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TRUANDERIE, subst. fém.
A. − [Corresp. à truand A]
1. HIST. [Au Moy. Âge et sous l'Ancien Régime]
a) État de truand. (Dict. xixeet xxes.).
b) Assemblée, réunion de truands; p. ext., précédé de l'art. déf., groupe social constitué par les truands. L'écolier toucha enfin au balcon de la galerie, et l'enjamba assez lestement aux applaudissements de toute la truanderie (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 480).Beaucoup d'écoliers perdus, de moines défroqués se faisaient truands (...), et c'est à eux qu'on attribue l'origine du langage argotique, ainsi que de cette organisation de la truanderie (Lar. 19e).
P. méton. [Parfois avec une majuscule] Lieu de réunion, repaire de truands. Grande Truanderie; Petite Truanderie. Chaque matin, il partait de la truanderie (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 298).
2. Pop., vieilli
a) Groupe de mendiants. Synon. gueusaille, gueuserie.La truanderie, la haute pouillerie noire, assise alentour, sous les maigres cocotiers jaunes: de vieilles femmes lépreuses tendant leurs mains pleines d'ulcères blancs pour demander l'aumône (Loti, Spahi, 1881, p. 265).
b) P. ext. Ramassis de gens méprisables ou considérés comme tels. Synon. canaille, racaille.Toute cette truanderie saoulée d'ay [v. 3] à bas prix (Goncourt, Journal, 1857, p. 385).
B. − [Corresp. à truand B 1]
1.
a) État de truand, délinquance. [Était aussi élève à la pension Escarh] mon pote Frisé Chavagnat qui a sombré plus tard dans la truanderie (Trignol, Pantruche, 1946, p. 18).
b) Groupe social formé par les truands. Synon. milieu, mitan, pègre.Les bagnoles de la truanderie engorgeaient la rue de Montyon. C'était jour d'ouverture [du nouveau cabaret pour voyous] (Le Breton, Razzia, 1954, p. 21).
2. P. ext.
a) Comportement de celui qui trompe ou cherche à tromper autrui, fourberie. Les armes de Satan c'est la truanderie Le mauvais camarade et la cafarderie (Péguy, Tapisserie Ste Geneviève et J. d'Arc, 1913, p. 90).
b) [Corresp. à truand B 1 b] Acte, manœuvre de truand; en partic., escroquerie. Et le président [de la Commission de Discipline des Conducteurs de voitures publiques] de lire (...) les plus savoureuses truanderies qu'il avait pu extraire du dossier (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 209).
Prononc. et Orth.: [tʀyɑ ̃dʀi]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1292 La Truanderie [n. d'une rue à Paris] (Le Livre de la Taille de Paris, éd. Géraud, p. 8); 2. a) ca 1330 « mendicité, gueuserie » (Guillaume de Digulleville, Pélerinage vie hum., 9726 ds T.-L.); b) 1409 « parole de truand, tromperie, mensonge » (Arch. JJ 164, pièce 112 ds Gdf.); c) 1572 [éd.] « coquinerie » (Amyot, Comment discerner le flatteur ds Œuvres morales de Plutarque, p. 40). Dér. de truand*; suff. -erie*. Cf. trüandie « coquinerie » (fin xiies., Moniage Guillaume, 1376 ds T.-L.), truandise « mendicité » ([Chrétien de Troyes], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 609). Fréq. abs. littér.: 28.