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TORCHE, subst. fém.
A. −
1. Flambeau constitué soit d'une grosse corde retordue enduite de matière inflammable, soit d'un bâton résineux ou enduit de cire, soit d'une botte de paille serrée, destiné à éclairer ou à mettre le feu. Torche allumée, ardente, enflammée, flamboyante, funèbre, funéraire, incendiaire; torche de cire, de résine, de sapin; torche à la main, au poing; torche d'une retraite aux flambeaux; clarté, feu, flamme, fumée, lumière d'une torche; porteur de torche; armé d'une torche; allumer, approcher, éteindre, porter, promener, tenir une torche. Les femmes nues, couronnées d'hyacinthes, mangent, à la lueur des torches qui se mirent dans les plats d'or (Flaub., Tentation, 1856, p. 529).Ça me rappelle les brandons (...) quand on allait au soir, le dimanche des Rameaux, promener autour des blés des torches de paille qui flambaient (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 132).
P. métaph. Au milieu de la grande rue, une ferme qui brûlait mettait au-dessus des toits démantelés un rouge brutal de fête foraine (...). Des lapins enflammés traversèrent les rangs, comme des petites torches vivantes (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 37).
Loc. verb.
Flamber, prendre (feu) comme une torche. S'enflammer facilement, rapidement. Il posait un litre d'eau-de-vie près de son étau de serrurier, buvant au goulot toutes les demi-heures. Il ne se soutenait plus autrement, il aurait pris feu comme une torche, si l'on avait approché une allumette de sa bouche (Zola, Assommoir, 1877, p. 556).Un peuplier prit comme une torche. La foule recula en poussant des cris (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 9).
Changer en torche. Enflammer facilement. Le feu, dans les dix secondes, change un avion en torche! (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 292).
P. anal. Torche électrique. Lampe électrique à pile, de forme cylindrique. Deux jeunes détectives, la torche électrique à la main, examinaient les serrures (Morand, Londres, 1933, p. 103).Lampe torche. Même sens. V. lampe I B 2.
2. Spécialement
ÉN. PÉTROL. Dispositif destiné à évacuer et à brûler les gaz non utilisés dans une installation de production et de raffinage. Synon. torchère.De nombreuses raffineries (...) se trouvent dans des zones industrielles ou à proximité de zones urbaines; afin d'éviter ou au moins de réduire la pollution atmosphérique, les torches de ces installations sont supportées par des charpentes métalliques (...) de plusieurs dizaines de mètres de hauteur (BarbierPétrole1980).
PYROTECHNIE. Artifice constitué d'un tube garni d'un mélange pyrotechnique. Torche éclairante; torche de signalisation. (Ds Lar. encyclop.-GDEL).
3. Vx, littér.
a) [P. réf. au feu de la torche, symb. de la pureté ou de la vie]
Les torches nuptiales, de l'hyménée, de l'hymen. Le mariage. Oh! si tu l'épousais, ce serait chose affreuse; Tu saurais ce que vaut la femme furieuse, Et la torche d'hymen, la torche aux cheveux d'or, Pourrait prêter sa flamme à ton bûcher de mort! (Bouilhet, Melaenis, 1857, p. 138).
Torche ardente. Représentation symbolisant l'impuissance de la mort contre la lumière de la vie. Comme une torche ardente en des fêtes funèbres, Son épée étincelle au milieu des ténèbres (Quinet, Napoléon, 1836, p. 229).
Torche renversée, éteinte. Représentation symbolisant la mort sur une tombe ou un mausolée. Sur les monuments funèbres, anciens et modernes, on voit fréquemment sculptées des torches renversées de haut en bas, symbolisant ainsi le sommeil et la mort (Chabat1881).
b) [P. réf. à la torche, attribut des Furies ou de la Discorde, symbolisant la guerre] Ce qui allume, fait naître une sédition, une guerre. Si la torche de la révolution française (...) était Paris, chaque province était le miroir parabolique qui renvoyait des rayons de feu après avoir reçu des rayons de lumière (Gozlan, Notaire, 1836, p. 52).
Loc. verb.
