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UN1, UNE, adj. numéral cardinal
I. − [Numéral cardinal indiquant l'unité]
A. − Empl. adj.
1. [Signifie que l'élém. de l'ensemble que désigne le subst. est unique] Ramasser un caillou (et non pas deux ou trois); une table et deux chaises; frapper une ou deux fois. Un joueur qui se croit la possibilité de se retirer quand il voudra, met une carte encore, puis encore une, et ne se lève que ruiné (Constant, Journaux, 1804, p. 124).
[Il peut être précisé que le nombre n'est pas atteint (on n'a pas trouvé un (seul) champignon), qu'il se limite bien à une unité (il n'y avait qu'un (seul) candidat), que l'unité n'est qu'un minimum (il avait au moins un complice; il a plus d'un tour dans son sac)] Les rênes filèrent entre les doigts, puis claquèrent d'un seul coup sec (Bernanos, Nuit, 1928, p. 17).
Fam. [P. ell. de liard, de sou dans être sans un liard, sans un sou] Être sans un. N'avoir pas d'argent. Et puis il y a l'une, y a l'autre qui rappliquent, qui disent qu'elles sont sans un (Colette, La Vagabonde, 1949 [1910], p. 60 ds Rey-Chantr. Expr. 1979).
Pas un N [Suj. ou en tournure ell.; pour l'empl. pron., v. un3IV D] Pas un homme n'oserait se mêler à cette troupe (Mérimée, Carmen, 1845, p. 18).Pas un document, pas un témoignage, pas une seule petite pièce à conviction liant l'accusé-condamné à Treblinka (Le Monde, 10 juin 1992, p. 6, col. 3).
[En corrélation avec le pron. en] Combien en veux-tu?J'en veux un, une. Un empereur artiste, cela n'est pas concevable. Nous en avons eu un ou deux, bien entendu. Il y a des brebis galeuses partout (Camus, Caligula, 1944, I, 2 , p. 12).
2. [Le subst. déterminé par un désigne lui-même une quantité] Il fait vingt et un degrés; cela contient un litre; cela dure une heure.
[Le nombre peut être modulé par un adv. d'intensité] Cela a duré moins/plus d'une heure; cela a duré une heure au moins; cela prendra une heure ou plus. [Les exploitants] voient le redémarrage de l'installation [Superphénix] repoussée à plusieurs mois, sinon à un an ou plus (Le Monde, 1erjuill. 1992, p. 11, col. 5).
[Le nombre peut être fractionné ou suivi d'un nombre fractionnaire] Un demi-litre, un litre et demi. J'ai accepté mes lacunes, que pendant une heure et demie j'ai mesurées, ah! (Montherl., Olymp., 1924, p. 296).Grâce à son puissant battement de pieds, Evgueni Sadovyi semblait nager en souplesse à une demi-longueur pour mieux observer ses adversaires (Le Monde, 31 juill. 1992, p. 9, col. 3).
3. En partic. [Le numéral indique l'heure qu'il est] Il est une heure. Le premier acte se passe entre une heure et trois de l'après-midi (Martin du G., Taciturne, 1932, I, p. 1246).
[Une fraction d'heure peut être ajoutée ou soustraite] Il est une heure moins le quart, moins vingt-cinq; il est une heure et quart, une heure et demie; il est une heure une (minute). Viens donc vers cinq heures un quart un de ces jours (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1901, p. 380).
C'était/il était moins une! [Expr. fam. par laquelle on souligne qu'un événement a été évité de justesse] Rassurez-vous, nous sommes arrivés à temps (...).Mais c'était moins une, articula Simon d'une voix pâteuse (Y. Ellena, Prêcheur en eau trouble, 1988, p. 234 ds Bernet-Rézeau 1989).C'est moins une que. [Marque l'imminence] C'est moins une qu'on se la paye en beauté! (B. Blier, Les Valseuses, Paris, J'ai lu, 1989 [1972], p. 404).
B. − Empl. nom. Une unité. Parier à dix contre un; plus un; moins un; examiner les problèmes un par un. Leur troupeau [des soldats] fatigué fut partagé en petits groupesun par compagnie (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 6).Mais l'on donne maints exemples de l'impéritie et de l'absence de mordant de l'armée américaine, tournant le dos à la moindre menace et se refusant à la lutte aussi longtemps qu'ils ne se sauront pas vingt contre un (Gide, Journal, 1943, p. 163).
[En comptant, pour permettre de commencer une action de manière coordonnée] Le fils Mercier disait « un, deux » puis il embouchait son piston (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 171).Nous attaquons, Monsieur Lebonze, nous attaquons! Vous y êtes? Une, deux, trois (Anouilh, Sauv., 1938, I, p. 138).
Ne faire ni une ni deux. V. deux I A 1.
