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ÉPIDERME, subst. masc.
A.− SC. NAT.
1. ANAT. Couche superficielle de la peau. Épiderme épais, lisse. Synon. vx surpeau (cf. Geoffroy, Méd. pratique, 1800, p. 58).L'épiderme (...) susceptible d'Amédée se rebiffait, s'enflammait, boutonnait, comme si le poil eût fait des façons pour sortir (Gide, Caves,1914, p. 761)
SYNT. Épiderme mince; épiderme corné; épiderme satiné; couche basale, couche cornée de l'épiderme; délicatesse de l'épiderme; grain de l'épiderme; tonifier l'épiderme.
En partic. [Épiderme en tant qu'organe du contact phys.] Du monde mal approprié et qui se liche et se pelote et se frottaille l'épiderme des uns contre les autres (Goncourt, Journal,1893, p. 399).Est-ce un mariage? N'est-ce pas bien plutôt ce contact de deux épidermes et cet échange de deux fantaisies auxquels Chamfort réduisait l'amour? (Du Bos, Journal,avr. 1927, p. 206).
P. métaph. ou au fig. À fleur d'épiderme. Synon. à fleur de peau :
1. Le masque que l'on peut mettre, enlever, remettre, et qu'on garde quelques heures pour s'amuser un soir de carnaval, le masque symbolise suffisamment cette frivole altérité à fleur d'épiderme qui donne si peu le change... Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 30.
[P. réf. à la sensibilité de l'épiderme] Cf. anticlérical ex. 5.(Avoir l')épiderme chatouilleux, dur, sensible, à vif. Olivier était sensible; il avait l'épiderme facilement écorché; un mot rude, surtout de quelqu'un qu'il aimait, le déchirait (Rolland, J.-Chr.,Maison, 1909, p. 1010).L'épiderme d'Arthur ne supportait ni les onctions écœurantes d'une tendresse apeurée ni les frictions de la maladresse (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 121).
Avoir qqn dans l'épiderme. Synon. avoir qqn dans la peau.Elle m'a dans l'épiderme [la veuve Mouaque] (Queneau, Zazie,1959, p. 212).
[P. réf. au caractère superficiel de l'épiderme] Lucien n'a qu'un courage d'épiderme, il succombera (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 505).Et il emporte un regret d'une heure (...) Avec une exquise délicatesse d'épiderme, il ne sent rien à fond (France, Vie littér.,1891, p. 4).
2. P. ext., BOT. Tissu de revêtement extérieur des parties aériennes d'une plante (feuilles, jeunes tiges), dont la fonction protectrice est assurée par la cuticule*. Les feuilles tendres, aux épidermes délicats et ténus (Pergaud, De Goupil,1910, p. 109).Rôles des stomates et des lenticelles, des parois cutinisées, perméabilité des épidermes dans les plantes sans stomates (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 462).
Spéc. Épiderme du fruit. Synon. épicarpe (cf. -carpe B 2 b).La couleur de l'épiderme du fruit (Boulay, Arboric et prod. fruit.,1961, p. 45).
B.− P. anal. Couche extérieure, surface d'un objet. Épiderme de la lave. Le temps ronge l'épiderme des marbres les plus durs (Adeline, Lex. termes art,1884).Un cailloutis pointu, résultat de la décomposition des roches, forme avec un peu de terre rousse l'épiderme du sol (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 368):
2. Le soleil, changeant de place, intercalait çà et là dans la solidité rompue du balcon ses inconsistantes mousselines et donnait à la pierre de taille un tiède épiderme, un halo d'or imprécis. Proust, Guermantes 1,1920, p. 308.
Rem. 1. Parfois au fém. Elle [la membrane] est revêtue d'une épiderme très mince (La Madelaine, Chant, 1852, p. 5). Des gens, en France, qui n'ont pas l'épiderme aussi dure (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 322). 2. On rencontre ds la docum. a) Épidermisation, subst. fém. ,,Processus de réparation de l'épiderme`` (Méd. Biol. t. 2 1971); fait d'acquérir les caractéristiques de l'épiderme. Au niveau des muqueuses, l'épithélium subit souvent l'épidermisation (Roussy ds Nouv. Traité Méd., fasc. 5, 2, 1929, p. 119). b) Épidermisé, ée, adj. Qui a subi l'épidermisation. Une cicatrice déjà épidermisée (Nicolas, ibid., fasc. 4, 1925, p. 625). c) Épidermite, subst. fém. ,,Inflammation de l'épiderme`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Radio-épidermite (Ce que Fr. a apporté à méd., 1946, p. 167). d) Épidermoïde, adj. ,,Qui a l'aspect ou les caractères histologiques de l'épiderme`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Il est exceptionnel de voir un embryome, un kyste épidermoïde ou dermoïde de l'ovaire, se comporter à la manière du cancer (Roussy ds Nouv. Traité Méd., fasc. 5, 2, 1929, p. 71). 3. Épiderme entre comme 1erélément de compos. dans la formation de mots sav. sous la forme épidermo- : a) épidermo(-)dermite, subst. fém. ,,Inflammation simultanée de l'épiderme et du derme`` (Méd. Biol. t. 2 1971); cf. Langeron ds Nouv. Traité Méd., fasc. 4, 1925, p. 522. b) Épidermomycose, subst. fém. ,,Dermatomycose dans laquelle les parasites restent dans l'épiderme`` (Méd. Biol. t. 2 1971). L'épidermomycose est une des formes les plus fréquentes des mycoses cutanées (Quillet Méd. 1965, p. 309). c) Épidermo-thérapie, subst. fém. Traitement de l'épiderme. Cette épidermo-thérapie ne semble pas avoir donné de bons résultats (Roger ds Nouv. Traité Méd., fasc. 4, 1925, p. 258). d) Épidermotrope, adj. « Qui a une affinité spéciale pour l'épiderme (Méd. Biol. t. 2 1971). Évolution épidermotrope de certains épithéliomas mammaires (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p. 149).
Prononc. et Orth. : [epidε ʀm̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1548-52 epidermis (Rabelais, Le Quart livre, chap. 31, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 380); 1560 epiderme (A. Paré, De l'Anatomie, I, IV, éd. Malgaigne, t. 1, p. 117); 2. a) 1752 conchyliologie (Trév.); b) 1771 bot. (ibid.). Empr. au b. lat. epidermis « épiderme » (gr. ε ̓ π ι δ ε ρ μ ι ́ ς). Fréq. abs. littér. : 263. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 622, b) 261; xxes. : a) 367, b) 225. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 231.