Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ÉCONOMIE2, subst. fém.
A.− Art de réduire la dépense.
1. Art de réduire la dépense dans la gestion de ses biens, de ses revenus. Quasi-synon. épargne :
1. J'ai déjà sept ou huit chevaux arabes charmants et j'en achète encore pour notre retour et pour tous nos voyages. C'est une grande économie car les chevaux à louer sont chers et ceux à acheter sont à très bon marché. Lamartine, Correspondance,1832, p. 317.
2. P. ext. Art de limiter la dépense, de diminuer la consommation de quelque chose lors de son utilisation. Les soirs d'été, elles ne veillaient pas, par économie de lumière (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 201):
2. On cherche par ce terme [« économies »] à apprécier analytiquement et directement la productivité partout et chaque fois qu'elle se manifeste d'une façon suffisamment concrète pour être mesurée dans la forme soit d'économie d'argent, soit d'économie de temps ou de matière. L'Univers écon. et soc.,1960, p. 4408.
3. P. méton., souvent au plur. Ce qui est économisé.
a) [L'économie porte sur autre chose que l'argent] Ses économies [à la Grande-Bretagne] porteront en particulier sur le tabac, les films et les produits de consommation courante (Monde,19 janv. 1952, p. 2, col. 1):
3. J'étais amené à faire du côté de Verdun toutes les économies possibles et à demander au général Pétain d'obtenir plus de rendement des forces dont il disposait. Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 220.
Économie de bouts de chandelles. Économies minimes dont le résultat n'est pas proportionné au mal donné pour les réaliser (cf. Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 78).
b) Absol. [L'économie porte sur l'argent] Sommes d'argent économisées (cf. économiser2, absol.).Là, point d'économie, point d'épargne, point de petit capital accumulé qui puisse faire vivre un jour de plus (Proudhon, Propriété?1840, p. 273).Le père Vabre était un vieil avare qui mettait ses économies dans des bas de laine (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 202).
Expressions
Faire des économies. Synon. de économiser.
À l'économie (fam.). De manière économe, sans dépenser beaucoup d'argent. Pour se nourrir à l'économie en Amérique, on peut aller s'acheter un petit pain chaud avec une saucisse dedans (Céline, Voyage,1932, p. 254).
Par économie. Afin de réaliser une économie, des économies. C'était le curé de son village qui lui avait commencé le latin [à Charles Bovary], ses parents, par économie, ne l'ayant envoyé au collège que le plus tard possible (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 4).
4. Au fig. Comportement consistant à réduire quelque chose qui coûte (travail, effort, temps, etc.). Économie de temps (cf. J. de Maistre, Corresp., t. 2, 1806-07, p. 116). L'adaptation équivaut à une économie d'efforts qui, une fois réalisée, assure à chaque être à moins de frais, l'accomplissement paisible et régulier de ses fonctions (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 107).
Spéc., domaine des arts, des lettres, etc.Réduction du nombre des moyens d'expression volontairement limités à l'essentiel; sobriété du style :
4. La lecture de Father and Son d'Edmond Gosse est pour moi un plaisir exceptionnel, une sorte de redécouverte de tout un monde que j'avais entrevu dans Mark Rutherford (...) Que j'aime cette économie de mots, cette rigueur dans le choix de l'expression, ce souci perpétuel de dire vrai! Green, Journal,1949, p. 295.
B.− P. ext. Distribution des éléments d'un ensemble complexe. Ces femmes enchanteresses, plus charmantes encore par la science de la parure et l'économie du regard (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 382).
1. Domaine littér.Économie d'une pièce (cf. Sainte-Beuve, Portraits littér., t. 2, 1844-64, p. 125). Je n'entends pas à la façon de M. Hennique l'art et l'économie du style (France, Vie littér.,t. 3, 1891, p. 143):
5. Hier, un violent disciple de Balzac souffletait Vauvenargues (...) pour avoir dit que ce n'est pas assez d'avoir de grandes facultés, qu'il faut en avoir l'économie : et remarquez qu'économie ne veut dire là qu'ordonnance, distribution, bon emploi et non épargne. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 7, 1863-69, p. 123.
2. Autres domaines. Économie animale ou économie. Celle du corps humain. Les fonctions qui lui sont propres [au pharynx, dans l'économie animale...] (La Madelaine, Chant,1852, p. 6):
6. Quand pour une cause quelconque, la résistance de l'organisme vient à faiblir (...) ces agents pathogènes pullulent, envahissent l'économie. G.-H. Roger dsNouv. Traité Méd.,fasc. 1, 1926, p. 7.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le subst. masc. plur. éconocroques, arg. Synon. de économies. Quant à l'hypothèse d'un casseur convoitant les éconocroques à Gabriel, elle prêtait à sourire (Queneau, Zazie, 1959, p. 205). b) L'élément formateur économo-entrant dans la composition d'un adj. La politique du nivellement doit être atténuée pour des considérations relatives à la stabilité économo-financière (Univers écon. et soc., 1960, p. 4809).
Prononc. et Orth. Cf. économie1. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 yconomie « gestion intérieure d'une maison, d'une famille » (N. Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, livre 5, chap. 14, glose 20 : yconomie est gouvernement de hotel); 1546 economie (Estienne, Dictionarium latinogallicum multo locupletus, s.v. oeconomia), réputé ,,vieilli`` ds DG; 2. fin xve-xvies. (?) « ordre par lequel les choses sont administrées » (Petit traicté d'Alchymie, 832 ds Rose, éd. Méon, t. 4, p. 236); 1615 (H. de Montchrestien, Traicté de l'economie politique ds Cioranescu 16e, 16011); 3. 1665 [éd.] « épargne dans la dépense » (La Rochefoucault, Réflexions ou sentences, CLXVII ds Œuvres, éd. D. L. Gilbert, t. 1, p. 98). Empr. au lat. class.oeconomia (gr. ο ι ̓ κ ο ν ο μ ι ́ α) « organisation, disposition (dans une œuvre littéraire) »; le sens 1 directement empr. au grec.
STAT. − Économie1 et 2. Fréq. abs. littér. : 3 447. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 410, b) 2 929; xxes. : a) 2 586, b) 7 772.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 221. − Heins (A.-M.). Geschichte des Wortes économie. Wissenschaftliche Zeitschrift der Karl-Marx-Univ. Leipzig. 1951/52, no3, pp. 11-12. − Vendryes (J). Parler par économie. In : [Mél. Bally (C.)]. Genève, 1959, pp. 49-62.