| ![]() ![]() ![]() ![]() ÉLEVÉ1, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de élever1*. II.− Adjectif A.− [En parlant d'un inanimé concr.] 1. Qui est situé sur une hauteur, à une certaine hauteur. S'accrochant à la charrette anglaise pour atteindre le petit marchepied élevé (Chardonne, Épithal.,1921, p. 43).Le fait d'habiter un étage élevé n'a que des avantages (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 150): 1. Passepartout monta sur le siège, et le véhicule, à trois dollars la course, se dirigea vers International-hôtel. De la place élevée qu'il occupait, Passepartout observait avec curiosité la grande ville américaine...
Verne, Le Tour du monde en 80 jours,1873, p. 142. 2. Qui est haut. Mur, trône élevé; estrade, montagne, taille élevée. L'aîné avec son front élevé et resserré, son long cou (Goncourt, Journal,1879, p. 42).Le puy de Dôme est le plus haut des dômes, le pic de Sancy le plus élevé des pics (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Tic, 1884, p. 952): 2. Il faisait encore assez clair pour qu'il distinguât la forme des arbres, les pommiers qui sont bas et ronds, les poiriers qui sont pointus, les pommiers comme des boules, les poiriers allongés et plus élevés...
Ramuz, Derborence,1934, p. 160. B.− [En parlant d'une réalité comptable, d'une intensité mesurable] Qui atteint une hauteur, une importance considérable. Chiffre, coût, pourcentage, taux élevé; densité, fréquence, pression élevée; relativement, suffisamment élevé. Plus le travail se divise, plus le rendement en est élevé (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 212).Régions où la lumière est violente et la température moyenne élevée (Carrel, L'Homme,1935, p. 256): 3. Ses propriétés étant hypothéquées, et son revenu fortement diminué, il [M. de Jussat] avait trouvé à louer son hôtel des Champs-Elysées, tout meublé et pour un prix très élevé.
Bourget, Le Disciple,1889, p. 101. − En partic. [En parlant d'un son] ♦ [En parlant d'un timbre] Synon. aigu.Petit rire très élevé et un peu nasillard (Sartre, Nausée,1938, p. 174). ♦ [En parlant de l'intensité] Synon. fort.Il poursuivit, d'une voix un peu plus élevée (France, Lys rouge,1894, p. 143). − MÉD. Pouls élevé. Pouls dont les pulsations sont nombreuses. Synon. pouls rapide. Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. sauf Ac. C.− [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé abstr.] 1. Qui est situé à un haut niveau, à un niveau supérieur, dans un ensemble hiérarchisé. Anton. bas, inférieur.Amoureux d'une personne d'un rang élevé qu'il ne pouvait pas épouser (Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 208).Un ministre représente le degré le plus élevé du domestique (Audiberti, Mal court,1947, II, p. 163). 2. Qui est d'un haut niveau, dans le domaine de l'intelligence. Synon. ardu; anton. élémentaire.Ne jamais parler sur des matières un peu élevées à ceux qui n'ont pas la même langue que nous (Michelet, Journal,1820, p. 76).Au niveau élevé d'abstraction et de généralité où nous sommes (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 32). 3. Qui fait preuve d'élévation intellectuelle, morale ou spirituelle. But, caractère, esprit élevé; aspirations, intelligence élevée(s). Une foule de cœurs nobles et d'âmes élevées (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 40).Un art nouveau aussi élevé que l'ancien (Huysmans, Art mod.,1883, p. 94). − [En parlant de l'expression de la pensée] Style élevé. Style qui s'oppose au style simple et est au-dessus du style tempéré et cherche à donner une impression de grandeur. Une expression assez noble, assez élégante, assez élevée pour attirer la classe lettrée (Lamart., Destinées poésie,1834, p. 412).Employer pour des choses communes un langage ironiquement élevé (Proust, Sodome,1922, p. 937). Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 8. − Duch. Beauté 1960, p. 134. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 62. |