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ÉTIOLEMENT, subst. masc.
A.− [À propos de certains légumes ou de plantes en gén.] Action d'étioler une plante, de la rendre décolorée, grêle, moins amère en la cultivant à l'abri de l'air, de la lumière, ou d'affaiblir sa vitalité en la privant des conditions favorables à un épanouissement normal; résultat de cette action. L'étiolement demande une surveillance non moins grande [que la pourriture]. Lorsque les plantes ne sont pas suffisamment éclairées, elles s'allongent indéfiniment, en ne produisant qu'une tige grêle (Gressent, Créat. parcs et jardins,1891, p. 1037).Vois s'envoler les grains ailés du platane ou du sycomore, comme s'ils comprenaient que l'ombre paternelle ne leur promet qu'étiolement et qu'atrophie (Gide, Nourr. terr.,1897, p. 298).Phénomènes de croissance associés à l'étiolement (croissance à l'abri de la lumière) (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 739):
... tout est petit, mince, émacié, surtout les pauvres avec leur teint pâlot (...) leurs tristes cheveux blondasses, frisottés naturellement par la floraison des choses faibles, telles que les pommes de terre énervées dans les caves, que les fleurs de serres, que tous les étiolements. Verlaine, Corresp.,Lettres à E. Lepelletier, 1872, p. 78.
P. anal. [À propos d'une pers.] État d'une personne dont le teint et la santé se sont altérés par manque d'air pur et de soleil. Il meurt de la maladie des portiers (...) son étiolement général annonce une incurable viciation du sang (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 241).Il commençait à s'inquiéter pour la santé d'Anna. Il jugea que son étiolement venait de son genre de vie, éternellement renfermée, sans jamais sortir de la ville, à peine de la maison (Rolland, J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1368).
P. métaph. [À propos d'une pers. envisagée dans sa vie morale, intellectuelle] État d'une personne qui se débilite, périclite par manque de contact avec le réel ou par confinement dans un milieu malsain, nuisible à la santé de l'esprit. Trop tenu, trop choyé, avec un certain surchauffage intellectuel, j'avais ainsi des étiolements, des amollissements subits de plante enfermée (Loti, Rom. enf.,1890, p. 76).Elle [une femme] a abandonné voici longtemps (...) un morne enfer conjugal qui ne lui laissait d'autre issue que la mort par étiolement et asphyxie ou la fuite (Arnoux, Solde,1958, p. 94).
B.− Au fig. [À propos d'une pers. envisagée dans sa vie morale, intellectuelle ou d'une chose abstr.] État d'une personne qui manque de personnalité, de caractère, de ressources morales, intellectuelles ou d'une chose qui manque de force, d'intensité. Les mystiques chrétiens espéraient une compensation dans l'autre vie (...) Mais le mysticisme, (...) on sait où il mène : à l'étiolement, au nihilisme, au néant (Saint-Saëns, Portr. et souv.,1909, p. 259).Dépérissement, étiolement dans les cœurs de la vitalité française. Trop de pauvreté, trop de maigreur dans nos sentiments patriotiques (Barrès, Cahiers,t. 11, 1917, p. 86).À quoi se passe ma vie?... mesquines souffrances... plaisirs vulgaires... étiolement de l'âme... L'âme qui est tout (Chardonne, Épithal.,1921, p. 338).
Prononc. et Orth. : [etjɔlmɑ ̃]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1754 ettiolement bot. (Ch. Bonnet, Recherches sur l'usage des feuilles dans les plantes, p. 209); 2. a) 1836 fig. (Stendhal, H. Brulard, t. 1, p. 127); b) 1845 « le fait de s'étioler, de s'affaiblir; état d'une personne qui s'étiole » (Besch.). Dér. du rad. de étioler*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 10.