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VAUTOUR, subst. masc.
A. −
1. ORNITH. Grand oiseau de proie, de l'ordre des Rapaces diurnes, aux ailes vastes, au bec crochu, à la tête et au cou dénudés, qui se nourrit de charognes et de petites proies. Les vautours blancs et noirs qui tournoyaient dans l'air devenaient ardents et soufrés (Tharaud, Fête arabe, 1912, p. 11).
P. compar. (Avoir) une tête, des yeux, un cou de vautour. Le maître suivait tous mes mouvements de son œil de vautour (Sand, Consuelo, t. 2, 1842-43, p. 258).Son visage puissant et maigre de vautour pensif (Chardonne, Chant Bienh., 1927, p. 63).
2. P. anal.
a) Personne rapace, dure, qui persécute. Synon. chacal, charognard, pirate, requin.Les entrepreneurs de la capitale (...) les financiers, les banques, tous les vautours et les requins, les urbanistes (...) tous d'accord pour lancer des lotissements de plus en plus considérables et de plus en plus prétentieux (Cendrars, Homme foudr., 1945, p. 298).
b) En partic., pop., vx. Propriétaire. Je vais aller chez moi, prendre mes affaires (...). Tu penses bien que je vais pas payer mon vautour (Vialar, Faux-fuyants, 1953, p. 118).
B. − POL. [P. oppos. à colombe1] ,,Partisan d'une attitude intransigeante, des solutions de force, dans le règlement d'un conflit`` (Gilb. 1980). Le président Johnson l'a emporté sur les partisans de l'extension des hostilités (au Vietnam), ceux qu'on appelle les vautours (...). Encore un pacifiste pour le Vietnam qui est un foudre de guerre quand il s'agit d'Israël! Toutes les « colombes » sont devenues des « vautours » (Paris-Match,27 avr. 1968,ds Gilb. 1980).
Prononc.: [votu:r]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xies. judéo-fr. voltur « grand rapace à la tête et au cou dénudés qui se nourrit de cadavres » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D.-S. Blondheim, t. 1, 1066, p. 147); déb. xiiies. [date ms.] vostor (Pseudo-Turpin, éd. Th. Auracher ds Z. rom. Philol. t. 1, p. 307, ligne 8); xiiies. voutour (Isopet de Lyon, 193, éd. W. Foerster, p. 6); 1553 vautour (Ronsard, Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 111); 2. av. 1606 « ce qui ronge et détruit comme le vautour du supplice de Prométhée ou de Titye » (Ph. Desportes, Œuvres, éd. A. Michiels, Angélique, 1 ds Littré); 3. 1660 désignant ceux qui sont rapaces comme les vautours (Racan, Pseaumes ds Œuvres compl., éd. Tenant de Latour, t. 2, Paris, 1857, p. 220); 4. 1967 « partisan de la guerre » (L'Express, 5 juin, p. 70, col. 3 ds Dict. 4 1973). D'un lat. *vultōre (cf. p. ex. l'a. ital. avvoltore et le cat. voltor), altér. par changement de type de déclinaison du lat. vultur, -uris (lui-même à l'orig. de qq. rares formes médiév. comme voutre (ca 1330, Nicole Bozon, Contes moralisés, éd. L. Toulmim Smith et P. Meyer, p. 13 et p. 101); cf. aussi le béarnais boutre, butre, bouyre ds Palay). La forme en -au- au lieu de -ou- est prob. d'orig. dial. Le lat. connaissait déjà l'empl. fig. noté sous 3. Le sens 4 corresp. sans doute à une trad. de l'angl; hawk (v. faucon) plutôt qu'à l'angl. vulture « vautour ». Fréq. abs. littér.: 582. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 106, b) 1 603; xxes.: a) 586, b) 319. Bbg. Coates (R.). Etymologica. Neophilologus 1978, t. 62, pp. 131-134.