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ÉCURIE, subst. fém.
A.− HISTOIRE
1. Fonction d'écuyer.
Rem. Attesté ds DG, Rob., Quillet 1965, Lar. Lang. fr.
2. Ensemble des personnes (écuyers, pages) composant la maison d'un roi, d'un seigneur. La grande écurie, la petite écurie du roi (Ac. 1798-1932).
P. ext. Lieu destiné à loger les chevaux, le matériel ainsi que les personnes employées (écuyers, pages).
P. méton. Écurie ou musique de l'écurie. Avant lui [Lully], la « musique du roi » se composait de la Chambre, de la Chapelle et de la Grande Écurie. Celle-ci formait le corps de musique des chasses, des cortèges et des fêtes de plein air (R. Goldron, Hist. de la mus.,Splendeur de la mus. baroque, Lausanne, éd. Rencontre, 1966, p. 38):
1. La troisième institution musicale, qui porte le nom d'Écurie, groupe un certain nombre d'instrumentistes montés ou non à cheval. Cette institution remonte à François Ier(...). Les musiciens de l'Écurie comprennent la famille des violons, des hautbois et bassons, des muses et cornemuses, cromornes et cornets, trompettes et timbales, voire trompettes marines. La Mus., Paris, Larousse, t. 1, 1965, p. 288.
B.− Usuel
1. Lieu destiné à loger les chevaux et autres équidés. La porte de l'écurie battant contre le mur (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 206).Lorsque les mulets furent déchargés, il les conduisit à l'écurie, près du cheval (Pourrat, Gaspard,1931, p. 272):
2. ... elle avait eu pour premier lit, à quinze ans, la botte de paille où dormait un cocher, au fond d'une écurie. Zola,Son Excellence E. Rougon,1876,p. 333.
Sentir l'écurie. [En parlant d'un cheval] Accélérer l'allure sur le chemin du retour, au fur et à mesure qu'il se rapproche de l'écurie. Cf. France, Bonnard, 1881, p. 279.P. métaph. [En parlant d'une pers.] Se hâter de terminer quelque chose par la perspective de quelque chose d'agréable (paiement, fin d'un travail, etc.).
Entrer comme dans une écurie. Entrer dans un lieu de manière incivile, sans saluer aucune des personnes présentes.
Spécialement
CH. DE FER. Wagon-écurie. Voiture destinée au transport des chevaux. Cf. Bricka, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 31.
MAR. Bâtiment écurie, écurie flottante. Bâtiment destiné au transport des chevaux. Cf. Croneau, Constr. nav. guerre, t. 2, 1892, p. 193 et Moselly, Terres lorr., 1907, p. 265.
Au fig.
C'est une écurie (fam.). [En parlant d'un logement malpropre] :
3. ... je n'ai pas surveillé ton désordre. Ta chambre est une écurie... Laisse-moi parler... Une écurie! On en est chassé par le linge sale. Cocteau, Les Parents terribles,1938, I, 4, p. 205.
C'est un cheval à l'écurie. [En parlant de qqn ou de qqc.] Qui est sans utilité et dont l'entretien entraîne des frais. Cf. Sue, Atar Gull, 1831, p. 24.
Élevé dans une écurie; il sent l'écurie; manières d'écurie; valet d'écurie. [En parlant d'une pers.] Qui a des manières grossières; qui est mal élevé; qui manque d'éducation.
Fermer l'écurie quand les chevaux sont dehors. Prendre des précautions après coup; vouloir remédier au mal quand il est consommé. Cf. Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 282.
Nettoyer les écuries/étables d'Augias. [P. allus. à l'un des douze travaux d'Hercule] Clarifier une situation par la réforme totale d'abus criants ou de corruption. Cf. Montherl., Célibataires, 1934, p. 782.
2. P. méton. Ensemble des chevaux qui sont dans l'écurie de quelqu'un et, p. ext., de ceux qui y sont employés.
Rem. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., DG, Rob.
Spéc. Ensemble des chevaux d'un même propriétaire, élevés pour les courses et, en partic., ceux de ces chevaux participant à la même course :
4. Maintenant, c'était clair : Vandeuvres, depuis deux ans, ménageait son coup, en chargeant Gresham de retenir Nana; et il n'avait produit Lusignan que pour faire le jeu de la pouliche. Les perdants se fâchaient, tandis que les gagnants haussaient les épaules. Après? N'était-ce pas permis? Un propriétaire conduisait son écurie comme il l'entendait. Zola, Nana,1880, p. 1405.
Couleurs d'une écurie. Couleurs retenues par un propriétaire pour les vêtements des jockeys et les harnachements des chevaux :
5. Elle portait les couleurs de l'écurie Vandeuvres, bleu et blanc, dans une toilette extraordinaire : le petit corsage et la tunique de soie bleue collant sur le corps (...) puis la robe de satin blanc... Zola, Nana,1880, p. 1376.
P. anal. Équipe de coureurs professionnels (cyclistes ou automobilistes), qui participent à une course pour une même marque; ensemble des candidats au même concours sous la direction du même maître. Il m'a beaucoup aidé pour mes examens; nous faisions écurie ensemble (Morand, Fin de s.,1957, p. 97).
3. P. ext., région. (notamment Suisse). Synon. de étable.Les vaches paissaient librement, du matin au soir. On les ramenait, la nuit tombante, à l'écurie (M. Zermatten, La Colère de Dieu,Fribourg (Suisse), 1941, p. 239).
Prononc. et Orth. : [ekyʀi]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. escurie. Ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Avant la fixation de l'orth. il y a eu hésitation entre les prononc. [i] et [ɥi] dans : charcutier/charcuitier, curée/cuirée dér. de cuir, écurie/escuierie, escuyrie dér. de escuier, écuyer (cf. Buben 1935 § 64). Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 esqüierie « ensemble des écuyers » (Chevalier cygne, 199 ds T.-L.); 2. 1285 escurie « service des chevaux dans une maison princière » (Ordonn. de l'hôtel de Philippe le Bel, ap. Leber, t. XIX, p. 34 ds Gay); 1317 escuierie (Reg. de la Ch. des Comptes, fol. 78bds La Curne); 3. 1512 escuyrie « ensemble de chevaux » (Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, livre I, chap. 29, p. 216); 1872 hippisme écurie (Littré Add.); 4. fin xvies. escurie « bâtiment où sont gardés les chevaux » (Vauquelin de La Fresnaye, Sat. franç., L. III, à Jean de Morel ds Hug.); v. P. Lebel ds Fr. mod., t. 9, 1941, pp. 278-286. Dér. du rad. de écuyer*; suff. -erie*; le sens 2 s'explique par le fait que les écuries des grandes maisons étaient à la charge des écuyers (v. P. Lebel, loc. cit.). Fréq. abs. littér. : 1 184. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 196, b) 2 492; xxes. : a) 2 487, b) 1 182. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 53, 54, 450. − Kemna 1901, p. 79. − Lebel (P.). Sur l'orig. du fr. écurie. Fr. mod. 1941, t. 9, pp. 278-288. − Walt. 1885, p. 81.