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TROUBLE-FÊTE, subst. inv.
A. − Personne qui interrompt, perturbe le cours d'un moment agréable, d'un événement heureux. Synon. importun, fam. bonnet* de nuit, éteignoir, rabat-joie.Jouer les trouble-fête; arriver en trouble-fête; rôle de trouble-fête. Mais le curé la retint (...) parce qu'une jolie femme n'est jamais un trouble-fête pour qui que ce soit (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 314).Le petit Jeannin, joyeux, léger, ennemi des trouble-fête, fougueusement épris du plaisir, des jeux violents (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1534).
Empl. adj. On voyait à l'intérieur (...) un homme en bras de chemises, qui promenait un enfant brailleur, avec ce pas énervé des jeunes pères qui casseraient bien le mioche trouble-fête (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 302).
En partic. [À propos d'un inanimé] La note intense [du Majeur teinté de Mineur] (...) est le trouble-fête qui vient arrêter net les élans de la joie (Gevaert, Harm., 1885, p. 142).Quand il vit Christophe montrer le poing à l'oiseau [du carillon] qui saluait, et crier qu'au nom du ciel on emportât de là cet idiot, ce spectre ventriloque, il trouva pour la première fois de sa vie que ce bruit était en effet intolérable; et, prenant une chaise, il voulut grimper dessus, pour décrocher le trouble-fête (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 568).
B. − Personne qui, par sa manière de parler, d'écrire, d'agir, dérange, fait naître le doute ou l'inquiétude. De telles gens [comme Gui Patin] sont parfois des trouble-fêtes; il en faut pourtant de cette trempe et de ce ton pour faire contre-poids aux mous, aux doucereux, aux âmes moutonnières, comme il les appelle, à tous ceux qui suivent la vogue et le succès (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 8, 1853, p. 124).
Empl. adj. Tirésias (...): Madame! Méfiez-vous, cette jeunesse a la tête chaude, elle est crédule... arriviste (...). Jocaste: Dieux! Que vous êtes insupportable. Insupportable et trouble-fête. Toujours, vous arrêtez l'élan, vous empêchez les miracles avec votre intelligence et votre incrédulité (Cocteau, Mach. infern., 1934, I, p. 51).
Prononc. et Orth.: [tʀubləfεt]. Ac. 1694-1718: troublefeste; dep. 1740: trouble-fête. Inv. ds les dict. mais prop. du Conseil sup. de la lang. fr. ds Doc. admin. du J.O., 6 déc. 1990, p. 14: des trouble-fêtes; v. aussi Sainte-Beuve, supra. Étymol. et Hist. 1. xiiies. subst. masc. troblefeste « personne qui trouble des réjouissances » (Isopet de Lyon, 1990 ds T.-L.); 1508 trouble-feste (Eloy d'Amerval, Livre de la Deablerie, éd. C. F. Ward, 136a); 1832 « personne qui sème le doute, qui dérange » (Hugo, N.-D. Paris, p. 80); 2. 1588 adj. raison trouble-feste (Montaigne, Essais, II, 9, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 996). Formé de trouble (tiré de troubler*) et de fête*. Fréq. abs. littér.: 24.