| ![]() ![]() ![]() ![]() ÉCROULÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de s'écrouler*. II.− Emploi adj. A.− 1. [En parlant d'une constr., d'un élément de constr.] Qui s'est écroulé; tombé en ruines. Maison écroulée, à demi écroulée. Les Pyrénées sont pleines de ces blocs étranges qui imitent des édifices écroulés (Hugo, Corresp.,1843, p. 609): 1. ... dans l'enceinte de ces murs, il n'y avait peut-être qu'eux deux... Un chemin caillouteux, des ruines de maisons, leur intérieur mis à nu, des morceaux de voûtes encore intacts, des marches qui tiennent encore, parfois tout un escalier, des murs qu'à moitié écroulés, avec une fenêtre, une porte...
Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 53. 2. P. ext. [En parlant de décombres, de gravats] Qui est à terre après être tombé. La ville ne fut plus qu'un amas de ruines désertes, de briques écroulées et noircies, de maisons éventrées (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 91). − P. anal. Croulant (cf. s'écrouler A 2).Cette Marianne avachie, aux seins écroulés (Mauriac, Cah. noir,1943, p. 377). B.− P. métaph. ou au fig. 1. Anéanti, détruit. a) [En parlant d'un système pol., soc., etc.] Monde, empire écroulé : 2. Le soir même où il grandissait parmi les fortunes écroulées, à l'heure où la Bourse n'était plus qu'un champ morne de décombres, Paris entier se pavoisait, s'illuminait...
Zola, L'Argent,1891, p. 211. b) [En parlant d'une constr. de l'esprit] Une espérance écroulée. La tristesse des vieux artistes aux grandes ambitions écroulées (Goncourt, Journal,1867, p. 337).Une nouvelle espérance s'élevait sur les ruines de leurs projets écroulés (Verne, Enf. cap. Grant,t. 1, 1868, p. 229). 2. [En parlant d'êtres animés] Avachi, prostré. Écroulé, prosterné, Amédée demeure immobile, muet (Audiberti, Quoat,1946, 1ertabl., p. 42): 3. Épouvanté, Pierre regardait cet effroyable reste [Laveuve], ce que cinquante années de travail et de misère, d'injustice sociale, avaient fait d'un homme (...). Et surtout cet aspect de bête déjetée par les fatigues du métier, éclopée, écroulée, bonne uniquement pour l'abattoir.
Zola, Paris,t. 1, 1897, p. 18. Fréq. abs. littér. : 414. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 622, b) 460; xxes. : a) 728, b) 544. |