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TIMON, subst. masc.
A. − Longue pièce de bois ou de métal située à l'avant-train d'un véhicule ou d'un instrument agricole et à laquelle on attelle une ou plusieurs bêtes de trait. Long timon; timon abaissé; timon d'une charrette; joindre le timon au char. Ils pratiquaient l'art de soumettre les bœufs au joug et de les lier au timon (A. France, Pierre bl., 1905, p. 19).Les premiers véhicules furent tirés par des bœufs. Attelés de front et par paires, ces animaux supportaient un joug qui les attachait à un timon. Le conducteur les dirigeait à l'aide de rênes aboutissant à un anneau passé dans le nez des bêtes (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 21).P. métaph. Le « Chariot de David » allongeait son timon d'étoiles scintillantes (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 14).
P. ext. Toute longue pièce de bois ou de métal. Timon de la catapulte. Mais nous fouetterons de nos durs timons les croupes de nos cavales, et nous leur donnerons pour boisson la sueur de leurs crinières (Quinet, Ahasvérus, 1833, 1rejournée, p. 104).
Loc. fig. Être attaché à un même timon. Être attaché à un même projet; devoir en prendre la charge ensemble. Si tu veux et si tu crois, je dirais que nous sommes en un certain sens attelés à un même timon et que nous nous connaissons tels, ou sujets d'un même pouvoir, ce pouvoir placé aussi constamment à l'écart de tous autres que l'on voudra (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1900, p. 373).
B. −
1. MAR. Longue pièce de bois ou de métal attachée au gouvernail et utilisée pour diriger le navire; p. méton., le gouvernail lui-même. Tenir le timon. Et le pilote assis, la main sur le timon, Voguait au souffle égal de son double poumon (Lamart., Chute, 1838, p. 971).
2. Au fig.
a) Situation, pouvoir permettant de diriger les affaires d'une entreprise, de gouverner un pays. Synon. barre, gouvernail.J'ai présents à la pensée (...) quelques-uns de ces hommes modérés et sages qui étaient alors au timon de l'État, dans le ministère, et qui tentaient honorablement et, comme on dit, contre vent et marée, de tirer la Restauration de ces passes dangereuses (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 4, 1863, p. 243).
b) [À propos d'un raisonnement, d'une activité intellectuelle] Ce qui permet de conduire dans la bonne direction. Quelquefois l'imagination enlève le timon au jugement; alors l'homme devient fou (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 277).
Prononc. et Orth.: [timɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 « longue pièce de bois solidaire de l'avant-train d'une voiture, charrue, de chaque côté de laquelle on attelle une bête de trait » (Thèbes, éd. Raynaud de Lage, 5010); 2. ca 1240 fig. « pouvoir » (Jean de Thuin, Jules Cesar, 239, 10 ds T.-L.); 1623 le timon de l'estat (Les Caquets de l'accouchée, éd. E. Fournier, p. 285); 3. 1265 « gouvernail d'un navire » (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 400, var.). Du lat. pop. timonem, acc. de timo, att. dep. la fin du ves., altér. du lat. temo, -onis « flèche d'un char, d'une charrue, perche, traverse ». Fréq. abs. littér.: 145.