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VOLONTÉ, subst. fém.
A. − [Faculté de l'être hum.]
1. Faculté de l'homme de se déterminer, en toute liberté et en fonction de motifs rationnels, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Effort de volonté. Le désir est passif et impersonnel, la volonté est le type même de l'activité et de la personnalité, le caractère le plus éminent de l'homme (Cousin, Hist. philos. mod., t. 2, 1846, p. 319).La volonté est déterminée par l'intellect. Le jugement n'implique pas d'acte volontaire; il est une idée claire qui s'affirme par elle-même (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p. 200).V. attention ex. 7, capacité ex. 7.
Spécialement
PHILOS., MOR. ,,Disposition à agir conforme aux exigences du devoir et de la loi morale`` (Morf. Philos. 1980).
En partic. [Dans le syst. philos. de Kant] Volonté bonne. Volonté dont la qualité est déterminée par le pur respect de la loi morale (d'apr. Aur.-Weil 1984, s.v. bon). La tâche de la philosophie est, d'abord, de désimpliquer par voie régressive le concept de volonté libre enveloppé dans l'estimation absolue de la bonne volonté (Encyclop. univ.t. 231990).
PSYCHOL. [P. oppos. aux automatismes, aux réflexes ou aux impulsions] Pouvoir qu'a l'homme d'accomplir des mouvements et des actes en les contrôlant, c'est-à-dire en fonction d'une représentation consciente et d'une intention préalable de les accomplir; en partic., ensemble des forces psychiques qui portent à l'action (d'apr. Lafon 1969). Anton. aboulie.Maladie, troubles de la volonté. L'éducation de la volonté exige impérieusement que l'enfant ne livre aucun travail qui ne porte la marque de l'effort intellectuel et manuel (Hist. instit. et doctr. pédag., 1912, p. 394).V. aboulie ex. 1, 6 et aboulique ex. 3, 4.
DR. Principe de l'autonomie de la volonté. Principe du droit privé des obligations selon lequel l'auteur d'un acte a la faculté d'agir librement, de déterminer à son gré le contenu et les effets de ses actes, dans le respect de l'ordre public et les bonnes mœurs (d'apr. GDEL).
2. Cette faculté en tant que qualité individuelle, qui se caractérise par la fermeté et la constance dans la décision et l'exécution, et par une énergie morale plus ou moins grande. Synon. caractère2, détermination, énergie, ténacité; anton. faiblesse, nolonté (vx).Tu ne seras jamais qu'une loque, un pauvre sire, un pauvre homme sans volonté, sans fermeté, sans énergie (Maupass., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 599).V. acte1ex. 1.
Avoir beaucoup, peu de volonté. Il manque de volonté pour la conduite de sa vie, avec toutefois des coins d'entêtement (Goncourt, Journal, 1888, p. 763).Je n'ai pas de fortune... Je n'ai pas de volonté... Je ne dois pas avoir beaucoup de talent... Qu'on me laisse au moins être un brave homme, si ça me fait plaisir! (Guitry, Veilleur, 1911, iii, p. 22).
[Avec un adj. qualificatif] Grande volonté; volonté affirmée, ardente, créatrice, déterminée, ferme, implacable, indomptable, inflexible, irrésistible, puissante, tenace, terrible. Une paire de petits yeux bleu clair et un menton carré annonçaient une volonté inébranlable (About, Roi mont., 1857, p. 81).Vraiment, j'en ai assez, et des autres, et de moi-même; le cœur insuffisant, la volonté défaillante... (Gide, Journal, 1946, p. 304).V. involontaire A 1 ex. de Mmede Girardin.
Locutions
Volonté d'acier, de fer. Chez cette fille, plate et insignifiante, une femme d'une volonté de fer avait brusquement paru, si absolue, que Daguenet tremblait devant elle (Zola, Nana, 1880, p. 1449).Une imagination frénétique, qui se cabrait sous le mors d'une volonté d'acier (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1490).
