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TOURBILLON, subst. masc.
A. − Masse d'air, de gaz qui tournoie rapidement. Tourbillons de l'ouragan, du cyclone. Roulant son image, Le léger nuage Monte, flotte et nage Dans son tourbillon (Lamart., Harm., 1830, p. 300).Lorsqu'un gaz s'écoule par un tuyau qui change de section, il y a (...) variation de vitesse (...) accompagnée de remous et de tourbillons qui produisent une perte de charge (Ser, Phys. industr., 1888, p. 303).
En partic. [Dans la phys. cartésienne] Mouvement de rotation qui aurait entraîné la matière primitive et formé les astres par sa condensation. Descartes expliquait le système du monde par l'hypothèse syllogistique des tourbillons (Proudhon, Créat. ordre, 1843, p. 110).Il cite avec éloge (...) L. M. Salentin, qui tentait de faire renaître la doctrine des tourbillons de Descartes (Queneau, Enf. du limon, 1938, p. 148).
B. − P. ext.
1. Mouvement rapide, circulaire ou hélicoïdal de l'air entraînant un fluide ou des particules. Tourbillon de fumée, de poussière. Du Nord, enveloppé d'un tourbillon de brume, Par bonds impétueux, quatre fleuves d'écume Tombèrent, rugissants, dans l'antre du milieu; Les blocs lourds qui roulaient se fondirent au feu (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 49).Il y a des tourbillons de sable! L'ange de la mort apparaîtrait, que nous ne le verrions pas (Lenormand, Simoun, 1921, 13etabl., p. 150).
2. Mouvement hélicoïdal rapide d'un liquide qui forme un creux à sa surface. Il suivait des yeux, machinalement, des tourbillons qui se formaient à la surface de la rivière (...) et son regard attiré par le courant absorba toute sa pensée (Lacretelle, Hts ponts, t. 1, 1932, p. 188).Le fleuve s'engouffrait d'un bloc sous la voûte (...) troué de tourbillons en entonnoirs véhéments qui s'acharnaient sur place (Arnoux, Visite Mathus., 1961, p. 119).
C. − Tout ce qui entraîne ou est entraîné dans un mouvement rapide et circulaire; ce mouvement lui-même. Tourbillon de feuilles mortes. Les esprits de l'air se mirent en route, entraînant Fritz et Sûzel, Hâan et la fille du bourgmestre, Schoultz et sa danseuse dans des tourbillons sans fin (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 194).La jeune fille fut prise dans un tourbillon de claques (La Varende, Roi d'Écosse, 1941, p. 205).
En tourbillon. Loc. adv. Avec un mouvement tourbillonnant. Deux vieilles dames étaient assises dans le salon, et, par les portes ouvertes, des enfants vociférants se poursuivaient d'une pièce à l'autre en tourbillon. Rien ne troublait M. Fauconnier, ni les dames. C'était une demeure livrée à la jeunesse(Chardonne, Bonheur Barbezieux, 1938, p. 39).Loc. adj. [En parlant d'une monture de bijoux] En spirale. Mes yeux tombèrent sur son alliance. Celle de Papa, qu'elle [Maman] avait toujours continué à porter (...) était d'or et flanquée d'une bague de fiançailles « en tourbillon » (H. Bazin, Qui j'ose aimer, 1956, p. 37).
PYROTECHNIE. Artifice de fête qui, à la mise à feu, tournoie rapidement sur lui-même. (Dict. xxes.).
SPORTS
CATCH. Ceinture avant et pivotement qui permet à l'attaquant de plaquer son adversaire au tapis. Une prise de jambes et d'épaules, suivie d'un tourbillon (L'Auto, 6 mars 1934, p. 3 ds Grubb Sports 1937, p. 74).
FOOTB., vieilli. Tactique offensive qui permet aux attaquants par des permutations latérales ou profondes de se démarquer (d'apr. Petiot 1982).
D. − P. anal. Mouvement qui emporte irrésistiblement, agitation intense et désordonnée. Le tourbillon de la vie parisienne; le tourbillon des affaires. Cowper voit dans cette disposition et dans ce vœu universel [vers la retraite] un cri de la conscience qui, longtemps méconnue, mais non abolie, rappelle toute créature humaine à son origine et à sa fin, et l'avertit de sortir du tourbillon des villes, de cette atmosphère qui débilite et qui enflamme, pour revenir là où il y a des traces encore visibles, des vestiges parlants d'un précédent bonheur (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 11, 1854, p. 134).
Littér. Ce qui emporte dans un mouvement irrésistible, dans une espèce de griserie, de vertige. Tout le tourbillon des états temporaires de mon individu me fait l'effet d'être hors de moi, comme la voie lactée est hors de notre globe (Amiel, Journal, 1866, p. 487).Solange: (...) Margot aime Maxime. Maxime aimera Margot. Ils courent dans la nuit. Ils se disputent (...). Fred: Ils suivent leur tourbillon. Vous n'entrez pas dans le système. Vous resterez toujours en dehors de leurs rondes (Cocteau, Mach. à écrire, 1941, III, 8, p. 208).
Prononc. et Orth.: [turbijɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. du xiies. turbeillun « masse d'air emporté par un tournoiement rapide » (Psautier Cambridge, 148, 8 ds T.-L.); xiiies. tourbillon de vent (De Marie et de Marthe, B.N. 1553, fo270 vods Gdf. Compl.); 1461 tourbillon (Villon, Epître à ses amis, 18 ds Le Lais Villon et les Poèmes Variés, éd. J. Rychner et A. Henry, p. 68); 2. a) 1558 « tout ce qui tournoie rapidement (feu, fumée, poussière, etc.) » (Du Bellay, Songe, VII ds Regrets et autres œuvres poétiques, éd. J. Jolliffe et M. A. Screech, p. 313); b) 1611 « eau qui tournoie avec violence » (Cotgr.); 3. 1647 « matière tournant autour de divers centres dont la partie la plus dense aurait formé les astres » (Descartes, Principes de la philos., p. 176); 4. ca 1660 « ce qui entraîne les hommes dans un mouvement rapide » (Ablancourt ds Rich. 1759). Dér., à l'aide du suff. -on1* à valeur augmentative, de l'a. fr. torbeil, torbil « tourbillon » [fin xies. torbeil (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1005)]; fin xiies. turbil (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 14, 12 et 15, 26 ds T.-L.), lui-même issu du lat. class. turbo, turbinis « tourbillon », auquel on a ajouté le suff. -iculus, -ilium (cf. l'esp. torbellino et le port. torvelinho qui sont aussi dus à des substitutions de suff.). Fréq. abs. littér.: 1 243. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 808, b) 2 770; xxes.: a) 1 611, b) 1 289.