĂ©er, assigner aux choses des places convenables »`` (Laf. 1861, p. 131), c.-Ă -d. « ranger pour la premiĂšre fois, Ă©tablir la combinaison qui donne Ă  un ensemble de choses leur place ». De mĂȘme, a- suggĂšre l'inchoativitĂ© dans :
aposter « poster qqn dans un endroit déterminé »
assigner « indiquer la place d'une chose »
B.−
apercevoir. − On perçoit avec les sens, avec l'esprit. On aperçoit avec les yeux. L'acte d'apercevoir entraĂźne la perception, analyse intĂ©rieure et consciente du stimulus. On apercoit pendant un seul moment.
C.−
apparaĂźtre. − Le verbe paraĂźtre signifie « se montrer » (aux yeux). L'apparition est le dĂ©but de cette action, l'instant seulement oĂč la chose se rĂ©vĂšle (au sens propre et au sens figurĂ©) : un personnage apparaĂźt sur la scĂšne (sens propre) ; dans un roman un personnage nous apparaĂźt honnĂȘte, bon, etc. (sens fig.).
Rem. 1. Nature gramm. de la base et du dĂ©r. 1. Les verbes constituent la part. la plus importante des crĂ©ations en a-. Le prĂ©f. permet : a) Des formations parasynthĂ©tiques − Dont la base est un adj. : abĂątardir abĂȘtir abrutir acagnarder (s') (vieilli) accommoder accouardir (vieilli) accourcir (vieilli) acoquiner acquitter adoucir affadir affaiblir affermir affiner affoler affranchir affriander aggraver agrandir ajuster alentir (vieilli) allonger alourdir amaigrir amatir amĂ©liorer amenuiser amincir amoindrir amollir annuler anoblir apetisser (vieilli) aplanir aplatir appesantir approcher approfondir arrondir assagir assainir assĂ©cher assombrir assoter (vieilli) assauvagir (vieilli) assouplir assourdir assurer attendrir attiĂ©der attrister aveulir avilir aviver, etc. − Dont la base est un subst. : accompagner accrĂ©diter affamer affiler affourager allaiter annoter apeurer approvisionner assoiffer b) Des formations oĂč le prĂ©f. modifie une base verbale qu'on reconnaĂźt aisĂ©ment (battre, abattre), mĂȘme si le verbe composĂ© est sĂ©mantiquement Ă©loignĂ© du verbe de base (coucher - accoucher; mettre - admettre). c) Des formations issues de loc. dans lesquelles la prĂ©p. Ă  est absorbĂ©e par le mot suiv. : accroire < faire Ă  croire, laisser Ă  croire affleurer < Ă  fleur (de) 2. Moins nombreux que les verbes, les subst. prĂ©fixĂ©s en a-sont : a) TantĂŽt des dĂ©r. verbaux obtenus par suffixation − En -ment pour les verbes en -er : accommodement acoquinement affinement ajustement attristement ou en -issement pour les verbes en -ir inchoatifs : abĂątardissement abĂȘtissement − En -age : abordage achalandage acostage affilage amarinage arrivage (cf. arrivĂ©e) atterrage ou en -issage pour les verbes en -ir inchoatifs : amerrissage atterrissage − Plus rarement en -ation : aggravation amĂ©lioration annotation b) TantĂŽt des subst. obtenus par dĂ©riv. rĂ©gr. (en synchr. : subst. d'action Ă  suff. zĂ©ro) : accroc < accrocher acquit < acquitter affront < affronter (cf. cependant la diffĂ©rence de sens entre affront et affronter) annonce < annoncer atour < atourner (vieilli) c) TantĂŽt des subst. − hĂ©ritage de l'anc. lang. − dont les verbes corresp. ont disparu : adent < adenter assentiment < assentir attrait < attraire (attirer) d) IntĂ©grĂ©e au mot qu'elle prĂ©cĂšde, la prĂ©p. Ă  fournit Ă©galement qq. subst. : acompte adieu ajour aplomb D'autres subst. remontent Ă  des loc. − EntiĂšrement lexicalisĂ©es : (avoir) Ă  faire > affaire (pleuvoir) Ă  verse > averse (jouer) Ă  tout > atout − Partiellement lexicalisĂ©es (cf. Ă ) : Ă -coup Ă -peu-prĂšs Ă -cĂŽtĂ© e) Les formations subst. parasynthĂ©tiques Ă  base adj. sont trĂšs rares : (ac)calm(ie) (cf. hist. de ce mot). (ap)proxim(ation) / (ap)proxim(atif) (cf. proximitĂ©) 3. Les dĂ©r. en a- peuvent ĂȘtre des adj. (formes en -ant, -ent) : adjacent(e) attenant(e) avenant(e) Noter aussi : aprioriste < a priori
Rem. 2. Fonction gramm. du prĂ©f. 1. TransitivitĂ©. − A qq. exceptions prĂšs, a- crĂ©e des verbes trans. :
a + verbe intrans.verbe trans.
