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TRISTEMENT, adv.
[L'adj. ou le suj. du verbe modifié par l'adv. renvoie à]
A. − [un être animé qui éprouve l'état de tristesse ou qui l'exprime par sa manière d'être]
1. En étant triste; avec tristesse. Anton. gaiement, joyeusement.Boire, errer, vivre seul (bien) tristement. Il faut qu'elle fasse un grand effort pour parler. Encore ne trouvera-t-elle qu'une injure. Mais elle l'articule lentement, tristement, si tristement que le père n'a pas compris d'abord (Bernanos, Mouchette, 1937, p. 1316).Elsa se mit à pleurer, doucement, tristement (Sagan, Bonjour tristesse, 1954, p. 61).
− Dans le domaine artist., littér.D'une manière triste. Roman, pièce qui finit tristement. La figure voilée d'une femme fine, désabusée, savante en tromperie, en délicatesse, convient au seuil de ce livre qui tristement parlera du plaisir (Colette, Ces plais., 1932, p. 39).
2. D'un air triste, d'une manière qui exprime la tristesse. Baisser, hocher, secouer la tête tristement; dire, murmurer, répliquer, soupirer, sourire tristement. Pour le largo, tu gémiras Tristement, mais sensiblement (Grillet, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 141).
B. −
1. [un inanimé qui suscite de la tristesse chez autrui, en raison d'un manque d'animation, de vie, de gaieté, de couleur] D'une manière qui incite à la mélancolie, qui inspire des pensées graves ou sombres. La pluie tombait tristement. L'église tinte un glas tristement (Verlaine, Œuvres compl., t. 1, Sagesse, 1881, p. 270).Des étages d'égale proportion s'élevaient tristement l'un sur l'autre (Carco, Équipe, 1919, p. 29).
2. [un être animé ou inanimé, sans idée de tristesse]
a) D'une manière affligeante, bien mauvaise, pitoyable. Synon. pitoyablement.La politique va tristement. Thiers a été un peu jusqu'ici au-dessous de la position qu'il a soulevée. Peut-être a-t-il voulu attendre les Chambres pour avoir raison avec plus d'éclat (Sainte-Beuve, Corresp., t. 3, 1840, p. 374).Deux petites ailes cotonneuses palpitent tristement à son dos [d'un vieux cupidon], comme de dégoût (Toulet, Nane, 1905, p. 162).
Synon. de faiblement, médiocrement.La façade de la maison et sa terrasse (...) reprenaient à deux heures leur vrai visage croisillé de poutrelles, d'auvents et de persiennes chocolat, que la colline d'en face éclairait, par réverbération, d'une lumière fausse qui imitait tristement le soleil (Colette, Seconde, 1929, p. 21).
b) En partic. Cruellement, tragiquement. Aucun [témoignage] ne m'a jamais semblé aussi tristement décisif que l'exécrable condamnation du grand Lavoisier (Comte, Philos. posit., t. 4, 1893 [1839], p. 59, note 1).Un accident de ce genre [de dégagement instantané d'acide carbonique] est demeuré tristement célèbre dans les annales du travail souterrain: le 25 avril 1885, aux mines de Rochebelle, une explosion, due à l'acide carbonique, déplaça 400 tonnes de charbon à plus de 100 mètres (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 252).
Prononc. et Orth.: [tʀistəmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1150 (Conte de Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 2999). Dér. de triste*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 1 299. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 247, b) 2 040; xxes.: a) 1 774, b) 1 446.