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TRAME, subst. fém.
A. − TISS. Ensemble des fils qui croisent transversalement les fils de la chaîne préalablement tendus sur un métier pour constituer définitivement un tissu, une étoffe. Effet de trame; fils de trame; la trame du tapis. Toutes les fenêtres également garnies de métiers [à tisser] où travaillaient deux hommes... alternant leurs gestes sur la trame (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 50).On obtient [dans le tissage] deux nappes [de fils] une nappe supérieure et une nappe inférieure entre lesquelles passe la trame ou duite (Araud, Ch. Thomas, Fabric. drap, 1921, p. 10).
User jusqu'à la trame. Utiliser en parvenant à un point d'extrême usure. Synon. user jusqu'à la corde*.Au fig. User jusqu'à la trame. Employer un procédé, une méthode, une formule, etc., éculés. Gaspar avait décidé de faire une reprise d'une pièce de Gavault, usée jusqu'à la trame et qui montrait toutes ses reprises (Vialar, Carambouille, 1949, p. 146).
P. métaph. ou au fig. Vous connaissez enfin son secret odieux. Mais de ses trahisons la trame découverte, Ne fera, je le crains qu'avancer notre perte (Constant, Wallstein, 1809, II, 3, p. 50).La souffrance aiguë s'irradie, pousse en tous sens ses merveilleux rameaux, ou court sous la trame des nerfs, pareille à une navette agile (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 275).
B. −
1. ANAT. Structure qui constitue la charpente ou la partie fondamentale d'un tissu animal. Le tissu pulmonaire était réduit à une trame fibreuse (Cadet de Gassicourt, Mal. enf., 1880, p. 176).La sèche, Sepia officinalis, est un mollusque céphalopode dont le corps contient un organe spongieux à trame de chiline associé à un carbonate de chaux (A. France, Balth., Abeille, 1889, p. 149).
2. INFORMAT. ,,Bloc d'informations, composé et transmis selon un ensemble de règles constituant une procédure synchrone de contrôle de liaison de données`` (Morvan Informat. 1983).
3. PHOTOGRAV. Écran constitué d'un fin quadrillage gravé sur une plaque de verre que l'on interpose entre l'original et la couche sensible pour obtenir des effets de relief en photogravure ou en similigravure (d'apr. Bég. Dessin 1978).
4. TÉLÉV. Ensemble des lignes ou points formant l'analyse d'une image (d'apr. Électron. 1960).
C. − Au fig.
1. Ce qui constitue la structure, le fond ou l'enchaînement logique d'une chose organisée et notamment d'une œuvre littéraire ou cinématographique. Synon. texture, tissu2.Maintenant Omer dévidait l'écheveau des fautes vénielles, embrouillées dans les mille actes quotidiens, à travers toute la trame de sa petite existence (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 218).Devant lui, ce n'était qu'une pauvre créature reformant en hâte la trame un instant déchirée de ses mensonges (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 203).
2. Vx. Machination cachée, intrigue nouée dans le but de nuire. Synon. complot, manigance.Elle vit encore au milieu de nous; déjà pleine d'une confiance nouvelle, elle relève cent mille têtes menaçantes, et médite de nouvelles trames pour rétablir son pouvoir sur les ruines de la liberté, et peut-être sur les vices mêmes de la constitution naissante (Robesp., Discours, Contre veto, t. 6, 1789, p. 95).
3. Vx ou poét. Le cours de la vie. [La prêtresse] voit, aux clartés de trois lampes mystiques, Le ciseau destructeur, dans les mains d'Atropos, Retrancher d'un seul coup la trame des héros (Fontanes, Œuvres, Grèce sauvée, t. 1, 1821, p. 295).Delphe des jours d'Oreste a vu couper la trame (Dumas père, Orestie, 1856, II, 10, p. 171).
Prononc. et Orth.: [tʀam]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Désigne une réalité matérielle 1. xiies. (Gloss. de Tours, 329 ds T.-L.,: hoc subtegmen: treme); ca 1250 Douai trainme (Rec. doc. hist. draperie, éd. G. Espinas et H. Pirenne, t. 2, p. 73); 2emoit. xiiies. traime (Rutebeuf, Dame qui fit 3 tours autour du moustier, 76 ds Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 2, p. 295); 1549 trame (Est.); 2. 1764 biol. « tissu, charpente d'un corps organisé » (Bonnet, Contempl. nat., Œuvres, t. VIII, p. 204 ds Littré); 3. a) 1904 terme de photogravure (Nouv. Lar. ill.); b) 1945, déc. télév. trame de 1000 lignes (in Sc. et Vie, 339, p. 228 b ds Quem. DDL t. 28). B. Fig. 1. apr. 1271 traime « moyens de vivre » (Rutebeuf, Plaies du monde, 5, t. 1, p. 378; v. note); 2. a) 1306 « suite d'actions (mauvaises) » ouvrer de foles traimes « mal faire » (Guillaume Guiart, Royaux lignages, éd. N. de Wailly et L. Delisle, 13297), rare; b) av. 1615 « intrigue nouée » ourdir une tresme (E. Pasquier Rech., III, 44 ds Œuvres, t. 1, Amsterdam, Libraires assoc., 1723, col. 333 a); 3. 1552 « cours, développement » (Ronsard, Amours, CXXXI, 14 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 128); 4. « ce qui constitue le tissu, la structure d'un ensemble ») a) 1821 la trame [it.] de la conversation (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 2, p. 102); b) spéc. 1828 d'une œuvre littér. (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., p. 6: la trame du ,,Roman de Renart``); 1885 d'une composition musicale (Gevaert, Instrument, p. 265: la trame légère de son tissu instrumental). Du lat. trama « chaîne; trame; tissu »; la forme rég. traime a été altérée en trame sous l'infl. de tramer*. Fréq. abs. littér.: 565. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 897, b) 643; xxes.: a) 671, b) 889. Bbg. Quem. DDL t. 28.