a + faibliraffaiblir
a + grandiragrandir
a + maigriramaigrir
a + molliramollir
a + tiédirattiédir
a) Dans les verbes parasynthĂ©tiques Ă  rad. adj. − qui constituent la partie la plus importante et la plus homogĂšne des verbes prĂ©fixĂ©s en a- − la fonction essentielle du prĂ©f. consiste Ă  Ă©tablir une relation attributive entre l'adj. de base et l'obj. du verbe trans. prĂ©fixĂ© ex. La maladie affaiblit le patient = « la maladie rend le patient faible ». b) C'est dans la sĂ©rie des parasynthĂ©tiques Ă  base subst. que l'on trouve toutes les exceptions Ă  la rĂšgle de la transitivitĂ© : aboutir alunir amerrir aponter atterrir En revanche : aborder aboucher acheminer acclimater accoster affronter aliter de la mĂȘme sĂ©rie, sont des verbes trans. 2. PerfectivitĂ©. − Les verbes de formation parasynthĂ©tique prĂ©fixĂ©s en a- sont, sans aucune exception, des verbes perfectifs* :
actionétat résultant
aborder,ĂȘtre abordĂ©
affermir,ĂȘtre affermi
A- est un préf. perfectivisant, comme en témoignent les couples verbaux suiv. :
mener
amener
|
|
ĂȘtre menĂ©
ĂȘtre amenĂ©
(est uniquement un passif d'action)
(peut exprimer également le résultat d'une action)
|
|
battre
abattre
courir
accourir
languir
alanguir
porter
apporter
servir
asservir
siéger
assiéger
TrĂšs rarement le verbe simple et le verbe dĂ©r. accusent la mĂȘme modalitĂ© d'action : a) Verbes perf. :
cumuler
accumuler
joindre
adjoindre
ranger
arranger
b) Verbes imperf. :
lécher
allécher
tirer
attirer
Dans ce dernier cas cependant, l'idée de perfectivité est exploitée sur un plan sém. Sans modifier l'aspect du verbe de base, a- implique une finalité : attirer « tirer dans une certaine direction » Que ce soit au niveau gramm. ou au niveau sém., le préf. a-n'est jamais étranger à la not. de limite finale à atteindre.
Morphol.. − A.− Var. morphol. du prĂ©f. − Le prĂ©f. a- prĂ©sente 2 var. : 1. La forme a- dans les verbes du type abaisser, affaiblir, aborder. 2. La forme ad- dans un nombre restreint de mots : adjacent(e) adjoindre adjuger admettre Cette forme est reprise de nos jours (bien que trĂšs rarement) dans certains nĂ©ol. techn. : adsorber. B.− Var. graph. de la base. − 1. En fr. mod. le prĂ©f. ne s'accole qu'Ă  des mots Ă  initiale consonantique. Les rad. commençant par une voyelle lui prĂ©fĂšrent le prĂ©f. en- (enorgueillir). 2. A- entraĂźne souvent le redoublement de la consonne initiale du mot de base. Certaines consonnes, telles : b- abĂątardir, abĂȘtir, abrutir j- ajuster m- amariner, amatir, amenuiser, amerrir, amincir, amollir v- avachir, avilir, aviver ne se redoublent jamais. En revanche, c, f, r, s et t se redoublent toujours : c- se redouble dans tous les mots prĂ©fixĂ©s sauf dans acagnarder et acoquiner f- affaiblir, affoler, affranchir, etc. r- se redouble dans tous les mots prĂ©fixĂ©s sauf dans araser s- assagir, assainir, assombrir, etc. t- attendrir, attiĂ©dir, attrouper, etc. (sauf dans atermoyer). La majoritĂ© des consonnes initiales n'ont pas, Ă  cet Ă©gard, de comportement bien dĂ©fini; on note : aggraver Ă  cĂŽtĂ© de agrandir (g se redouble dans aggraver, agglomĂ©rer, agglutiner) allonger mais alourdir annoter mais anĂ©antir approfondir mais aplatir arrondir mais araser. On peut aussi considĂ©rer la 1redes gĂ©minĂ©es graphiques comme une variante combinatoire du -d- de la forme ad-. Les mots de base en j- et m- tolĂšrent la forme ad : adjacent(e), adjoindre, adjuger, admettre C.