II. − [Empl. comme numéral ordinal, pour numéroter et non pour quantifier] Acte un, chapitre un, page un; l'An un de la République.
Numéro un, loc. adj. et subst. V. numéro A 3.
P. ell. [Pour désigner un acte, une formation militaire, etc., par son numéro] J'ai assez fait des pièces à féerie. J' connais les remue-ménage: en scène pour le un! (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 13).Qu'est-ce que c'est comme division ici? (...) - La soixante et une, dit un type de mauvaise grâce (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 146).
[Dans une argumentation, annonce ou souligne le premier argument, le premier point] Je n'en peux plus... Et tenez, d'abord, une : si c'est pour pas toucher à mon haricot, inutile que je vous le monte au cinquième, avec les varices que j'ai (Bernanos, Imposture, 1927, p. 484).Maintenant, autre chose. Un garçon de ton âge doit commencer à se défier des dames de la rue. Et d'un ! Écoute la suite. Défie-toi aussi des jeunes filles, oui, des très jeunes filles (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 45).
Empl. subst. masc., JEUX DE HASARD, COURSES. Le numéro un. Synon. as.Miser sur le un; c'est le un qui sort.
Empl. subst. fém., JOURN. La première page d'un journal où sont mises en valeur certaines informations. Les titres de la une. De quoi faire crever de jalousie les petites nanas sophistiquées à la une des journaux (C. Paysan, Les Feux de la Chandeleur, Paris, Denoël, 1966, p. 133).V. page2ex. 4.
III. − [N. du nombre 1]
A. − [Empl. seul] Le portier de la maison (...) l'arrêta soudain.Hé, monsieur Schaunard, s'écria-t-il en barrant le passage à l'artiste, est-ce que vous n'y pensez pas? c'est aujourd'hui le 8. Huit et huit font seize, J'pose six et retiens un, fredonna Schaunard; je ne pense qu'à çà! (Murger, Scène vie boh., 1851, p. 20).Je suppose que l'on ait défini le nombre un et l'opération x + 1 qui consiste à ajouter l'unité à un nombre donné x (...). Je définis ensuite les nombres 2, 3 et 4 par les égalités (1) 1 + 1 = 2, (2) 2 + 1 = 3; (3) 3 + 1 = 4 (H. Poincaré, La Sc. et l'hyp., Paris, Flammarion, 1968 [1902], p. 33).
Un à zéro, un partout, deux-un, etc. [Annonce d'un point réalisé par l'un des deux partenaires d'une ou des deux équipes, dans une partie, dans un match] Au fig. Un à zéro. [Formule par laquelle on souligne que l'un des protagonistes d'une discussion ou d'une compétition prend l'avantage (d'apr. Bernet-Rézeau 1989)] MlleAmélie Leda entra dans le bureau du commissaire Lorenzetti avec la chemise du courrier. D'une volte habile, elle esquiva la tentative du commissaire de lui claquer les fesses et sortit en roulant des hanches. En franchissant le seuil elle annonça: « Un à zéro! » C'est qu'on était lundi. Tous les matins la même scène se reproduisait. On comptabilisait le score en fin de semaine (J. A. Lion, Histoires de femmes, 1991, p. 11 ds P. Rézeau, Pt dict. des chiffres en toutes lettres, Paris, éd. du Seuil, 1993, p. 40).
B. − [Entrant dans la formation d'autres noms de nombre]
[par l'adjonction de et un au nom des dizaines allant de 20 à 60 (vingt et un, trente et un, quarante et un, cinquante et un, soixante et un) et pour la dizaine 80, adjonction de un à quatre-vingts avec effacement de s et trait d'union (quatre-vingt-un)] Être sur son trente(-)et(-) un*.
[par l'adjonction de un aux centaines, milliers, dizaines de milliers et centaines de milliers (cent un, deux cent un..., mille un, neuf cent mille un), avec les combinaisons internes possibles p. ex. deux cent un mille deux cent vingt et un (201 221)] Les Mille et une nuits. J'entends d'ici les mille et une questions qu'ils adressent mentalement à l'auteur (About, Nez notaire, 1862, p. 11).Les plus grands princes, auxquels on tire cent un coups de canon pour leur ouvrir les idées en venant au monde, n'ont entendu que de la pauvre musique auprès de lui (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 235).
