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TRIBUTAIRE, adj.
A. −
1. Vx ou HIST. Qui paie tribut ou qui est assujetti à un pouvoir. Pays, peuples tributaires. Le vizir avait prononcé le mot de tribut et l'orgueil du plénipotentiaire polonais en fut révolté: « Les Polonais, s'écria-t-il, sont un peuple libre et ne payent tribut à personne: ils sont prêts (...) à reconnaître les services rendus par un don gratuit, mais jamais ils ne consentiront à devenir tributaires » (Mérimée, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 141).Guy méritait d'autant moins le pardon qu'il venait de se rendre coupable d'une action abominable. Au voisinage d'Alscalon nomadisaient des bédouins, tributaires et clients du roi (Grousset, Croisades, 1939, p. 231).
Empl. subst. Quand on compare la conduite ordinaire de Rome envers les peuples conquis avec les horribles vexations et les caprices insultants que les Athéniens, d'ailleurs si aimables, prodiguaient si fréquemment à leurs tributaires de l'Archipel (...) on sent bien que cette seconde nation se hâte d'exploiter (...) une prépondérance qui n'a rien de stable (Comte, Philos. posit., t. 5, 1894 [1841], p. 216).
2. Qui est sous la dépendance de quelqu'un, de quelque chose. Synon. dépendant.Sa vie [d'Edouard Dujardin] est la preuve d'un grand culte pour les lettres et les arts, lesquels chez lui n'ont jamais été tributaires des nécessités matérielles (Léautaud, Théâtre M. Boissard, 1943, p. 82).
B. − [En parlant d'un cours d'eau] Qui se jette dans un cours d'eau plus important, dans un lac, dans la mer. Plus de soixante rivières apportent leurs richesses à ce fleuve; celles dont le cours vient de l'est et du midi sortent des hauteurs qui divisent les eaux tributaires de l'Atlantique, des eaux descendantes à l'Ohio et au Mississipi (Chateaubr., Voy. Amér. et Ital., t. 1, 1827, p. 85).Les lacs sont alimentés (...) soit par des affluents tributaires (...) superficiels, soit par afflux d'eau souterraine (Baulig1956).
P. métaph. Le dépaysement surtout et la variété des lieux, quand on commence d'aimer, tournent au profit de l'amour; comme tout ce qu'il rencontre lui est tributaire, il ressemble à ces eaux qui grossissent plus vite en se déplaçant (Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, 1834, p. 121).
Prononc. et Orth.: [tʀibytε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Subst. 1155 « domaine qui paie un tribut » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 2588); 1155 « personne qui paie un tribut » (Id., ibid., 3921); 2. adj. a) 1160 « qui paie tribut » (Enéas, 9420 ds T.-L.); b) 1573 « soumis » mon cœur tributaire (Desportes, Les Amours de Diane, éd. V. E. Graham, Premier livre, LXIX, Complainte, 9, p. 163); c) 1771 « (d'un cours d'eau) qui se jette dans un autre cours d'eau, dans un lac ou dans la mer » (Trév.); d) av. 1741 « qui ne peut s'affranchir de » Tributaires des douleurs (J. B. Rouss., Odes, IV, 9 ds Littré). Empr. au lat. class.tributarius « qui concerne le tribut, tributaire » dér. de tributum, v. tribut; 2 c dès 1578 dans la lang. du théâtre tragique tributaires eaux (Garnier, Marc Antoine, 776 ds Les Tragédies, éd. W. Foerster, I, 176) cf. 1604 [éd.] (Montchrestien, La Reine d'Escosse, éd. J. D. Crivelli, 32), où tributaire est empl. métaphoriquement pour qualifier le fleuve d'un pays conquis. Fréq. abs. littér.: 113.