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ÉPIGRAMME1, subst. fém.
A.− [Chez les Anciens] Inscription en vers ou en prose gravée sur un monument. Inscription, c'est le sens même du mot Épigramme, l'acception littérale et primitive (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 7, 1863-69, p. 8):
1. ... je lus dans je ne sais quel traité de la poésie grecque, l'épigramme funéraire d'Amyntor, fils de Philippe, qui mourut jeune... France, Vie fleur,1922, p. 403.
B.− Petit poème traduit ou imité du latin. Et peut-être même aurais-je su attacher au tronc un tableau portant une épigramme votive en vers imités d'Ausone (France, P. Nozière,1899, p. 252):
2. Après cinq ans d'école, un élève avait lu deux fois Homère, presque tout Virgile, Horace expurgé, et pouvait composer de passables épigrammes latines sur Wellington ou Nelson. Maurois, Ariel,1923, p. 4.
C.− Petit poème satirique se terminant par un trait d'esprit. Un homme d'esprit fit là-dessus une épigramme de quatre vers qui fut trouvée piquante (Gobineau, Pléiades,1874, p. 349):
3. L'épigramme et le madrigal emploient les jeux de mots; la comédie et l'épître familière ne les repoussent pas toujours; la farce et le vaudeville les recherchent, et souvent en abusent. Jouy, Hermite,t. 5, 1814, p. 227.
P. méton. Trait satirique, mot spirituel. Vous vous jetez sur les femmes comme sur des divans, dit-elle [Béatrix] en riant. − Il [Calyste] n'en est cependant pas à la doctrine des Turcs, répliqua Félicité, qui ne put se refuser cet épigramme (Balzac, Béatrix,1839-45, p. 185):
4. − Oui, oui, dit Danglars en riant, il [l'air de la mer] doit lui être bon. − Pourquoi cela? − Parce que c'est l'air qu'elle a respiré dans sa jeunesse. Monte-Cristo laissa passer l'épigramme sans paraître y faire attention. Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 104.
Rem. 1. La citat. de Balzac témoigne encore au xixes. d'une certaine indécision quant au genre du mot. 2. On rencontre ds la docum. a) Épigrammatiser (contre), verbe intrans. Composer des épigrammes contre quelqu'un. On sent une hâte d'échapper au magnétisme [des œuvres étrangères] dont ils vibrent encore plus qu'ils n'osent l'avouer chez Debussy et les jeunes musiciens qui épigrammatisent contre Wagner (Mauclair, De Watteau à Whistler, 1905, p. 134). b) Épigrammatiste, épigrammiste, subst. Personne qui compose des épigrammes. Chez Byron épigrammatiste il n'y a pas plus de belle humeur proprement dite que d'enjouement léger et de badinage : il a un montant qui pique (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 7, 1863-69, p. 452). Le vieux Voltaire, cédant une fois encore, dans une lettre restée célèbre, à son incoercible esprit d'épigrammiste (P. Morand, Confins vie, 1955, p. 14). c) Épigrammatif, adj. Qui se spécialise dans l'épigramme. Dites aussi à l'épigrammatif Le Brun que cette fois, ma sagesse (...) est sérieuse (Verlaine, Corresp., t. 3, 1887, p. 343).
Prononc. et Orth. : [epigʀam]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 « inscription (sur un monument), épitaphe » (J. Lefevre, Trad. La Vieille, 8 ds T.-L.); 2. 1533 « petite pièce poétique (traduite ou imitée du latin) » (Les Epigrammes [...] par Michel d'Amboise, Paris, A. Lotrian et J. Longis d'apr. C. A. Mayer ds C. Marot, Les Épigrammes, Introduction, pp. 10-11); 1538 plus gén. « petite pièce de vers, parfois satirique » (C. Marot, loc. cit.); d'où 1611 « stance, couplet ou petit poème critiquant spirituellement une personne ou un défaut » (Cotgr.); 3. 1623 « trait d'esprit piquant et satirique » (Le P. Garasse, Doctrine Curieuse, pp. 969-970). Empr. au lat. class. epigramma, -atis « inscription, épitaphe » d'où « petit poème ». Sens 2 sans doute sous l'influence des poètes néo-latins d'Italie (cf. C. A. Mayer, loc. cit.). Le lat. est empr. au gr. ε ̓ π ι ́ γ ρ α μ μ α, α τ ο ς (mêmes sens), de ε ̓ π ι γ ρ α ́ φ ω « graver, écrire sur ». Bbg. Le Hir (Y.). Rem. de poét. à propos de Molière. In : [Mél. Henry (A).] Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1970, t. 8, pp. 135-140.