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TRUBLION, subst. masc.
A. − HIST. POL. [Avec majuscule] Agitateur royaliste et nationaliste pendant l'affaire Dreyfus. La fleur du nationalisme français, l'élite de nos Trublions, n'a pas assiégé (...) les légations de la Chine et du Japon (A. France, Pierre bl., 1905, p. 214).Ce lecteur d'Ubu fut dès lors appelé par la presse de gauche le décerveleur Dubuc. Et, allant d'Ubu à Dubuc, le mot ne s'y arrêta pas, ni aux journaux. Il plut au goût excellent de M. Anatole France, qui, dans M. Bergeret à Paris, l'incorpora au vocabulaire prêté habituellement par lui aux jeunes Trublions (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 171).
B. − Péj. Individu faisant délibérément de l'agitation pour inviter au désordre, semer le trouble quelque part. Synon. agitateur2, perturbateur.Tandis que les jeunes, les ouvriers, les enseignants marquent leur détermination pour une démocratie économique et sociale, conservateurs et communistes s'entendent sans le dire pour honnir ces trublions qui veulent remodeler le visage de l'agriculture française (Debatisse, Révol. silenc., 1963, p. 207).
Prononc. et Orth.: [tʀyblijɔ ̃]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1898 nom propre; désigne Philippe, duc d'Orléans [1869-1926], chef de file des royalistes pendant l'affaire Dreyfus (A. France, H. C. Vieux textes traduits par M. Bergeret, in Écho de Paris, 29 nov. ds M.-C. Bancquart, A. France polémiste, Paris, Nizet, 1962, p. 357: Il n'est pas facile de savoir qui sont en réalité les personnages que le poète nomme Prodotès [= Esterhazy] et Trublion [...] Quant à ce Trublion, nous voyons que c'est un descendant des tyrans [...] Ce nom [...] est celui d'une écuelle [texte non repris ds M. Bergeret à Paris]); 1900 les Trublions « partisans des royalistes à la même époque » (Id., Prophéties ds Figaro, 15 août, ibid., p. 358: S'il y a encore une sibylle à Panzoust [déclare M. Bergeret], je lui demanderais [...] ce qu'il doit advenir des Trublions qui pour l'heure infestent le beau pays de France); 2. 1941 cont. non pol. (La Varende, Roi d'Écosse, p. 127). Terme forgé de manière plais. par Anatole France, à l'aide du gr. τ ρ υ ́ β λ ι ο ν « bol, écuelle », trad. du surnom de Gamelle donné au duc Philippe d'Orléans qui, le 3 févr. 1890, avait fait une demande pour tirer au sort et faire son service militaire; comme il appartenait à une famille bannie, il fut incarcéré quelques mois; cet épisode explique son surnom (v. M.-C. Bancquart, op. cit., p. 353, note 144). Le mot a été ultérieurement rapproché de troubler*.