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TOUPIE, subst. fém.
A. −
1. Jouet de forme conique, muni d'une pointe sur laquelle il se maintient en équilibre quand on lui imprime un mouvement de rotation à la main ou au moyen d'une ficelle, d'un fouet ou par un mécanisme. Tourner comme une toupie. Des enfants, sous le xyste, exercés par devoir, Roulaient le cercle en cuivre ou fouettaient la toupie, Tandis qu'un grand vieillard, couvert d'un manteau noir, Contemplait gravement cette bande étourdie (Bouilhet, Melaenis, 1857, p. 99).Cette personne lui confisqua sans nul droit une toupie de buis (A. France, Livre ami, 1885, p. 116).
Toupie d'Allemagne. Toupie métallique qui émet un ronflement en tournant. Le poêle, bourré jusqu'à la gueule, ronflait comme une toupie d'Allemagne (Courteline, Gaîtés esc.,Coupe nouv., 1885, IV, p. 224).Le beau matou faisait dignement le tour de la chambre en ronronnant comme une toupie d'Allemagne (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p. 1207).
P. métaph. L'objet littéraire est une étrange toupie qui n'existe qu'en mouvement (Sartre, Sit. II, 1948, p. 91).
2. TECHNOLOGIE
a) ,,Machine servant à réaliser des moulures sur des pièces de bois`` (Dew. Technol. 1973). Il lui faut autour de lui [le menuisier] des copeaux qui volent, du sapin dévoré par la toupie endiablée, pendant que lui-même opère à la main quelque assemblage délicat (Chardonne, Attach., 1943, p. 186).
b) ,,Outil en forme de cône, servant en particulier, à évaser les tuyaux métalliques`` (Barb.-Cad. 1963). [La] façon [de collet battu] consiste à évaser d'abord l'orifice du tuyau au moyen d'une toupie conique en bois, puis à rabattre la paroi au maillet, pour former collet (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 4, 1928, p. 127).
B. − P. anal., péj.
1. Personne de peu de volonté, qui subit les influences d'autrui et mène une vie dissolue. [Dutemps] délaissait pour une toupie espagnole une femme dévouée (L. Daudet, Mésentente, 1911, p. 94).
2. Femme âgée, ridicule ou désagréable. Vieille toupie! Je me rappelle cette vieille toupie chez le père Rigal. Elle était laide, équarrie, avec des trous qui la faisaient ronfler, incolore. De son bec elle mordait toutes les autres (Renard, Journal, 1895, p. 300).Dis, elles sont venues, ce matin, les saintes femmes, les vieilles toupies en robe noire (Sartre, Mouches, 1943, I, 3, p. 27).
Prononc. et Orth.: [tupi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1202 topoie « jouet en forme de poire à base pointue sur laquelle il tourne lorsqu'on lui donne une impulsion à l'aide d'une ficelle enroulée ou d'un fouet » (Jean Bodel, Congés, éd. P. Ruelle, 175, v. note de l'éd.); 1312 tourpoie (Vœux du paon, éd. R. L. Graeme Ritchie, 6403, t. 4, p. 363); 1361-62 tourpie [1393 ms. B] ou tourpoie [1394 ms. A] (J. Froissart, L'Espinette d'amour, éd. A. Fourrier, 241); 1396 tourpie (Manière de lang., éd. P. Meyer, Rev. crit. d'hist. et de litt., 2esemestre 1870, p. 398); 1530 toupie (Palsgr.); 2. 1765 mar. « instrument utilisant la stabilité verticale de l'axe d'une toupie pour déterminer la hauteur d'un astre par rapport à l'horizon » (Encyclop. t. 16); 3. a) 1754 « catin, femme qui virevolte de l'un à l'autre » fils de toupie (Boudin, Madame Engueule ou les accords poissards, 37 ds IGLF); 1800 (Boiste: Toupie [...] prostituée du plus bas étage); 1896 (Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg.: Toupie 1. Tête. 2. Terme de mépris à l'adresse d'une femme. Faire ronfler sa toupie, se dit du souteneur qui fait marcher sa maîtresse); b) 1876 (Lar. 19e: Toupie [...] Personne sans volonté, qu'on fait tourner à son gré); c) 1926 « femme désagréable » (Aymé, Brûlebois, p. 205); 4. 1876 « machine à bois dont l'outil tourne à grande vitesse » (Lar. 19e); 5. 1885 « outil de forme comparable à celle d'une toupie » (Fontaine, Électrolyse, p. 87). Issu, plutôt que de l'a. b. frq. *topp qui est à l'orig. de toupet*, du vieil angl. top « toupie » (dep. ca 1066 ds NED, s.v. top subst.2) dont le dér. topet, tupet au sens de « toupie » est attesté en anglo-norm. (ca 1200 Les Enseignements de Robert de Ho, éd. M.-V. Young, v. 76 et Glossaires, v. T.-L.). Les deux formes dér. toupoie et toupie sont peut-être dues aux formes verbales de type topoier (toupijer, Sone de Nansay, éd. M. Goldschmidt, 16805) et toupier (v. toupiller), v. FEW t. 17, p. 345b et p. 346, note 13. Le rattachement du vieil angl. top « toupie » à top « sommet, pointe » et par là à la même orig. germ. que celle de l'a. b. frq. *topp n'est qu'une hyp. (v. NED; Klein Etymol. suppose même que l'angl. norm. topet « toupie » serait issu de l'a. b. frq. et que le vieil angl. top « toupie » en serait un dér. régressif). Les formes en -r- tourpoie et tourpie sont peut-être dues à un rapprochement avec les représentants du lat. turbo, -onis « tourbillon » en a. fr. (cf. m. fr. tourbil « toupie, sabot », v. FEW, loc. cit. et t. 13, 2, p. 421b). Fréq. abs. littér.: 150. Bbg. Quem. DDL t. 38.