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TIRE-BOUCHONNER, TIREBOUCHONNER, verbe
A. − Empl. intrans.
1. Former des spirales; avoir, présenter une forme, un aspect hélicoïdal, torsadé. Le père Baudoin (...) aspira une bouffée de sa pipe (...) légère, la fumée tirebouchonnait dans l'air (Estaunié, Bonne Dame, 1891, p. 178).Les gaudes balançaient leurs cierges verts dont la mèche tirebouchonnait, en pendant (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 168).
2. En partic.
a) [Le suj. désigne les cheveux] Friser, d'un bout à l'autre de la mèche, en s'enroulant. Ses cheveux, tirebouchonnés à l'anglaise, étaient plus fins que de la soie (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 166).Ça tire-bouchonne au bout, et rien du tout en haut, ou presque rien! Elle a en effet de ces cheveux souples et doux comme de la soie, qui fuient et glissent sous les doigts, sous les rubans, et ne font que ce qu'ils veulent (Colette, Cl. école, 1900, p. 280).
b) Domaine vestimentaire.Présenter un aspect irrégulièrement plissé, affaissé sur lui-même, négligé. Pantalon qui tire-bouchonne. Une grosse mémère à bigoudis avec des bas roulés sur les chevilles... Moi, j'aimerais mieux aller pieds nus que d'avoir des bas qui tire-bouchonnent! (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 218).
B. − Empl. trans.
1. Arranger, enrouler en spirale. La maîtresse générale venait elle-même me remettre mon châle. Elle me leva le bras, fit passer l'étoffe dessous, la tire-bouchonna autour de moi, et rejeta le pan par-dessus mon épaule (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 163).
2. Empl. pronom.
a) Prendre une forme tordue en spirale; se plisser, se tordre. Le nez pointu [de Voltaire, par Houdon] ressemble à celui d'un renard: il paraît se tirebouchonner pour flairer, de côté et d'autre, les abus et les ridicules; on le voit palpiter (Rodin, Art, 1911, p. 159).Le pli de ce pantalon qui ne se tire-bouchonnait jamais (Arnoux, Solde, 1958, p. 42).
b) Fam., rare. Se tordre de rire. Tenez, en y pensant [aux malheurs de Justine], je me tords, je me tire-bouchonne, je vais crever de rire! (Larbaud, Enfantines, 1918, p. 40).
REM.
Tire-bouchonnant, tirebouchonnant, -ante, part. prés. en empl. adj.,rare. Qui tire-bouchonne, qui forme des plis. a) [Corresp. à supra A] Plus tard, il eut des cravates vert d'eau nouées au hasard, des pantalons tirebouchonnants, la redingote flottante (Blanche, Modèles, 1928, p. 107).b) [Corresp. à supra B] P. métaph. Une petite fille, d'une chaleur et d'une noirceur provocantes, vint lui grimper le long de la jambe du pantalon. (...) Le duc se débarrassa avec peine de sa tirebouchonnante petite amie (Morand, Fin siècle, 1957, p. 184).
Prononc.: [tiʀbuʃ ɔne], (il) tirebouchonne [-ʃ ɔn]. Étymol. et Hist. 1. 1819 verbe trans. « mettre en tire-bouchon » (Journ. des dames et des modes, 5 févr., p. 50 ds Quem. DDL t. 9); 2. a) 1840 part. passé adj. tirebouchonné « qui présente la forme d'un tire-bouchon » (Louis C., autobiographie ds Zaccone, Hist. bagnes, t. 1, 1876, p. 156); 1843 (Th. Gautier, Voy. en Espagne, p. 61 ds Quem. DDL t. 12); b) 1881 verbe intrans. « former des tire-bouchons » (Huysmans, En mén., p. 156). Dér. de tire-bouchon*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 16.
DÉR.
Tire-bouchonnement, tirebouchonnement, subst. masc.Aspect, disposition, forme de ce qui est tire-bouchonné, en vrille, en spirale, en hélice. Désirée (...) était vraiment appétissante avec sa capuche de laine bleue et le tirebouchonnement de ses frisettes (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 75).Lahrier (...) franchit le porche, s'engagea dans le tirebouchonnement d'un escalier de service spécialement affecté à l'usage du personnel (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 30). [tiʀbuʃ ɔnmɑ ̃]. 1reattest. 1879 (Huysmans, loc. cit.); de tire-bouchonner, suff. -(e)ment1*.