Prononc. et Orth.: [œ ̃], [yn]. Souvent [ε ̃]. Liaison avec ce qui suit: vingt et un hommes [œ ̃nɔm]; sans liaison, de un à dix [-œ ̃a-]. Sans liaison avec ce qui précède, cent un, livre un, un un, le un [sɑ ̃ œ ̃], [livʀ ə œ ̃], [œ ̃ œ ̃], [lə œ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. numéral cardinal. 1. a) fin xes. expr. de l'unicité « qui est unique; un seul » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 273: En huna fet, huna vertet Tuit soi fidel devent ester; 303); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 448: Set a mei sole vels une feiz parlasses; 531: Ad une voiz crient la gent menude); ca 1100 un sul mot (Roland, éd. J. Bédier, 22); b) id. expr. de l'unité (ibid., 972: Jusqu'a un an avrum France saisie; 2751: d'oi cest jur en un meis); c) ca 1165 expr. de l'identité (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. B. Constans, 5109: il furent andui [des personnes] d'un grant e d'une groisse e d'un semblant); ca 1170 (Rois, III, III, 18, éd. E. R. Curtius, p. 117: jo e ceste meschine avum mes en une maison); fin xiies. estre d'un eage (Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 1299); 2. empl. pronom. a) α) ca 1100 par uns e uns « un par un » (Roland, 2190); 1160-74 e uns e uns (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 6404); xiiies. un a un (Benoît de Ste-Maure, Troie, 26251, var. M1); β) 1559 pas un « aucun » (Amyot, trad. Plutarque, Hommes illustres, Périclès, 12, éd. G. Walter, t. 1, 1959, p. 340); b) α) ca 1165 venir a un « se réunir, former un tout » en parlant de choses (Benoît de Ste-Maure, Troie, 16728); β) 1176 fig. se tenir a un en parlant de pers. « ne faire qu'un, être uni » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2793); 1180-90 estre a un de (aucune rien) « être d'accord pour » (Thomas, Tristan, fragm. Sneyd1, éd. B. Wind, 367); γ) 1532 ce m'est tout ung « cela m'est indifférent, peu m'importe » (Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, XIV, 24, p. 116); c) 1176-81 en doner une « donner un coup » (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 4210); 3. empl. nom. xves. « le chiffre qui note l'unité » ne pooir dire ung ne deux « perdre la parole par l'émotion » (Myst. St Clément, 137 b ds T.-L., s.v. deus); 1718 un un (Ac.). B. Empl. ordinal 1. 1222, janv. St-Omer (Charte, éd. M. Gysseling ds Scriptorium t. 3, 1949, p. 199: lan del incarnation [...] mil et deus cens et vinte un); 2. 1659 (Scarron, Virgile travesti, VIII, Lyon, Cl. La Rivière, 1664, p. 629: Enfin les nefs si bien voguèrent, Q'entr' une et deux, après midy); 3. a) 1811 lang. des comédiens le un « premier acte d'une œuvre » (d'apr. Esn.); b) 1890 journ. La une (ibid.); 4. 1812 « qui porte le numéro 1 » (Mozin-Biber). Du lat. unus, adj. numéral « un », d'ordinaire au sing., au plur. avec des subst. qui n'ont pas de sing. (una castra; in unis aedibus, Térence, Eun., 367) [empl. auquel corresp. l'a. fr. un2A 4]; fréq. relevé en rel. avec alter « autre, second » (una ex parte ... altera ex parte) et constr. avec un génitif partitif ou de, ex accompagnés de l'ablatif (unus e/de civibus; pastorum unus); empl. subst. masc.: « une personne » (ad unum « sans exception, jusqu'au dernier ») − ou neutre (in unum cogere « en un point, en un lieu »); signifie spéc. « un seul » masc. (unus adhuc fuit, cui ... Cicéron, Verr., 3, 81) − ou neutre (nihil dico praeter unum, Id., Sest., 8) [de là, un3]; de là, dans la lang. fam. un empl. proche d'un indéf. (Térence, Andr., 118: unam aspicio adulescentulam; Cicéron, De Or., I, 132: sicut unus paterfamilias loquor) qui devient plus fréq. à basse époque: Ecce princeps unus accessit (Matth. IX, 18); accessit ad eum una ancilla (ibid. XXVI, 69) [de là un2]. Unus exprime également, dans la lang. class., l'identité « même, le même » (uno tempore; una atque eadem causa) [de là, spéc. un1A 1 c], et p. ext., à basse époque « un, uni, en harmonie » (quoniam unus panis, unum corpus multi sumus, I Cor. X, 17), « unique (spéc. en parlant de Dieu) » (Ephes. IV, 6) [de là, spéc. un41-3], v. Vään., § 263. En a. fr., un art. indéf. réfère la notion du subst. à un obj. jusqu'alors non évoqué, sa valeur la plus cour. étant « un certain », tandis que l'absence d'art. montre le subst. dans son indétermination. Jusque vers le mil. du xiies., un manque gén. dans les cont. indéterminés, notamment dans les phrases nég., hyp., interrogatives. Bbg. Wilmet (M.). La Détermination nom. Paris, 1986, pp. 74-78.