Allumer les torches de la discorde, de la guerre civile. Faire naître la discorde, allumer la guerre civile. (Dict. xixeet xxes.). Synon. allumer le flambeau* de.
Entrer dans la politique la torche et le glaive à la main. Entrer en politique en allumant la discorde, avec des intentions belliqueuses. [Chateaubriand] y entra [dans la vie politique], il s'y précipita la torche et le glaive à la main par le pamphlet De Buonaparte et des Bourbons (Sainte-Beuve, Chateaubr., t. 2, 1860, p. 112).
B. −
1. Rouleau de linge que les femmes mettent sur leur tête dans certains pays, pour porter un vase ou un fardeau. (Dict. xixeet xxes.).
2. ,,Paquet de fil de fer ou de laiton plié en rond`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
3. Oignons liés autour d'un bâton. (Dict. xixeet xxes.).
4. Spécialement
BÂT., CONSTR. Poignée de foin roulée dans l'argile servant à garnir le tour des briques fermant les ouvreaux des fours de glacerie (Dict. xixeet xxes.).
BROD., vx. Écheveau d'or coupé par aiguillées pour broder. (Dict. xixes.).
MÉGISS. Selle bourrée de paille et recouverte de toile grossière. (Dict. xixeet xxes.).
MINES ET CARR. Bouchon de paille destiné à protéger des pierres taillées pendant leur transport (Dict. xixeet xxes.). Synon. torchon.
PARACH. [En parlant d'un parachute] (Se mettre) en torche. (Se mettre) en torsade sans se déployer à l'ouverture. Un parachutiste s'écrase au sol (...). Le parachute est sorti en torche (Le Monde, 11 oct. 1986, p. 14, col. 3).
VANN. Brin d'osier enroulé en un double ou triple tour destiné à consolider le bord ou certains points d'un ouvrage de vannerie. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [tɔ ʀ ʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1174 torge « bouchon de paille » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, 1943 ds T.-L.); ca 1175 torche de fain « faisceau de foin » (Chronique Ducs Normandie, 31378, ibid.); b) 1174 torke, torche « faisceau, paquet (en parlant de conglomérations d'insectes) » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, op. cit., 3939 et 5808, ibid.); c) 1443 torche « espèce de collerette » (Cerem. Ms. eccl. Brioc., fo143, art. 2 ds Du Cange, s.v. torcha 3); 1483 tourche « espèce de bandeau » (doc. ds Gdf., s.v. tourse1); 1549 torche « rouleau de linge que les femmes mettent sur la tête pour porter des fardeaux » (Est.); d) 1467 torque « fil de fer roulé en cercle » (doc. de Tournai ds Gdf., s.v. tourse1); 1723 torche (Savary); e) 1680 torche « double tour d'osier que le vannier fait autour de la base d'un panier, pour le consolider » (Rich.); f) 1680 torche « natte de paille employée pour garantir les arêtes des pierres de taille » (Rich.); g) 1723 torche « cordée (d'oignons) » (Savary); 2. ca 1220 torke « flambeau grossier fait d'une corde tendue enduite de résine ou de cire, ou d'un bâton de bois résineux entouré de cire, de suif » (Robert de Clary, Constantinople, éd. Ph. Lauer, 12); 1285 torche « id. » (Jacques Bretel, Tournois Chauvency, éd. M. Delbouille, 4119). Issu du lat. pop. *torca, altér. du lat. class. torqua (Varron), var. de torques « collier, guirlande », dér. de torquere « tordre ». L'a. fr. emploie souvent torse, trosse subst. fém. au sens de « faisceau de choses liées ensemble » (trousse*) et tortiz, tortin, tortil subst. masc., dér. de tort « tordu » (tort*), au sens de « flambeau » (xiiies. ds Gdf. et T.-L.). Fréq. abs. littér.: 812. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 345, b) 1 667; xxes.: a) 1 088, b) 757. Bbg. Gauchat (L.). Promenade étymologique... In: [Mél. Bally (Ch.)]. Genève, 1939, pp. 296-297. − Rice (C. C.). Romance etymologies and other studies. Chapel Hill, 1946, p. 74.