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TRANSFUSER, verbe trans.
A. − Vx. Faire passer un liquide d'un récipient dans un autre. (Dict. xixeet xxes.). Synon. transvaser.
B. −
1. MÉD. Injecter du sang dans les veines d'un malade, parfois d'un animal. Le pape Innocent VIII se fit transfuser le sang de trois jeunes gens. Mais après cette opération il mourut. Il est plausible que la mort fut causée par la technique même de la transfusion (Carrel, L'Homme, 1935, p. 217).Les expressions « liens du sang », « enfants du même sang », « je reconnais mon sang » me suggérèrent que le jour des noces et une fois pour toutes on transfusait un peu du sang de l'époux dans les veines de l'épouse (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 86).
[Le compl. désigne le malade] Le malade continue à saigner et devient un véritable tonneau des Danaïdes. On le transfuse d'un côté, il saigne de l'autre (Quillet Méd.1965, p. 154).
Part. passé adj. et subst. Après inoculation sous-cutanée d'un dixième de milligramme seulement de culture virulente, le sang des cobayes se montre toujours infectant pour les cobayes neufs transfusés (...) et (...) chez les transfusés, les lésions sont d'autant plus discrètes que le nombre des bacilles véhiculés par le sang est moindre (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 225).
2. Transmettre des éléments du sang, p. ext., des caractères héréditaires. Peu à peu il avait attiré [un gitan] les filles de ce pays pauvre en hommes, transfusé du sang ligure à ces déserts français et repeuplé la région (Morand, Homme pressé, 1941, p. 140).F. R. Lillie [1916] a étudié le cas des jumeaux de sexe différent, reliés par des anastomoses placentaires (...). La femelle offre des malformations génitales et manifeste, après la puberté, un comportement anormal provoqué par des messagers chimiques transfusés par son frère (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 653).P. métaph. Comment reprocher à des hommes de vingt-cinq ans [Du Bellay et ses amis] qui (...) viennent de se plonger dans ces belles lectures de l'Antiquité (...) d'en vouloir communiquer l'émotion généreuse, d'en vouloir verser la sève et comme transfuser le sang dans une langue moderne (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 8, 1864, p. 293).
C. − P. anal. ou au fig. Faire passer en quelqu'un, dans quelque chose certains caractères, communiquer quelque chose. Synon. infuser, insuffler.Les merveilles du toucher, auxquelles nous devons Paganini, Raphaël, Michel-Ange, Huerta le guitariste, Taglioni, Liszt, artistes qui tous transfusent leurs âmes par des mouvements dont ils ont seuls le secret (Balzac, Théor. démarche, 1833, p. 621).À l'ombre de Christophe, Olivier reprenait goût à la lumière; Christophe lui transfusait un peu de son abondante vitalité, de sa robustesse physique et morale (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 944).
Transfuser un sang nouveau, neuf. Régénérer. Je me souvenais du soir (...) où il avait parlé de la nécessité de transfuser à son affaire un sang nouveau (Vialar, Carambouille, 1949, p. 288).
Empl. pronom. Se transmettre. Après la guerre, les petites revues qui naquirent encore en quantité (...) n'ont fait que prolonger, la plupart du temps avec virulence et talent, les querelles dites « de l'après-guerre ». Ainsi, le surréalisme s'est-il comme transfusé depuis 10 ans de revue en revue (Civilis. écr., 1939, p. 34-4).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɑ ̃sfyze], (il) transfuse [-fy:z]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1668, 6 févr. « opérer une transfusion [de sang] » (ds Journal des Savants, t. 2, années 1667-1671, Amsterdam, P. Le Grand, 1679, p. 319: un Epagneul auquel on avoit [...] transfusé du sang de Mouton); 1845 part. passé adj. sang transfusé (Besch.); 1882 le corps du transfusé (G. Hayem, Leçons sur les modifications du sang, p. 372 ds Quem. DDL t. 8); 2. 1701 « faire passer un liquide d'un récipient dans un autre » (Pomey); 3. 1833 p. anal. « faire passer des qualités, des dons, les communiquer à d'autres » (Balzac, loc. cit.); 1848 (Chateaubr., Mém., t. 4, p. 442: Le dialecte dont se sert Zanze, exhale un parfum du sol impossible à transfuser dans une autre langue). Dér., à l'aide de dés. -er, de transfus « transfusé » (1548 La Planche, trad. Tacite l. IV, 160 rods Hug.), part. passé de transfundre « faire passer, transmettre » (1542 Changy, trad. Instit., I, 4, ibid.), empr. au lat. transfundere « transvaser », fig. « déverser, reporter sur, répandre ». Fréq. abs. littér.: 12.
DÉR.
Transfuseur, -euse, subst.,méd. a) Subst. masc. Personne pratiquant la transfusion. (Dict. xixeet xxes.). b) α) Subst. masc. ,,Appareil pour la transfusion directe du sang du donneur au receveur`` (Méd. Biol. t. 3 1972). ,,Dispositif mécanique particulier faisant partie d'une transfuseuse`` (Méd. Biol. t. 3 1972). β) Subst. fém. ,,Appareil destiné à la transfusion du sang`` (Méd. Biol. t. 3 1972). c) Subst. masc. [Chez Calmette] Animal dont on prélève le sang. Si l'infection des transfuseurs est réalisée par une dose encore plus faible (...) la bacillose se manifeste chez les transfusés (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 225). [tʀ ɑ ̃sfyzœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1667 (Les Opuscules du sieur de La Martinière contre les circulateurs et transfuseurs de sang [titre] ds Quem. DDL t. 10); de transfuser, suff. -eur2*.