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VÉNUSTÉ, subst. fém.
Littéraire
A. −
1.
a) [À propos d'une femme] Beauté comparable à celle de Vénus, pleine d'attraits sensuels, de séduction ineffable. Ton corps doux et bénin A tout (...) De si grassement féminin, De si voluptueux (...) Depuis les jambes (...) Jusqu'aux jolis tétins d'infante, (...) Jusqu'à ta gorge triomphante Dans sa gracile vénusté (Verlaine, Corresp., t. 3, 1889, p. 72).
P. méton., rare. Personne d'une beauté charmeuse. La beauté se contemple (...); faute de ce rayonnement, elle nous méduse sans nous « plaire ». Le charme est la ceinture de Vénus qui fait de la beauté une vénusté, le talisman qui la rend séduisante (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 92).
b) P. ext., plus rare. Beauté empreinte de grâce. Ce pur dandy [Tennyson] pourtant atteint de quelque lenteur à effleurer le ciel suprême, pour volontairement s'être apaisé d'une élémentaire vue poétique, et du cygne assimilé non la seule blancheur et vénusté, mais le bas vol même (Valéry, Corresp.[avec G. Fourment], 1892, p. 127).Cette enfance qui est vénusté, et joie, et appétit de la découverte (Giono, Poids du ciel, 1938, p. 23).
2. [À propos d'un artiste ou d'une œuvre] Qualité de celui qui s'exprime de manière séduisante ou de ce qui plaît par une moelleuse douceur, par une agréable fraîcheur d'expression. Je n'ai pas à voir s'il [Prud'hon] n'abuse point quelquefois par trop de mollesse et de rondeur: mais il a au degré suprême la grâce suave et la vénusté (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 10, 1854, p. 381).À ces airs de ballets improvisés, il [Mozart] attache peu d'importance: de là vient justement leur fraîcheur et leur vénusté (Ghéon, Prom. Mozart, 1932, p. 138).
3. P. anal. [À propos d'une chose concr.] Qualité de ce qui produit une impression délicate sur les sens. Venise (...) vous périssez à votre insu; moi, je sais mes ruines; votre ciel voluptueux, la vénusté des flots qui vous lavent, me trouvent aussi sensible que je le fus jamais (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 407).Les vins de Touraine épousent l'image du climat et du sol qui s'harmonisent parfaitement. On retrouve (...) douceur et légèreté, bouquets de fleurs et de fruits, souplesse et élégance, grâce, vénusté (Rustica hebdo, 14-20 oct. 1981, p. 33).
4. Au fig. [À propos d'une chose abstr.] Qualité de ce qui enchante l'esprit. Il aurait voulu contempler sa propre pensée sous l'aspect d'une nymphe aux belles hanches. Elle lui apparaissait en sa forme véritable, qui était grêle et sans vénusté (A. France, Mannequin, 1897, p. 292).Des rêves (...) où les espoirs ont perdu (...) leur vénusté adolescente (Genevoix, Boîte à pêche, 1926, p. 21).
B. − Rare. Synon. de éroticité (rem. a s.v. érotique), sensualité, volupté.Qui peut se vanter d'être chaste en ce monde où tout nous donne l'exemple (...) de l'amour, où tout (...) nous conseille les voluptueux embrassements? (...) il s'en faut que les divers hymens des quadrupèdes (...) égalent en vénusté les noces des arbres (A. France, Île ping., 1908, p. 107).
REM.
Venustrerie, subst. fém.,hapax, synon. (supra A 4).Un mot qui n'entre au Dictionnaire de l'Académie française qu'une fois usagé, dépouillé de la fraîcheur de son origine populaire ou de la venustrerie de sa valeur poétique, souvent plus de cinquante ans après sa création (Cendrars, Moravagine, 1926, p. 22).
Prononc. et Orth.: [venyste]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1erquart xvies. (Seyssel, l. VI extr. de Plutarque, ch. 5 ds Hug.). Empr. au lat.venustas, -atis « beauté physique », « grâce, élégance », « charme, agrément », dér. de vénus (v. ce mot). Fréq. abs. littér.: 10.