De volonté. Qui a de la volonté. Ce qui convenait à l'heure présente, c'était un homme d'énergie et de volonté (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 339).
P. méton. Personne de volonté. Je ne puis acquérir de valeur que par un mariage avec une volonté forte, impitoyable (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 698).M. Courbet (...) est un puissant ouvrier, une sauvage et patiente volonté (Baudel., Curios. esthét., 1867, p. 153).
Proverbe, fam., vieilli. Les volontés sont libres. Chacun est libre de faire ce qui lui plaît. V. libre I B 1 a α loc.
B. − [Expression ou réalisation de cette faculté]
1. Décision ou détermination ferme de l'individu d'accomplir ou de faire accomplir quelque chose. Synon. désir, dessein, exigence, intention, souhait, vœu.
a) Décision ou détermination de quelqu'un. Telle est ma volonté; contrarier, respecter, suivre la/les volonté(s) de qqn; se conformer, obéir, se ranger, se soumettre à la volonté, aux volontés de qqn; déterminer, influencer la volonté de qqn; imposer sa volonté à autrui; indépendamment de notre volonté. Il n'aimait pas le chaos! Il lui fallait le saisir, le dompter, le plier à sa volonté violente et réfléchie (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 286).
Loc. prép.
Contre la volonté de qqn. Dites bien à votre client que si ces paroles m'ont échappé, c'est contre ma volonté! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, i, 21, p. 24).
De sa pleine, de sa propre volonté. De son plein gré. Ayant cédé de ma pleine volonté à mon très-cher et aimé cousin le roi d'Espagne (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 111).J'embrassais sa bouche et le baiser de sa bouche me parut déjà le ciel. De ma propre volonté je n'avançais pas plus loin, limitant en elle ce que je sentais de frénétique (Jouve, Scène capit., 1935, p. 240).
Par la volonté de qqn, par sa seule volonté. Conformément à la décision de qqn, conformément au vœu exprimé par cette personne. En expirant, le pauvre châtelain a la force de détacher ses clefs de sa ceinture et de les jeter à la fille du roi, en lui disant qu'elle est désormais maîtresse et souveraine, et qu'il se trouve heureux de mourir par sa volonté! (Nerval, Filles feu, Chans. et lég. du Valois, 1854, p. 632).Quelle histoire! Et tout cela par la volonté d'un vieux mauvais sujet, qui se figurait faire ainsi son salut (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 58).
Selon, suivant la volonté de qqn. Selon le choix, le bon plaisir de quelqu'un. M. le premier président Cassignol fut conduit à l'église dans le corbillard des pauvres, selon la volonté qu'il avait exprimée (A. France, Anneau améth., 1899, p. 205).
b) [Avec un compl. précisant la nature de ce qui est voulu]
α) Volonté de + subst.Volonté d'action, de calme, de conciliation, d'expression, de guerre, de paix; volonté de la volonté. Le rêve de tranquillité que nous voulons mener quand nous « rentrons dans notre coquille » est perdu par la volonté de délire qui marque le génie du peintre [Bosch] (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 120).Volonté de puissance*.
β) Volonté de + verbe.Volonté d'agir, de croire, de douter, de gagner, de guérir, de vaincre. L'homme ne peut, par aucun recours, échapper à l'insuffisance ni renoncer à l'ambition. Sa volonté de fuir est la peur qu'il a d'être homme (G. Bataille, Expr. int., 1943, p. 143).
PHILOS., MÉTAPHYS. [Surtout p. réf. à la philos. de Schopenhauer] Volonté (de vivre). ,,Principe universel de l'effort instinctif par lequel tout être réalise le type de son espèce, et lutte contre les autres êtres pour maintenir la forme de vie qui est la sienne`` (Lal. 1968). Lorsque, avec Schopenhauer, on préfère parler de la volonté de vivre, on embrasse moins bien l'ensemble des phénomènes passionnels de la nature, mais on marque mieux l'intervention du libre arbitre dans la délivrance (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. 160).On sait en effet que la théorie de la volonté fut édifiée par Schopenhauer sur les bases de la philosophie bouddhique (A. France, Vie littér., t. 3, 1891, p. 380).
c) DROIT
α) Volonté déclarée
,,Volonté exprimée par déclaration écrite ou orale ou même par gestes`` (Juridique 1987).
