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ÉCU2, subst. masc.
A.− HISTOIRE
1. [P. méton. de écu1] Monnaie d'or créée sous le règne de Saint Louis et portant sur sa face l'écu (1*) de France. Écu sol ou écu soleil (cf. Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 261):
1. Raymond d'Agout, ayant reçu ce jour-là cent mille écus d'or de son suzerain, les distribua sur-le-champ entre cent chevaliers; Bertrand Rambaut fit labourer un champ par douze paires de bœufs et y fit semer trente mille écus, pour que les paysans les déterrassent; ... Faral, La Vie quotidienne au temps de St Louis,1942, p. 180.
2. P. ext. Monnaie d'or ou d'argent en France et en différents pays. Le duc de Gueldre s'engageait à fournir, (...) huit cents lances à la solde de deux écus d'or pour chaque chevalier, et un écu pour chaque écuyer (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 2, 1824, p. 267).Écu de six livres (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 86).
Spéc. Écu blanc ou écu d'argent ou petit écu. Pièce de monnaie d'argent d'une valeur de trois livres frappée sous Louis XIII. Écu de trois livres ou petit écu (Ac.1798-1932).
P. anal., mod. Pièce d'argent de cinq francs. [La portière] ne se radoucit qu'à la vue d'un écu de 5 fr (Jouy, Hermite,t. 2, 1812, p. 89).On ne découvrit pas un écu d'argent sonnant (Zola, Ventre Paris,1873, p. 650):
2. Il tâta son gousset et jeta un écu de cent sous sur le comptoir. Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 721.
Mod. et absol. Monnaie d'une valeur de trois francs et évaluation monétaire correspondante. Godefroid fut obligé d'en venir à faire agir toutes ses protections refroidies pour avoir une place de mille écus au Ministère des Finances (Balzac, Mais. Nucingen,1838, p. 651).Il gagne mille écus au Ministère de l'Intérieur (Becque, Corbeaux,1882, I, 1, p. 58).
B.− Spécialement
1. COMM. Papier de petit format (0,52 X 0,40 m) portant, à l'origine, un écu en filigrane. In 8oécu. Cf. Momoro, Imprim., 1794, p. 247; Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 744; Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 737.
2. MAR. Écu de mer. [Dans certains ports d'Europe septentrionale] Congé délivré par la douane au capitaine d'un bâtiment de commerce, après déchargement de la cargaison.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes., ainsi que dans Lar. 20eet Quillet 1965.
ART MILIT. Écu de campagne. Somme allouée pour les jours de vacance durant l'hiver, aux cavaliers.
Rem. Attesté ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr. et Guérin 1892.
C.− P. méton. (gén. au plur.) Tout ce qui constitue un avoir en espèces, la richesse, la fortune. Avoir des écus.
Fam., proverbes et expr.
1. [Avec l'idée de richesse qui se rapporte à l'écu]
Avoir des écus à remuer à la pelle.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. dont Ac. 1798-1878 ainsi que dans Lar. 20e-Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.
C'est le père aux écus. Qui a beaucoup d'argent comptant et qui est avare. Qui est-ce que ce monsieur-là? − c'est le père aux écus, il est riche (Balzac, Goriot,1835, p. 290).
Mettre (entasser, empiler) écu sur écu. Synon. de thésauriser :
3. Le grand-père avait été un simple paysan sans grands moyens qui, à force de se lever tôt, de se coucher tard et de se plaindre même un verre de vin, avait empilé écu sur écu. Pourrat, Gaspard des Montagnes,1922, p. 13.
Ne pas avoir un écu vaillant. Être démuni d'argent, être fort pauvre. Le meunier était mort à l'arrière-saison, laissant là femme et fille sans un écu vaillant (Pourrat, Gaspard des Montagnes,1922p. 150).
2. [Avec l'idée d'attachement à ce que l'on possède]
Vieux amis, vieux écus. Les vieux écus sont les plus sûrs et les vieux amis sont les meilleurs.
Voici le reste de nos écus/de notre écu. [En parlant d'une pers. qui arrive la dernière dans une compagnie avec, parfois une idée de déplaisir ou d'ennui] Cf. Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 357.
Prononc. et Orth. Cf. écu1. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 escut « bouclier (souvent orné d'armoiries) » (Roland, éd. J. Bédier, 526); 2. 1254 hérald. (Rôle d'armes Bigot ds Brault, s.v. escu1); 3. ca 1340 « monnaie (portant un écu en effigie) » (Livre des métiers de Bruges, fol. 7 ro, éd. Gessler, p. 17); 4. [1765 d'apr. Pt Rob.]; 1794 « papier de petit format au filigrane en forme d'écu » (Momoro, Imprim., p. 247). Du lat. class. scutum « bouclier »; cf. lat. médiév. au sens 2 : xiies., au sens 3 : xiiies. ds Nierm.
STAT. − Écu1 et 2. Fréq. abs. littér. : 1 562. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 594, b) 2 349; xxes. : a) 982, b) 872.
BBG. − Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 416. − Gottsch. Redens. 1930, pp. 334-335. − Hoebanx (J.J.). Le sens d'écu ds un passage de Jean d'Outremeuse. R. belge Philol. 1959, t. 37, pp. 695-702. − Rog. 1965, p. 132.