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ÉTREINTE, subst. fém.
Action d'étreindre; résultat de cette action.
A.− Domaine du gestuel
1. [En parlant de pers.] (L')étreinte de qqn.Action (ou son résultat) d'entourer (quelqu'un) de ses bras ou de son corps en le serrant fortement. Desserrer, dénouer, relâcher une étreinte.
a) [Pour dominer ou maîtriser quelqu'un] Une étreinte invincible; se dégager d'une étreinte; échapper à une étreinte. S'arracher à l'étreinte du géant, écarter ses mains de notre gorge, son genou de notre poitrine (Mauriac, Bâillon dénoué,1945, p. 417):
1. L'attaque avait été trop précise et trop prompte (...) la frénésie de la lutte, l'étreinte silencieuse du corps bondissant, et aussi l'odeur de l'alcool l'avaient comme enivré. Bernanos, Nuit,1928, p. 28.
P. métaph. Notre pauvre malade, dit Poulain, commence à se débattre sous l'étreinte de la mort (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 271):
2. − Je n'ai jamais fait ce genre de choses avec aucune femme. − Peux-tu me le jurer sur ta médaille Notre-Dame de Laghet? Swann savait qu'Odette ne se parjurerait pas sur cette médaille-là. − Oh! Que tu me rends malheureuse, s'écria-t-elle en se dérobant par un sursaut à l'étreinte de sa question. Proust, Swann,1913, p. 362.
[En parlant d'une partie du corps par laquelle se réalise l'étreinte] D'une étreinte de ses durs bras de lutteuse, elle pouvait l'étouffer (Zola, Bête hum.,1890, p. 162):
3. Il se rendait bien compte que l'étreinte de ses doigts était brutale sur le bras frêle; mais il serrait quand même, et davantage encore à mesure qu'il sentait lui faire mal. Genevoix, Raboliot,1925, p. 218.
P. ext. Encerclement progressif (d'un groupe) qui resserre de plus en plus. Tous, à cette heure, se trouvaient rejetés dans Sedan, sous la formidable étreinte des armées allemandes (Zola, Débâcle,1892, p. 325).
b) [En signe d'affection] Une longue, une chaleureuse étreinte. Il y eut un silence, pendant qu'elle reprenait le petit dans une étreinte maternelle (Zola, Joie de vivre,1884, p. 1129).Elle le laisse partir, après une vigoureuse étreinte qui lui broie les deux mains : elle est émue (Martin du G., Devenir,1909, p. 109).
En partic. [Dans les rapports amoureux] Une étreinte passionnée, amoureuse; une chaste, une douce étreinte; étreinte charnelle; étreinte d'amour. Il pencha la tête vers elle en l'enfermant dans une étreinte, et leurs bouches se rencontrèrent (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, M. Parent, 1886, p. 606).La maladresse des premières étreintes (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 929).
P. euphém. Union (physique) totale. Zaza comprit précocement que Madame Mabille avait haï dès la première nuit et à jamais les étreintes conjugales (Beauvoir, Mém. J. fille,1958, p. 117):
4. Rendons grâce à la providence de nous être aimés, et que nos cœurs, ravagés de solitude, aient pu s'unir dans une étreinte si indissoluble! Martin du G., Thib.,Cah. gr., 1922, p. 622.
2. P. anal. (L')étreinte de qqc.Pression, contrainte physique exercée (par quelque chose). Il gesticulait (...) pour arracher sa jambe à l'étreinte du bourbier (Genevoix, Raboliot,1925p. 16).
Spéc. Fait d'être serré. Le nœud s'est défait parce que l'étreinte n'en était pas assez forte (Ac.1835, 1878).
B.− Au fig.
1. [En parlant d'une pers.] Oppression douloureuse. Une honte la torturait à cette idée, une angoisse dont elle n'avait jamais encore senti l'étreinte (Zola, Bonh. dames,1883, p. 559).
2. [En parlant d'une chose abstr.] Contrainte extérieure. Il faut reconnaître que la métaphysique pure échappe le plus souvent à l'étreinte de la versification (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 75).Le dynamiste croit apercevoir des faits qui se dérobent davantage à l'étreinte des lois (Bergson, Essai donn. imm.,1889, p. 113).
Prononc. et Orth. : [etʀ ε ̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Début xiiies. estrainte « contrainte » (Audefroy le Bastard, éd. A. Cullmann, p. 105, 17d), attest. isolée; 2. 1508 estraincte « action d'étreindre, pression exercée par ce qui étreint » (Jean d'Auton, Chroniques du roi Louis XII, éd. R. de Maulde la Clavière, t. 4, p. 20); 3. 1761 étreinte « action d'embrasser, de presser dans ses bras » (Rousseau, La Nouvelle Héloïse, t. 2, p. 226). Fém. du part. passé de étreindre* pris substantivement. Fréq. abs. littér. : 1 164. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 737, b) 1 952; xxes. : a) 2 608, b) 1 705. Bbg. Gohin 1903, p. 314.