− CombinĂ© avec un autre prĂ©f. qui le prĂ©cĂšde, le prĂ©f. apparaĂźt en position d'infixe. 1. Il se combine avec le prĂ©f. rĂ©- : rĂ©accoutumer rĂ©adapter rĂ©admettre rĂ©affirmer rĂ©ajuster (cf. cependant rajuster) rĂ©apparaĂźtre rĂ©approvisionner rĂ©arranger (rĂ©arrangement) rĂ©assigner rĂ©assortir À qq. exceptions prĂšs, les dĂ©r. en rĂ©- sont de formation rĂ©cente. Beaucoup plus nombreux sont les ex. oĂč a- se combine avec la forme abrĂ©gĂ©e du prĂ©f. re-* (qui n'exprime pas l'itĂ©ration) : rabattre raccompagner raccourcir raffiner raffoler rajuster ralentir rallonger ramasser ramener ramolir rapetisser rapprocher rassembler rassurer ravitailler raviver Rem. L'alliance de r- et de a- entraĂźne souvent des spĂ©cialisations sĂ©m. (cf. re-) : affiner − raffiner affoler − raffoler assurer − rassurer 2. A- peut Ă©galement se combiner avec le prĂ©f. dĂ©s- : dĂ©sacclimater dĂ©saccoutumer dĂ©sagrĂ©ment dĂ©sapparier dĂ©sappointer dĂ©sapprouver
ÉTYMOL. ET HIST. A.− Etymol., signif. et fonction gramm. en lat. et en a. fr. 1. En lat. − Le prĂ©f. a- remonte Ă  la prĂ©p. lat. ad-, trĂšs productive en position prĂ©verbale. En effet, ad- modifie surtout des rad. verbaux : ad-do, are ad-duco, ĕre ad-jugo, are ad-mitto, ĕre − mais aussi (bien que trĂšs rarement) des rad. nom. : adflamen, inis « souffle, inspiration », − des adj. (adj. ou part.) : ad-essus « entamĂ© avec les dents, rongĂ© » ap-paratus, a, um < apparo « prĂ©parĂ©, disposĂ© » (d'oĂč) 1o« bien pourvu »; 2o« plein d'appareil, d'Ă©clat », ad-uncus, a, um « crochu, recourbĂ© » (renforcement de uncus) − des adv. : ad-fatim « Ă  suffisance, amplement, abondamment ». Le d s'assimile le plus souvent Ă  la consonne qui suit, dont il entraĂźne le dĂ©doublement : accedo, ĕre accendo, ĕre affigo, ĕre appareo, ere applico, are appono, ĕre a) Signif. − AccolĂ©e au verbe, la prĂ©p. ad- enrichit la not. exprimĂ©e par le rad. verbal d'une de ses multiples signif. : − La direction : addubito, are « pencher vers le doute » adeo, ire « aller vers, aller vers qqn, trouver qqn » aderro, are « errer auprĂšs, autour » adfecto, are « approcher de, aborder, atteindre » adfigo, ĕre « attacher » adflecto, ĕre « tourner, diriger vers » adfleo, ere « pleurer Ă , en prĂ©sence de, pleurer, se plaindre Ă  » adflo, are « souffler vers, sur, contre » adfluo, ĕre « couler sur, vers » − Plus rarement ad- acquiert un sens augm. : acquiro, ĕre « ajouter Ă  ce qu'on a » addoceo, ere « enseigner (en complĂ©tant) » adfatim (adv.) « Ă  suffisance, amplement, abondamment » (forme renforcĂ©e de fatim) adgravo, are « alourdir davantage » − Sans modifier systĂ©matiquement l'aspect du verbe de base, ad- peut servir Ă  crĂ©er des verbes inchoatifs : accendo, ĕre « embraser, mettre le feu, allumer » adamo, are « s'Ă©prendre » addormio, ire « s'endormir » adedo, ĕre « entamer avec les dents, ronger » appareo, ere « apparaĂźtre, ĂȘtre visible » − En revanche, il n'existe pas en lat. class. de verbes parasynthĂ©tiques proprement dits en a- : addulco, are « adoucir » correspond Ă  la fois Ă  dulcis et Ă  dulco adfirmo, are « affermir, consolider, fortifier » correspond Ă  la fois Ă  firmus et Ă  firmo adgravo, are « rendre plus lourd » correspond Ă  la fois Ă  gravis et Ă  gravo adtenuo, are « amincir, amoindrir, affaiblir » correspond Ă  la fois