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ÉPENTHÈSE, subst. fém.
LING. Phénomène consistant dans l'apparition, à l'intérieur d'un mot ou groupe de mots, d'un phonème adventice d'origine ou de nature non étymologique qui contribue à en faciliter l'articulation. « Souverain », de l'italien « Sovrano », « Boulevard », de l'allemand « Bolwerk », nous présentent des cas d'épenthèse (Ac.1932).
P. ext., MUS. GRÉGORIENNE. [En parlant d'une note adventice] Épenthèse accentuée (cf. Mocquereau, Nombre mus. grégor., 1927, p. 225).
Rem. On rencontre ds la docum. épenthétique, adj., ling. Qui illustre le phénomène de l'épenthèse, intercalé par épenthèse. Consonne, syllabe épenthétique. P. ext., mus. grégorienne. Note, cadence épenthétique (cf. Bénédictins, Paléogr. mus., t. 2, 1889, p. 44).
Prononc. et Orth. : [epɑ ̃tε:z]. Var. [epε ̃tε:z] ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Ds Mart. Comment prononce 1913, p. 142, on explique l'altération de [ɑ ̃] en [ε ̃] dans des mots sav. ou techn. récents (Renaissance) par l'infl. de la prononc. mod. du lat. Cette altération s'est produite d'abord dans des mots lat. du type agenda, memento, pensum, etc., puis dans des mots venus du gr. ayant le préf. hendeca ou pent- du type pentagone. Dans appendice et sempiternel qui sont anc., il y aurait l'infl. du lat. appendix et sempiternus. Le mot sav. appendicite aurait achevé d'altérer la prononc. de appendice. Chrétien aurait influencé chrétienté au sujet duquel on aurait beaucoup discuté. D'apr. Mart. Comment prononce, adventice et menstrues hésitent entre [ɑ ̃] et [ε ̃]. Il semble cependant que [ɑ ̃] l'emporte encore dans ces 2 mots. Mart. Comment prononce souligne que sapientiaux risque de s'altérer parce qu'il est mal protégé par sapience trop peu usité, alors que obédientiel, pestilentiel et surtout scientifique sont protégés par la finale stable de obédience, pestilence et science. L'anal. joue également pour pendentif (d'apr. pendre, pendant), tentacule (d'après tenter, tentative), tarentelle, tarentule (d'apr. tarente). Si dans de nombreux cas Mart. Comment prononce peut ainsi donner une explication à l'altération de [ɑ ̃] en [ε ̃], il avoue ne pas en trouver quand il compare stentor [stɑ ̃tɔ:ʀ] avec mentor [mε ̃tɔ:ʀ] ni comprendre pourquoi dans épenthèse, épenthétique on prononce [ɑ ̃]. En fait, il y a hésitation également pour ces 2 mots (cf. Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930). Épenthèse est admis ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1607 (Montlyard, Mythologie, 769, éd. 1607 ds Delboulle, Notes lexicol. ds Hug. : Une figure qu'on appelle en rhetorique epenthese); 1624 (César Nostradamus, Chron. de prov., 283 ds Delboulle, Notes lexicol., ibid. : il avoit seeu couper et cacher son nom par un si galant epenthese). Empr. au b. lat.epenthesis, gr. ε ̓ π ε ́ ν θ ε σ ι ς « intercalation (d'une lettre), épenthèse ».