,,Volonté manifestée soit expressément (...) soit tacitement, par des actes indiquant clairement la volonté de contracter (...), manifestation nécessaire pour que l'acte soit formé`` (Juridique 1987). Volonté expresse; volonté tacite (Juridique 1987).
β) Déclaration de volonté. ,,Manifestation extérieure du consentement d'une partie à un acte juridique`` (GDEL).
γ) Volonté unilatérale. Volonté qui, tel le testament, produit par elle-même un effet juridique, sans qu'il y ait besoin du concours d'une autre volonté (d'apr. Cap. 1936).
2. La volonté de Dieu, du Ciel; la volonté divine
a) [P. oppos. aux actions des hommes] ,,Ce qui est conforme au bien, physique ou moral`` (Lal. 1968).
b) ,,Tout ce qui arrive, en tant que manifestation de la toute puissance de Dieu`` (Lal. 1968). La soumission à la volonté de Dieu; que la volonté du seigneur s'accomplisse; les manifestations de la volonté de Dieu. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel: mot sublime, qui comprend tous les attributs de la divinité (Chateaubr.,Génie, t. 2,1803,p. 290).Rien n'échappe à la volonté divine, pas plus qu'à sa science (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1061).
3. L'ensemble des choix effectués ou des souhaits exprimés par une collectivité ou un groupe. Volonté collective, publique; volonté du pays, du peuple; les volontés des citoyens; loi, expression de la volonté nationale; expression fidèle de la volonté populaire; volonté de tous. Toutes nos constitutions ont été l'expression fidèle de la volonté populaire (Proudhon, Propriété, 1840, p. 150).C'est par la volonté claire et concordante de l'immense majorité des citoyens, que s'accomplira la Révolution socialiste (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 51).V. peuple B 2 b ex. de Condorcet.
POL., PHILOS. Volonté générale. [P. réf. à la philos. de J.-J. Rousseau] ,,Ensemble des choix effectués souverainement par la majorité des citoyens et exprimant infailliblement l'intérêt général`` (Debb.-Daudet 1981). La liberté consiste à n'obéir qu'aux lois émanées de la volonté générale (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 346).Mais la grande faiblesse de la Commune assurément fut d'avoir en face d'elle une assemblée qui, quelque réactionnaire qu'elle fût, émanait ou paraissait émaner du suffrage universel et de la volonté générale (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 95).
4. Le plus souvent au plur.
a) La/les dernière(s) volonté(s) de qqn. Volonté(s) manifestée(s) par une personne avant de mourir, pour qu'on les exécute après sa mort. Dicter ses dernières volontés; exaucer les dernières volontés de qqn. Je soussigné, Paul-Émile-Cyprien-Gontran, comte de Vaudrec (...) exprime ici mes dernières volontés (...) [testament du comte de Vaudrec] (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 317).
La volonté d'un mort, d'un mourant. Écoutez bien ce que je vais vous dire et faites-le, je vous prie: la volonté d'un mourant est sacrée (Borel, Champavert, 1833, p. 217).
b) Péj. Exigences fondées sur des désirs fantaisistes ou sur des caprices. Synon. fantaisie.Accéder à toutes les volontés de cet enfant. Soumettre tout le monde à ses volontés (Ac.).
Loc. fam.
Faire la volonté de qqn; faire les (quatre, trente six, quatre cents) volontés de qqn. Céder à tous les caprices de quelqu'un. Célie: Qu'allons-nous devenir entre ces entêtés? Hélas! il faudra bien faire leurs volontés! Horace: Si nous faisons les leurs, qui donc fera les nôtres (Augier, Aventur., 1848, p. 167).Alfred est une larve soumise à mes quatre volontés (Aymé, Quatre vérités, 1954, p. 182).
