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TROUSSEAU, subst. masc.
I.
A. −
1.
a) Vx. Réunion d'objets de même nature liés ensemble. Trousseau de poignards, de cordelettes. Il partit avant le jour, bien équipé, une arbalète sur l'épaule et un trousseau de flèches à l'arçon de la selle (Flaub., St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 92).
b) Trousseau de clefs ou, absol., trousseau. Réunion de plusieurs clefs attachées ensemble. Elle ferma la porte vitrée du meuble et en détacha la clef qui prit place, parmi d'autres, dans le trousseau qu'elle portait toujours avec elle (Bourget, Disciple, 1889, p. 80).Quand il fut devant la porte secrète, il respira plus librement et tira de sa poche l'énorme trousseau de clefs qui ne le quittait jamais (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 187).
[Dans un cont. métaph.] Il semble qu'on soit en droit de récapituler, en faisant sonner haut et clair, une dernière fois, les quelques clés d'or qu'il convient de suspendre au trousseau du réformateur (Antoine, Passeron, Réforme Univ., 1966, p. 135).
2. ANAT. Petit faisceau de fibres ou de vaisseaux. Trousseau ligamenteux, musculaire. Les fibres de ce tissu sont volumineuses, serrées les unes contre les autres, formant des trousseaux fibreux plus ou moins denses (Dopter dsNouv. Traité Méd.fasc. 31927, p. 290).
B. − Ensemble de vêtements, de linge, d'objets de toilette.
1. Ensemble de vêtements et de linge de maison que reçoit une jeune fille qui se marie ou qui entre en religion. Trousseau de mariage; se marier sans trousseau. Dès qu'une fille naissait, on commençait son trousseau. Achevé, les voisins et les voisines étaient conviés à venir l'admirer. Les lits, les bancs en étaient chargés, la table surtout où s'étalait le linge fin de corps (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 22).
P. méton. Rayon de grand magasin où l'on vend les trousseaux de mariage. Il était près d'elle, aux trousseaux, quand un garçon de magasin, qui enlevait un paquet, la heurta d'un tel coup, qu'elle porta les deux mains à son ventre (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 730).
En partic., vieilli. Œuvre du, des trousseau(x). Œuvre religieuse où l'on apprenait aux jeunes filles à confectionner leur trousseau et où on leur enseignait les qualités de bonne ménagère. Armande: Nous sommes en effet secrétaires de l'œuvre des trousseaux. L'Inspecteur: Et de quoi est-il question, en ce moment, à l'œuvre des trousseaux? (Giraudoux, Intermezzo, 1933, I, 5, p. 34).
2. Ensemble de vêtements, de linge et d'objets de toilette dont on pourvoit un enfant qui quitte sa famille. Trousseau de collège, de pension; trousseau de collégien, de pensionnaire. La voix d'homme reprit:La petite a un trousseau? (...)Sans doute elle a un trousseau, le pauvre trésor (...). Et un beau trousseau encore! Un trousseau insensé. Tout par douzaines; et des robes de soie comme une dame (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 192).Il avait obtenu une bourse entière d'internat; quant à son trousseau et à ses menus frais, le patron de sa mère s'en chargea (Arland, Ordre, 1929, p. 123).
3. Ensemble de linge et de menus objets nécessaire à un enfant nouveau-né; p. anal., vêtements et accessoires de poupée, de baigneur. Synon. layette.Ses esclaves (...) s'empressaient à manier l'aiguille, la navette et le fuseau, et travaillaient à l'envi au trousseau de l'enfant attendu (A. France, Balth., Laeta Acilia, 1889, p. 113).Tous les jouets sont rangés avec goût dans une armoire. La poupée et le trousseau sont dans un tiroir (Frapié, Maternelle, 1904, p. 119).
4. Ensemble de vêtements, d'accessoires et d'objets de toilette dont dispose une personne ou dont elle se munit pour effectuer un voyage, un déplacement. Trousseau d'ouvrier, de soldat; trousseau de campagne; avoir un mince trousseau. Je suis si occupée à mon petit trousseau de voyage, qu'il n'y a pas moyen d'écrire ni de lire (E. de Guérin, Journal, 1838, p. 243).Sept ans sans acheter un seul vêtement, sauf quelques bleus de travail pour remplacer ceux qui étaient usagés. J'avais la chance de pouvoir user un bon trousseau, cela allait pour le quotidien (Debatisse, Révol. silenc., 1963, p. 61).
P. métaph. Joie est mon caractère, c'est la faute à Voltaire, misère est mon trousseau, c'est la faute à Rousseau (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 460).
II.
A. − FOND. ET LAMINAGE. Procédé de moulage au sable des pièces de révolution. Moulage au trousseau. (Ds Peyroux Techn. Métiers 1985). Appareil permettant ce type de moulage. Pour faire le modèle [pour moulage du canon], on prend un axe de bois léger, bien dressé (...). Cet axe se nomme le trousseau (M.-A. Muller, Roger, Évol. fond. cuivre, 1903, p. 260).
B. − NUMISM. ,,Nom donné, lors du monnayage au marteau, au coin inférieur ou coin de revers`` (Adeline, Lex. termes art, 1884).
REM.
Trousseau, subst. masc. vitic.a) Cépage noir à petits grains en grappes serrées, spécifique au Jura, et donnant du vin rouge. Le vin rouge [d'Arbois] est fourni par les cépages trousseau et pinot noir. (...) si c'est (...) le trousseau [qui domine], le vin est alors rouge rubis, souple et léger (Vins, Encyclop. prat. des vins du monde, Paris, Atlas, t. 1, 1979, p. 135).b) P. méton. Vin rouge issu de ce raisin. Un excellent trousseau, corsé, avec beaucoup de matière et de fond, laissant présager une bonne garde (R. du vin de France, juin 1986, p. 110).
Prononc. et Orth.: [tʀuso]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 torsel « paquet de quelque chose » (Eneas, 4529 ds T.-L.); 1160-74 troussel « botte d'herbe » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2422); 1260 troussiau « id. » (Estienne Boileau, Métiers, éd. Lespinasse et Bonnardot, 1repart., LXXXV, 6); 1352-56 trousseaul (Jehan le Bel, Chron., chap. 38, éd. J. Viard et E. Deprez, t. 1, p. 200); b) 1508 trousseaul « bande de métal propre à trousser quelque chose » (Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, éd. A. Deville, 536); 1633 « paquet de clés réunies par un anneau » (L'Heureuse tromperie, de M. de Bois Robert ds Mém. Soc. Hist. de Paris et de l'Île-de-France, t. 28, p. 129); 2. a) 1228 trossel « vêtements, linge, tout ce qu'on donne à une jeune fille, lorsqu'elle se marie » (Jean Renart, Guillaume de Dole, éd. F. Lecoy, 4070); 1260 trousel (Estienne Boileau, op. cit., 2epart., I, 32); b) 1832 « vêtements, linge, qu'on donne pour vêtir un enfant que l'on met en nourrice » (Raymond); 1834 « vêtements, linge, qu'on donne à un jeune homme en le mettant au collège » (Boiste); 3. 1522 trousseaul « coin qui porte l'empreinte de l'effigie ou de la croix et servant à marquer la monnaie au marteau (opposé à pile) » (doc. ds Gay t. 2). Dér. de trousse*; suff. -eau*. Fréq. abs. littér.: 329. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 343, b) 658; xxes.: a) 600, b) 391.