Ă  tenuis et Ă  tenuo Noter aussi : alleviare (lat. de basse Ă©poque) « allĂ©ger » correspond Ă  la fois Ă  levis et levo mais : annulare (lat. mĂ©diĂ©v.) « annuler » ne correspond qu'Ă  nullus. Pour exprimer la not. de « rendre » + adj., le lat. semble prĂ©fĂ©rer les expr. pĂ©riphrastiques. Pour les parasynthĂ©tiques en ex-, cf. Ă©-. b) Fonction gramm. − En lat., la fonction de ad- est d'ordre sĂ©m. plutĂŽt que d'ordre gramm. En effet, les dĂ©r. en ad- sont tantĂŽt trans., tantĂŽt intrans. : appingo « peindre sur » est trans. tandis que apploro « pleurer Ă  propos de, adresser ses larmes Ă  » est intrans. Nombre de verbes prĂ©sentent Ă  la fois un emploi trans. et un emploi intrans. : appeto, ĕre signifie en emploi intrans. (en parlant du temps) « approcher », en emploi trans. « chercher Ă  atteindre » applaudo (applodo), ĕre : emploi intrans. « applaudir », emploi trans. « frapper contre, jeter Ă  terre violemment » a(d)spiro, are : emploi intrans. « souffler vers », emploi trans. « faire souffler ». 2. En a. fr. − a) Forme. − A- s'accole indiffĂ©remment Ă  des rad. Ă  initiale consonantique ou vocalique : aaidier aaisier aorser (s') aoultrer aourdier aourler Bon nombre de verbes, surtout de formation sav., prĂ©sentent la var. ad-, voire ade- devant consonne. b) Nature de la base. − Comme en lat., a- reste un prĂ©f. essentiellement verbal. Mais, si les dĂ©r. sont pour la plupart des verbes, les mots de base sont extrĂȘmement variĂ©s : − Adjectifs : acoardir → accouardir ajolier → rendre joli alaidir → rendre laid alargier → Ă©largir − Substantifs : abesoigner « avoir besoin de, ĂȘtre nĂ©cessaire » abloquier « asseoir sur des blocs de pierre, consolider une statue ou un bĂątiment » abouchier « presser avec la bouche » abrochier « percer d'une broche » acorocier « mettre en colĂšre » achoquier « heurter » acoster « placer cĂŽte Ă  cĂŽte » afruitier « planter » − Verbes : acharrier < charrier aclore < clore acomander < commander adesirer < desirer adevancier < devancer De nombreuses crĂ©ations en a- tĂ©moignent donc de la vitalitĂ© des verbes parasynthĂ©tiques en a. fr. c) Fonction gramm. − DĂ©jĂ  en a. fr. a- accuse son caractĂšre trans. et perfectivisant, comme en tĂ©moigne le nombre important de verbes parasynthĂ©tiques Ă  base adj. et subst. NĂ©anmoins certains verbes se prĂȘtent Ă  la fois Ă  l'emploi intrans. et Ă  l'emploi trans. (cf. Gdf.) : acostumer afiner aflatir afoler afonder aforcier aforchier amortir avaler (cf. Hug.) D'autres verbes ne fonctionnent qu'en emploi intrans. : aflestrir (Gdf.) avieillir (Gdf.) Ce n'est que dans la lang. mod. que le prĂ©f. assume une fonction essentiellement trans. et perfectivisante. d) Signif. − Les rapports entre l'obj. du verbe et le mot de base sont divers : abesoigner « avoir besoin de » abouchier « presser avec la bouche » acorocier « mettre en colĂšre » acoster « placer cĂŽte Ă  cĂŽte » acoudre « coudre une chose Ă  une autre » acrocheter « attirer avec un crochet » Ce n'est que dans la sĂ©rie des parasynthĂ©tiques Ă  base adj. (adj. qualificatif) que la signif. de a- semble nette : abelir « (se) rendre (plus) agrĂ©able, plaisant; plaire, charmer » abienner « rendre meilleur, amĂ©liorer » acoardir « rendre lĂąche, couard » acourcir « rendre court » alaidir « rendre laid » ameilleurer « rendre meilleur » signifient tous « rendre » + adj. de