N'en faire qu'à sa volonté. N'en faire qu'à sa guise, qu'à sa tête. Il n'en fait jamais qu'à sa volonté (Ac. 1835-1935).
5. Disposition à agir de telle ou telle manière dans un cas déterminé ou à l'égard de quelqu'un.
a) Bonne volonté
α) Désir, volonté de bien faire ou d'être serviable, de rendre service (avec, parfois, une nuance péj., pour désigner des aptitudes médiocres). Avec un peu, beaucoup de bonne volonté; faire preuve de bonne volonté; abuser de la bonne volonté de qqn. D'après leur façon de commander, ces dames m'avaient jugée du premier coup: une fille pleine de bonne volonté, capable de comprendre le service, mais gniangnian, comme on est à la campagne (Frapié, Maternelle, 1904, p. 32).Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée (Camus, Peste, 1947, p. 1324).
(Être) de bonne volonté. Vous trouverez un jeune homme de bonne volonté qui consentira (...) à se présenter chez le notaire (A. France, Jocaste, 1879, p. 107).[Avec un compl. prép.] Il a beaucoup de bonne volonté pour vous (Ac.).
Loc., vieilli. De bonne volonté. De bon gré. Si vous ne voulez pas sortir de bonne volonté (...). Ils vous feront sortir de force (Dumas père, Laird de Dumbiky, 1844, i, 2, p. 8).
Loc. [Sert à introduire l'expression du regret de ne pas pouvoir faire qqc.] Avec la meilleure volonté du monde. Je ferai ce que le Parti me commandera. « Tu auras des surprises. Avec la meilleure volonté du monde, ce qu'on fait, ce n'est jamais ce que le Parti vous commande » (Sartre, Mains sales, 1948, 1ertabl., 1, p. 22).
β) Dans la lang. relig. [P. allus. à l'Évangile (Luc, 2, 14)] Hommes, âmes, cœurs de bonne volonté. Personnes qui n'ont d'autre but que de faire le bien. Le chanoine goûtait ici-bas par avance la paix promise aux hommes de bonne volonté (A. France, Vie littér., t. 2, 1890, p. 70).
Loc. biblique. Paix sur la terre aux hommes/âmes/cœurs de bonne volonté. Oui, j'entends des chrétiens, des pasteurs comme vous. Ils ont vu cette nuit la légion des anges Passer et du Très-Haut entonner les louanges: Gloire à Dieu! gloire à Dieu dans son immensité! Paix sur la terre aux cœurs de bonne volonté! (Brizeux, Marie, 1840, p. 111).
P. ext. Personnes capables de dévouement et d'altruisme. Après la reddition du poste, des hommes de bonne volonté furent requis pour éteindre l'incendie (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 84).Les hommes dits de bonne volonté pouvaient tranquillement se mettre en grève; les savants et les techniciens étaient en train de fabriquer des bombes, des anti-bombes, des super-bombes, c'étaient eux qui tenaient l'avenir dans leurs mains (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 229).
b) Mauvaise volonté. Disposition à prendre une attitude passive ou de résistance devant une tâche à accomplir ou un ordre à exécuter. Allez, allez, foutez-moi le camp et promptement, vous et votre batterie de cuisine! Nom de Dieu, c'est épatant, ça! J' suis t'y brigadier, oui ou non (...). On obéit avec une mauvaise volonté et une lenteur manifestes (Courteline, Train 8 h. 47, 1888, p. 74).Style: négligé. Géographie: ne la sait jamais. Mémoire: met une grande mauvaise volonté à retenir sa géographie (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 149).V. mauvais I B 1 b β ex. de Reybaud.
C. − Loc. adv. À volonté
1. [Sert à marquer l'abondance] Comme on le veut et autant qu'on le veut. Synon. à discrétion, à gogo (fam.).Boire, manger à volonté; vin à volonté. On connaît aussi des montres à seconde indépendante, dans lesquelles l'aiguille des secondes est mue par un mouvement distinct, qu'il faut remonter spécialement, et que l'on peut actionner et arrêter à volonté (Bassermann-Jordan, Montres, horl. et pend., 1964, p. 196).
