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ÉPANCHEMENT, subst. masc.
A.− Vieilli. Action d'épancher (un liquide); fait de s'épancher, de couler. Synon. déversement.Les arroseurs, (...) délayaient le crottin dans de vastes épanchements d'eau (Romains, Copains,1913, p. 77).Une rive ainsi appelle, pour se rafraîchir, l'épanchement des vagues de la mer (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 515).
P. métaph. Ici a commencé pour moi ce que j'appellerai l'épanchement du songe dans la vie réelle (Nerval, Aurélia,1855, p. 254).
Emplois spéc.
MÉD. Collection liquide ou gazeuse dans un endroit inhabituel du corps. Épanchement abondant, pleural; épanchement au cerveau, au cœur. L'épanchement humoral est abondant (Martin du G., Gonfle,1928, I, 5, 1928, p. 1185).Mon genou est douloureux, je crains d'avoir un épanchement de synovie (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1389).V. connexion ex. 3 :
1. En un mot, voici ce que j'ai : fêlure du péroné et entorse considérable. L'inflammation de l'articulation n'est plus à craindre. Mais les premiers jours j'ai eu un épanchement de sang considérable. Dans quinze jours je pourrai me lever. Flaubert, Corresp.,1879, p. 194.
VULCANOLOGIE. Émission de matières volcaniques; résultat de cette émission. Synon. éruption.Les épanchements de matières volcaniques ne sont pas toujours désastreux (Verne, Île myst.,1874, p. 550).Le basalte est une roche d'épanchement, qui a coulé en grandes nappes régulières (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 122).
P. ext. Fait de se répandre largement. Dans l'ombre qui est fraîche, on contemplerait les merveilleux épanchements du soleil (Taine, Voy. Ital.,t. 2, 1866, p. 299).
B.− Au fig. Fait de donner libre cours à ses sentiments les plus intimes, de se confier en toute liberté et sincérité. Épanchements de l'amitié; doux, longs, tendres épanchements; se livrer à des épanchements. (Quasi-)synon. effusion.Où est notre confiance, notre mutuel épanchement, notre liberté d'allée et de venue, notre causerie intarissable sans arrière-pensée? (Hugo, Corresp.,1831, p. 494).De l'abandon, poussé quelquefois jusqu'aux épanchements intimes (Vogüé, Morts,1899, p. 384):
2. ... la différence − que mon analyse aura à préciser − entre les deux mots : effusion et épanchement : effusion (...) étant comme une aspiration lumineuse, une montée de rayons vers l'au-delà; épanchement étant ce surplus, ce luxe qui choit du cœur à la façon d'une larme comblée. Du Bos, Journal,1924, p. 226.
Prononc. et Orth. : [epɑ ̃ ʃmɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1605 [éd.] « action de répandre un liquide » espanchement de vin (Le Loyer, Hist. des spectres, V, 7 ds Hug.); en partic. 1671 pathol. « extravasion d'un liquide dans une cavité du corps qui n'est pas destinée à le contenir » (Nicole, Ess. de mor., 1ertraité, ch. 4 ds Littré); 2. 1606 « action de confier à quelqu'un ses sentiments, ses pensées » (Fr. de Sales ds Delb. Rec. ds DG). Dér. du rad. de épancher*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 341. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 762, b) 833; xxes. : a) 190, b) 238.