base. Les adj. de couleur (dont on tire des verbes non-prĂ©fixĂ©s et qui forment en fr. mod. une catĂ©gorie Ă  part) s'insĂšrent parfaitement dans cette sĂ©rie : ablanchir anoircir averdir Le sens de « pourvoir en », « donner Ă  » est attestĂ© dans qq. parasynthĂ©tiques Ă  base subst. (afamer, alaiter, asoifer, ...) et le sens inchoatif dans qq. dĂ©r. Ă  base verbale (amordre « commencer Ă  mordre », aparoistre, aparsouvoir, aranger...). e) Choix entre a- et en-, entre a-/-. − La concurrence a-/en ne porte que sur les verbes parasynthĂ©tiques Ă  rad. subst. et adj. − Dans les parasynthĂ©tiques Ă  rad. nom., le sens de en- est trĂšs proche de celui de a-. Il signifie « donner, pourvoir en » + subst. de base. Cependant la diffĂ©rence entre les 2 prĂ©f. est qqf. sensible : en- implique l'abondance de la substance dĂ©signĂ©e par le rad. (idĂ©e liĂ©e Ă  celle d'intĂ©rioritĂ©), tandis que a- ne fait qu'en signaler la prĂ©sence : emplumasser signifie « couvrir de plumes » (Gdf.) emplumer signifie « garnir de plumes » (ibid.) enamourer signifie « rendre amoureux » (ibid.) « primitivement, pĂ©nĂ©trer qqn d'amour » « provoquer l'amour chez qqn » endentĂ© signifie « ornĂ© de dents » enfariner signifie « recouvrir de farine » engazonner signifie « couvrir de gazon » engraissier signifie « couvrir de graisse » d'oĂč « faire devenir gras, fertiliser » (Gdf.) « plonger en graisse », d'oĂč « oindre de graisse » (ibid.) enperler signifie « orner de perles ou d'objets faisant effet de perles » (ibid.) − Tous ces dĂ©r. sont trans.; ils signifient « pourvoir qqn en ... », « munir qqc. de ... ». L'originalitĂ© de en- par rapport Ă  a- est due Ă  ce que en- Ă©tablit un rapport contenant / contenu entre l'objet du verbe dĂ©r. et le subst. qui lui sert de base : L'idĂ©e d'abondance permet le glissement du sens propre au sens fig. : enluminer signifie « baigner de lumiĂšre ». Dans d'autres cas cependant le choix du prĂ©f. est incomprĂ©hensible. En effet, comment expliquer l'existence d'une forme embastonnĂ© « armĂ© d'un bĂąton » Ă  cĂŽtĂ© du verbe abastonner « armer d'un bĂąton ou d'une arme » (Gdf.), qui seul obĂ©it aux principes dĂ©gagĂ©s (cf. Lew. 1960, p. 235 : ... embastonnĂ©es et habillĂ©es si estrangement que Ă  peine peut-on discerner si ce sont femmes ou hommes). De mĂȘme, Ă  cĂŽtĂ© de avitailler « pourvoir en nourriture, approvisionner », on relĂšve la forme envitailler. − Le sens des parasynthĂ©tiques Ă  base adj. est intimement liĂ© Ă  l'idĂ©e d'abondance : embellir signifie « recouvrir de beautĂ© » → « rendre beau » enivrer signifie « plonger qqn dans l'ivresse » → « rendre ivre » enlaidir (rĂ©plique de embellir) → « rendre laid » enrichir signifie « couvrir de richesses » → « rendre (plus) riche » envieillir suggĂšre le poids de la vieillesse → « rendre vieux » enhardir et enorgueillir → « pĂ©nĂ©trer de hardiesse, d'orgueil » d'oĂč « rendre hardi », « rendre orgueilleux ». Cependant, les confusions dans le choix du prĂ©f. sont frĂ©q. L'a. fr. offre souvent plusieurs formes attestĂ©es pour le mĂȘme mot. Il est difficile de dĂ©celer en vertu de quel critĂšre la lang. a conservĂ© telle forme et rejetĂ© telle autre (cf. Hug. Mots disp. 1967, p. 247 : ,,Quand deux mots ne diffĂ©rant que par le prĂ©fixe avaient exactement la mĂȘme signification, on s'est habituĂ© Ă  employer toujours l'une de prĂ©fĂ©rence Ă  l'autre. Mais il est impossible de dĂ©gager une loi d'aprĂšs laquelle ce choix a Ă©tĂ© fait, car les rĂ©sultats de la concurrence sont souvent contradictoires. L'on a prĂ©fĂ©rĂ© : encourager Ă  accourager, environner Ă  avironner, mais appauvrir Ă  empauvrir, avilir Ă  envilir.