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TRIOMPHATEUR, -TRICE, adj. et subst.
I. − Subst. et adj.
A. − ANTIQ. ROMAINE, subst. masc. Général victorieux qui avait obtenu les honneurs du triomphe. Le triomphateur montait au Capitole. As-tu pensé quelquefois à un soir de triomphe, quand les légions rentraient, que les parfums brûlaient autour du char du triomphateur et que les rois captifs marchaient derrière? (Flaub., Corresp., 1846, p. 206).
En appos. Eudore triomphateur et revêtu des dignités de l'Empire, Eudore, estimé de Dioclétien, adoré des soldats, chéri du prince héritier de la pourpre, n'est-il pas le glorieux époux qui peut défendre et protéger Cymodocée? (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 153).
B. − (Personne ou groupe) qui a remporté une éclatante victoire militaire; p. ext., qui a remporté un grand succès dans un domaine quelconque. Synon. vainqueur, victorieux.Général triomphateur; armée, nation triomphatrice. Vive Marat! Le triomphateur entra comme le Destin dans la salle de la Convention (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 55).
[P. méton.] On m'a descendue dans un établissement bien plus commode à deux pas d'ici, au Grand César. Ce nom triomphateur me semble d'heureux augure (E. de Guérin, Lettres, 1846, p. 483).
P. anal. À la fin de ce XIXesiècle mouvementé où toutes les techniques ont connu des alternatives d'abandons et de retours, d'indifférence et de succès, l'eau-forte originale est la grande triomphatrice (Dacier1944, p. 122).
En triomphateur.Quand les dieux de l'Inde se glissent ainsi dans un mythe déjà largement répandu, c'est presque furtivement, mais quand ils apparaissent dans les épopées, c'est en triomphateurs (Cuisinier, Danse sacrée, 1951, p. 94).
II. − Adj. [En parlant d'une chose]
A. − Qui a remporté un succès total, qui s'impose sans conteste. Nous rencontrerons sur notre route encore d'autres nécessités, qui toutes disparaîtront, comme les premières, sous des nécessités plus grandes, jusqu'à ce que vienne enfin l'équation générale, la nécessité suprême, le fait triomphateur, qui doit établir le règne du travail à jamais (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 322).
B. − Qui marque ou qui exprime une fierté de vainqueur, une orgueilleuse assurance. Synon. triomphal, triomphant.Air triomphateur. Lui seul [Claudel] devrait en être gêné. D'autant plus que le catholicisme triomphateur qu'il incarne n'irrite pas les seuls incrédules (Gide, Ainsi soit-il, 1951, p. 1224).
Prononc. et Orth.: [tʀiɔ ̃fatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) Ca 1370 « celui, celle qui a remporté une victoire, un succès » (Jean le Fèvre, Mathelus, éd. A. G. Van Hamel, IV, 800: mon createur Triomphateur et salvateur [en parlant du Christ, vainqueur du péché, de la mort]); av. 1514 fém. la grand triomphateresse de Grenade (Le Maire, Cour. Marg. IV, 92 ds Hug.); 1769, 27 mai triomphatrice de l'empire ottoman (Voltaire, À Catherine II ds Corresp., éd. Th. Besterman, t. 34, 1974, p. 477); b) 1690 antiq. « général romain qui a les honneurs du triomphe » (Fur.); 1725 triomphateurs romains (Fontenelle, Pierre I ds Littré); c) 1872 p. ext. de b en triomphateur « sous les acclamations de la foule » (A. Daudet, Tartarin de T., p. 7); 2. 1776, 4 juill. « celui qui remporte une victoire dans un domaine quelconque » (Voltaire, À La Harpe, op. cit., t. 43, 1975, p. 218: ce n'est qu'une nouvelle mode d'ajuster des lauriers sur la tête d'un triomphateur). B. Adj. 1. av. 1813 « qui concerne le triomphe » arcs triomphateurs (Delille, Imag., VII ds Littré); 2. id. « qui triomphe, qui remporte une victoire » dieu triomphateur (Id. d'apr. Besch. 1845); 3. id. « qui exprime la victoire, le succès » air triomphateur (Id., ibid.). Dér. de triompher*; suff. -(at)eur2*. Fréq. abs. littér.: 138.