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ÉNORMÉMENT, adv.
Marquant la quantité ou l'intensité, renforçatif de beaucoup ou de très, souvent employé p. exagér. et fam. :
Le mot énormément encore s'emploie sans cesse. Il se dit indifféremment pour beaucoup. Pourquoi ne ferait-on pas remarquer que ce sens excessif est devenu tout naturel dans une époque excessive elle-même, qui dans l'habitude porte tout à l'excès, et où l'on ne croit avoir beaucoup que quand on a trop? Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 11, 1863-69, p. 222.
A.− Énormément employé seul :
1. [Exprimant la quantité]
a) [Modifiant un verbe] En très grande quantité, dans des proportions considérables. Consommer, dépenser, manger énormément; lire, parler, travailler énormément; grandir, grossir énormément. Ils buvaient énormément, mangeaient avec fureur (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 156).Le taux de mortalité a baissé énormément (Lesourd, Gérard, Hist. écon.,1966, p. 489).
[Avec une valeur temporelle, exprimant une longue durée ou la répétition fréq.] Nous ne nous verrons pas énormément, cet hiver (Flaub., Corresp.,1860, p. 386).
b) [En fonction pronom., comme intensif de beaucoup] Un très grand nombre de choses. J'y ai vu beaucoup, énormément (Flaub., Corresp.,1846, p. 331).J'ai énormément à faire, maman, vous le savez; beaucoup de travail (Bernanos, Joie,1929, p. 539).
2. [Exprimant l'intensité]
a) [Modifiant un verbe ou une loc. verbale] Aimer, intéresser, plaire énormément; s'amuser, souffrir énormément; faire énormément plaisir. Il m'ennuie énormément, il m'exaspère (Frapié, Maternelle,1904, p. 57).
b) [Devant un adj., comme synon. emphatique ou comme renforçatif de très] Cet homme extraordinaire, (...) s'étoit néanmoins rendu énormément coupable (J. de Maistre, Soirées St-Pétersbourg,t. 2, 1821, p. 68).[Les deux pauvres hommes] énormément intimidés, et flattés jusqu'au cœur (Barbusse, Feu,1916, p. 325).
c) [Devant un adv.] Les officiers de hussards bleus, (...) ne semblaient pas avoir pour les simples citoyens énormément plus de mépris que les officiers de chasseurs (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Boule de Suif, 1880, p. 117).C'est énormément trop déjà! (Céline, Voyage,1932, p. 541).
B.− Énormément de
1. [Exprimant la quantité]
a) [Devant un nom au plur. ou un coll.] Un très grand nombre (de personnes ou de choses). Énormément de gens. Il ne pouvait travailler à une tragédie sans manger énormément d'œufs sous toutes les formes (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 126).Il y avait énormément de monde à ce bal (Loti, Mariage,1882, p. 268).
b) [Devant un nom au sing. exprimant une grandeur mesurable ou ce qui y est assimilé] Une très grande quantité. Énormément de temps. Une femme de la société, (...) qui coûtait énormément d'argent à son mari (Goncourt, Journal,1889, p. 959).
2. [Exprimant l'intensité; devant un nom abstr. désignant un phénomène moral ou intellectuel] Énormément de peine, de plaisir. Vous êtes atteint de beaucoup, d'énormément de talent (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 57)
Prononc. et Orth. : [enɔ ʀmemɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1370 enormement (J. Le Fèvre, Les Lamentations de Matheolus, éd. A. G. van Hamel, III, 381); 1549 enorméement (Est.); 1611 enormément (Cotgr.). Dér. du rad. de énorme*; suff. -ment.*, avec réfection d'apr. les adv. en -ément. Fréq. abs. littér. : 473. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 313, b) 984; xxes. : a) 523, b) 901. Bbg. Bastin (J.). Adv. de manière. In : Nouv. glanures gramm. Riga, 1907, p. 29. − Spitzer (L.). Warum énormément und warum romanisch -mente? Z. rom. Philol. 1925, t. 45, pp. 281-289.