``). Cf. cependant les rem. sur l'oppos. a-/en-, sup. I. Maint verbe prĂ©fixĂ© en a- n'a pas gardĂ© son prĂ©f. : acachier « cacher, receler, soustraire aux regards » acharier « charrier, transporter en gĂ©nĂ©ral » aclore « clore, enfermer de murs » acomander « commander » acombler « combler » acomencier « commencer » acomplaire « complaire » aconter « conter » adesirer « dĂ©sirer » ... B.− ProductivitĂ© 1. Le prĂ©f. est-il analysable? a) Dans la plupart des dĂ©r. mod., la base est facilement isolable. b) Plus rarement, le prĂ©f. est commutable quand il prĂ©cĂšde un rad. verbal : ac-cĂ©der (concĂ©der, dĂ©cĂ©der) ac-clamer (dĂ©clamer, proclamer, rĂ©clamer) ac-corder (concorder) ac-crocher (dĂ©crocher) ac-cuser (rĂ©cuser) af-fluer (confluer) Noter aussi : a-charner (dĂ©charner) ac-quĂ©rir (requĂ©rir) Rem. 1. Une telle distance sĂ©m. sĂ©pare cueillir de accueillir, que l'on prĂ©fĂšre analyser ce dernier comme un dĂ©r. Ă  prĂ©f. commutable accueillir − recueillir et non comme un composĂ© du verbe cueillir. 2. Plus rarement le prĂ©f. prĂ©cĂšde un rad. qui, sans exister isolĂ©ment, se trouve, par ailleurs, combinĂ© avec des suff. : ac-cĂ©lĂ©r-er dĂ©-cĂ©lĂ©r-ation cĂ©lĂ©r-itĂ© ac-cep-tion, ac-cep-ter dĂ©-cep-tion con-cep-tion per-cep-tion ... ag-glutin-er dĂ©-glutin-ation c) Nombre de crĂ©ations en a- ne sont plus guĂšre analysĂ©es de nos jours : accaparer accomplir acheter acquiescer adapter admirer affecter affrioler affubler agglomĂ©rer ajouter Subst. : ablution accastillage accointance admonestation adversaire affection 2. Le prĂ©f. est-il productif? Le prĂ©f. a- subsiste essentiellement dans les parasynthĂ©tiques de formation anc., dont plusieurs sont toutefois en voie de disparition : accourcir alentir apetisser assauvagir assoter (Il est souvent remplacĂ© ou concurrencĂ© par ra-, oĂč r- a une valeur intensive : rabaisser, ralēntir, rabattre, raccrocher...). Comme nĂ©ol., on ne relĂšve que amocher < moche « rendre moche, abĂźmer ». A- est fortement concurrencĂ© en fr. mod. par le prĂ©f. en-*, les suff. -ifier* et -iser* (cf. I). Ces derniers lui sont manifestement prĂ©fĂ©rĂ©s par la lang. sc. et techn. Aussi les nĂ©ol. en a-/ad- sont-ils trĂšs rares : accouver − accouvage adsorber (1907) calquĂ© sur le rad. de absorber « retenir, fixer par absorption » alunir et amerrir ont Ă©tĂ© formĂ©s sur atterrir. La faible productivitĂ© du prĂ©f. semble due par ailleurs au regain de vitalitĂ© du a- privatif (cf. a-2). ParticuliĂšrement productif aux xixeet xxes., ce dernier est nettement motivĂ©.
BBG. − Barbelenet (D.). Sur le sens moyen des composĂ©s avec ad en latin. In : [MĂ©langes VendryĂšs (J.)]. Paris, 1925, pp. 9-40. − Pottier (B.). SystĂ©matique des Ă©lĂ©ments de relation. Étude de morpho-syntaxe structurale romane. Paris, 1962, p. 62, 64, 325. − Wagner (R.-L.). Remarques sur la valeur des prĂ©verbes a- et en- (in-) en ancien français. In : [MĂ©langes Gamillscheg (E.)]. TĂŒbingen, 1952, pp. 51-65. − Wagner (R.-L.). Verbes, prĂ©fixes et adverbes complĂ©mentaires en ancien français. In : [MĂ©langes Roques (M.)]. Paris, 1946, pp. 207-216.