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ÉTRIPER, verbe trans.
A.− [Le compl. désigne un animal] Vider un animal de ses tripes ou de ses viscères. Étriper un veau, un cochon (Ac.1798-1932).Synon. déboyauter, éviscérer.Elle regarde étriper un agneau, dont l'aubergiste suspend au plafond bas les viscères (Gide, Journal,1910, p. 317).
Emploi abs. Il [le cuisinier] prend l'oiseau puis il le plume Il vide étripe et puis parfume (Queneau, Si tu t'imagines,1952, p. 324).
Part. passé en emploi adj. Une volaille étripée (Sand, Corresp.,t. 4, 1857, p. 100).Les chevaux étripés des corridas (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 267).
Loc. adv. fig. À étripe(-)cheval. À toute allure, au risque d'éventrer le cheval. Synon. ventre à terre, à bride abattue.Randonnées à étripe-cheval (Morand, Flagell. Séville,1951, p. 216).
Rem. On peut rencontrer la loc. au plur. à étripe-chevaux. Des charges furieuses, à étripe-chevaux (Esparbès, Vent du boulet, 1909, p. 270).
B.− P. ext., fam. [Le compl. désigne une pers.]
1. Blesser ou tuer une personne en lui perçant le ventre de manière à en faire sortir les entrailles. Synon. éventrer.Il avait un deuxième coutelas à la main (...) et il m'eût étripé si j'avais fait un pas en avant (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 175):
1. Juan pousse un cri et tombe sur un genou, saisissant à la cuisse Barraou qui lui arrache les cheveux, et le frappe, à coups redoublés, dans les reins; d'un coup de revers, il lui étripe le ventre. Terrassés tous deux, ils roulent dans la poussière ... Borel, Champavert,1833, p. 57.
Part. passé en emploi adj. Vidé de ses entrailles. Yeux arrachés, ventres étripés (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 717).
P. anal. On l'entendit qui étripait le fourrage (Giono, Chant monde,1934, p. 279).Village étripé et qui perd ses boyaux dans les champs (Giono, Gd troupeau,1931, p. 242).
Emploi pronom. à valeur réciproque. [Souvent dans un sens atténué] Se battre au corps à corps, échanger des coups violents. On ne songeait plus qu'à s'étriper, les coups donnés et reçus ayant tourné tous ces hommes en bêtes fauves (Pourrat, Gaspard,1925, p. 276).On ne parle que de s'étriper, de « se bouffer », de donner des « calottes » (Morand, 1900,1931, p. 40).
Part. passé en emploi subst. Nous avons dix-huit étripés, dans ce petit pavillon là-bas. Tenez, c'est de la bouillie humaine (Goncourt, Journal,1871, p. 763).Tous les gazés, tous les déchirés (...), les étripés, les exsangues et les autres (Vialar, Risques et périls,1948, p. 18).
2. Au fig. Critiquer violemment, faire du tort à quelqu'un par des paroles ou des actes malveillants. Synon. éreinter.Ce sera bien le diable si je ne réussis pas à étriper quelqu'un (Bloy, Journal,1900, p. 379).Cf. aussi aiguiser ex. 5.
Emploi pronom.
à valeur réciproque. Même sens.
à valeur réfl. Se fatiguer excessivement dans l'accomplissement d'une tâche. Synon. pop. se crever, se tuer :
2. Si Mottl veut, il peut déjà en monter le premier acte [de Briséis] que j'ai fini d'orchestrer avant-hier; 1 h 25 m de musique, mon petit coco! Je me suis étripé; et je m'esbats dans le second. [Lettre de Chabrier à Van Dyck]. Desaymard, Chabrier,1934, p. 299.
Prononc. et Orth. : [etʀipe], (il)étripe [etʀip]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1534 estriper « ouvrir le ventre à quelqu'un d'un coup d'épée » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, p. 242); 2. 1566 « ôter les tripes d'un animal » (Agrippa d'Aubigné, Œuvres complètes, éd. E. Réaume et F. de Caussade, t. 3, p. 208). Dér. de tripe*; préf. é-1*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 33.
DÉR. 1.
Étripade, subst. fém.Action d'étriper une personne ou un animal; échange de coups entre deux ou plusieurs adversaires. Un ramassis impitoyable des pires carnassiers fous féroces (...) horriblement agressifs (...) ils se ruaient à l'étripade... il restait rien du malheureux (Céline, Mort à crédit,1936, p. 542). 1reattest. 1932 (Id., Voyage, p. 150); du rad. de étriper, suff. -ade*. Fréq. abs. littér. : 1.
2.
Étripage, étripement, subst. masc.a) Action d'étriper et plus particulièrement d'étriper les poissons. L'étripage des sardines (Lar. 19eSuppl.). Attesté ds la plupart des dict. gén., s.v. étripage.b) Fam. Action de donner ou de se donner des coups; résultat de cette action. Au fig. Désaccord, incompatibilité profonde entre deux personnes ou deux idées. Marchenoir demandait le divorce du Hasard et de la Liberté, absurdement unis sous le régime de l'étripement réciproque (Bloy, Désesp.,1886, p. 135).La var. étripement n'est pas attestée ds les dict., hormis ds Rob. Suppl. qui cite l'ex. supra. [etʀipa:ʒ], [-mɑ ̃]. 1resattest. 1877 étripage ,,action de vider les poissons, en particulier les sardines`` (Littré Suppl.); 1886 étripement « action d'étriper » id.; du rad. de étriper, suff. -age*, -(e)ment1*.