2. Billet payable à volonté. ,,Billet payable quand celui à qui il est dû voudra être payé`` (Ac.).
3. ART MILIT. [En parlant de tirs] Au bon gré du tireur. Couchés par terre, abrités derrière les bornes, profitant des moindres saillies, les hommes tiraient à volonté (Zola, Débâcle, 1892, p. 217).
Feu à volonté! V. feu1III B 1 loc. verb.
Prononc. et Orth.: [vɔlɔ ̃te]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xes. plur. « passions, désirs, exigences » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 503: Contra nos eps pugnar devem; Fraindre devem noz voluntez, Que part aiam ab Deu fidels); 1160-74 faire ses voluntez (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 893); 2. ca 1050 « disposition à agir de telle ou telle manière » bone volentet « disposition à bien faire » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 159 et 541); 1424 gens de maelle vollenteit (ap. Louvrex, Ed. et règlem. pour le pays de Liège, I, 38 ds Gdf. Compl.); 1549 porter volunté bonne ou mauvaise envers aucun (Est.); 3. 1130-40 « décision prise d'accomplir quelque chose » faire sa volenté (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1654); 1588 la volonté de + inf. (Montaigne, Essais, III, 5, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 866); spéc. a) α) déb. xiies. par le divine volentet (St Alexis, prol.); 1160-74 (Wace, Rou, III, 4452: ,,Tot seit en Dé E en la soe volenté``); ca 1190 (Maurice de Sully, Homélies, éd. C. A. Robson, III, 4, p. 83: Pater noster [...] soit faite la toie volentés); β) 1275 darraine volunté (Jacobins de Poligny, A 5, A. Jura ds Gdf. Compl., s.v. testament); 1701 plur. (Fur.); γ) 1588 en parlant d'une collectivité la volonté du peuple Romain (Montaigne, op. cit., III, 6, p. 905); b) à volonté loc. adv. α) 1130-40 a volenté « de bon gré » (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 150); β) 1280-83 a vollentet « sans délai fixé » (Livre Roisin, éd. R. Monier,59); γ) 1380 « sans limite, à merci » hommes taillaules a veluntey (Cart. S.-Et. de Vignory, p. 7, J. d'Arbaumont ds Gdf. Compl.). B. 1. Ca 1370 « faculté de se déterminer librement à l'action » (Nicole Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, I, 9, p. 120: homme a ame, laquelle a [...] raison, laquelle est divisee en deux puissances, ce sont entendement et volenté; III, 2, p. 194: volenté [...] signifie une puissance de l'ame qui autrement est appelee appetit intellectif); 2. 1580 « cette faculté considérée comme qualité morale; énergie morale » (Montaigne, op. cit., I, 38, p. 235: Nous avons poursuivy avec resoluë volonté la vengeance d'une injure); 3. 1657-58 « ensemble des forces psychiques portant à l'action » (Pascal, Opuscules, II, De l'art de persuader ds Œuvres, éd. J. Chevalier, 1964, p. 592: il y a deux entrées par où les opinions sont reçues dans l'âme [...] l'entendement et la volonté); 4. 1893 psychol. (Th. Ribot, Les Maladies de la volonté [titre], Paris, Alcan). Du lat. voluntas, -atis « faculté de vouloir; volonté, vœu, désir; disposition à l'égard de quelqu'un; disposition favorable, bonne volonté, zèle pour quelqu'un » [b. lat. bona voluntas, Ps. 5, 13; homines bonae voluntatis, Luc II, 4 ds Blaise Lat. chrét.]; « dernières volontés d'un mourant; intentions ». Pour l'évol. vocalique, v. volontiers. Fréq. abs. littér.: 13 869. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 20 406, b) 13 908; xxes.: a) 20 115, b) 22 020. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 443. − Mombello (G.). Les Avatars de talentum... Turin, 1976, passim. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 315.