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TEMPÉRAMENT subst. masc.
A. − Vieux.
1. Composition équilibrée d'un corps (Dict. xixeet xxes.). P. anal. La constitution est le tempérament de l'État, l'administration en est le régime (Bonald, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 36).
2. Mesure dans la conduite; p. méton., solution mesurée apportée pour régler un différend. Proposer divers tempéraments pour concilier des intérêts opposés (Ac.). Comme il s'était nettement prononcé dans une opinion contraire à la mienne (...) je crus important de chercher avec lui des tempéraments propres à concilier les esprits (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 559).Je compris que cette aristocratie est fondée sur des usages et des tempéraments, bien plus que sur la lettre de la loi (Barrès, Serv. All. ,1905, p. 72).
En partic. Mesure destinée à adoucir la rigueur de quelque chose. Quand l'absolutisme devient intolérable, on poignarde le souverain. Voilà le seul tempérament politique que l'on y connaisse [en Orient] (Renan, Avenir sc., 1890, p. 317).
Spécialement
MUS. Organisation de l'échelle des sons qui accorde une même valeur au dièse d'une note et au bémol de la note immédiatement supérieure par une division plus ou moins égale de l'octave en douze tons. Tempérament égal, inégal. Les tuyaux [d'un même jeu d'orgue] sont accordés par demi-tons égaux (système chromatique à tempérament égal) (Bouasse, Instrum. à vent, 1930, p. 240).Les instruments auxquels n'est pas appliqué le système du tempérament et de l'accord tempéré sont appelés instruments à justesse absolue (Rougnon1935).
ÉCON., FIN. (Achat, vente) à tempérament. Facilité accordée par le vendeur consistant à échelonner en plusieurs versements le prix d'une acquisition. On peut craindre que les ventes à tempérament (...) aient tendance à accroître la consommation en période de prospérité et à la restreindre en période de récession (Romeuft. 21958).
B. −
1.
a) MÉD. ANC. [P. réf. aux quatre humeurs de Galien et d'Hippocrate] Ensemble de particularités organiques qui caractérisent l'équilibre physiologique d'un individu. Tempérament atrabilaire, bilieux, flegmatique, mélancolique, nerveux, sanguin. La doctrine des anciens sur les tempéramens était fondée (...) sur la considération des quatre élémens, chaud, froid, sec, et humide, et des quatre humeurs principales du corps qui y correspondaient, le sang, la bile, l'atrabile et la pituite (Encyclop. méthod. Méd.t. 131830).
b)
α) Caractère d'une personne marqué par ces particularités. Synon. naturel.Tempérament anxieux, sanguin. Des habitudes constantes dans la jeunesse dénaturent notre tempérament et nos affections (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 140).Il découvrait en lui (...) un tempérament ardent, bilieux, facile à s'affecter et sensible à l'excès à tout ce qui l'affecte (Guéhenno, Jean-Jacques, 1952, p. 86):
... quand je le toisai avec ce regard qui pénètre jusqu'à la moelle des os, je vis qu'il était d'un tempérament lymphatique, qu'il avait le visage boursouflé, les yeux morts, la tête petite et des jambes de femme. Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 358.
Loc. verb. Avoir un tempérament à + inf.Avoir un caractère qui prédispose à. Vous devez vous ennuyer. Oh! non. J'ai pas un tempérament à ça (Queneau, Pierrot, 1942, p. 25).
β) [À propos d'une collectivité] Chez les Français, et malgré la déviation extraordinaire de notre tempérament national depuis cent années, le pessimisme n'est qu'une douloureuse exception (Bourget, Essais psychol., 1883, p. 11).
2. Mod. Ensemble formé par la complexion du sujet et son retentissement sur le caractère; partie du psychisme en rapport avec la structure corporelle, avec la constitution de l'organisme par l'intermédiaire des modifications humorales et des réactions du système neuro-végétatif (d'apr. Garnier-Del. 1989). Tempérament chétif, solide, robuste. Quelle dose exacte de principes nutritifs conviendra à un tempérament affaibli? (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 280).Cette apparence cachait des fibres et des nerfs, un tempérament d'acier. Sa résistance à la fatigue, aux veilles, aux excès, tenait du prodige (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 217).
Loc. verb., fam. S'abîmer, se crever, se tuer,... le tempérament. Faire un effort démesuré pour obtenir quelque chose (qui n'en vaut pas la peine). Ah! si j'avais su! Dire que je me suis esquintée le tempérament pour passer mon certificat d'études et quitter le village (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 389).
3.
a) Ensemble de traits innés qui caractérisent une personne psychologiquement et physiologiquement. Synon. nature.Tempérament ardent, fougueux, impétueux, littéraire, original, poétique, romantique. Ses vices (...) ne naissaient pas d'un tempérament frigide, ils portaient sur des passions profondes, brûlantes, orageuses (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 226).Kirchenblatt vivait en bordure des partis révolutionnaires internationaux, trop anarchiste de tempérament pour adhérer sans réserve au socialisme (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 253).
b) En partic.
α) Humeur, disposition particulière d'une personne. Synon. inclination, penchant.Le haut commandement manquait d'unité de vues: à chaque instant on voyait éclore des « instructions » particulières qui commentaient, selon le tempérament du chef qui les rédigeait, les règlements de manœuvre (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 33).
β) Forte personnalité. C'est un tempérament! Son esprit [de Dumas] me fait l'effet d'un déjeuner de garçon, mais d'un déjeuner qui dure depuis bientôt vingt ans. Ici l'admiration commence. Quel estomac, quel tempérament! (Sainte-Beuve, Poisons, 1869, p. 30).
c) Nature amoureuse; appétit sexuel d'une personne. Tempérament lascif; tempérament de feu, de braise, exigeant. Elle était d'un tempérament froid, elle parlait d'amour avec ses amies comme elle aurait parlé de toilette (Zola, M. Férat,1868, p. 32).Cette fille, dont il appréciait en connaisseur le tempérament fougueux et les moyens de séduction bien autrement puissants qu'un joli visage (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 36).[Sans adj.] Avoir du tempérament, peu de tempérament. Dans l'esprit d'Honoré, un mâle généreux ne pouvait être calotin, non plus royaliste ou bonapartiste; il fallait avoir bien peu de tempérament pour rester insensible à une république large du bassin et si bien en chair (Aymé, Jument,1933, p. 80).
Rem. ,,Tempérament et caractère ne sont pas synonymes, bien qu'ils soient quelquefois confondus. Le tempérament est le fond physio-psychique sur lequel se développe le caractère. Il est inné et peut être reconnu dès la naissance. Ainsi, par ex., on ne verra pas chez un nouveau-né flegmatique se développer un caractère anxieux, compulsionnel`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
Prononc. et Orth.: [tɑ ̃peʀamɑ ̃]. Ac. 1694, 1718: temperament; dep. 1740: tempérament. Étymol. et Hist. A. 1. 1522 « modération, mesure » (Tyard, tr. Hebrieu, Dial. III, p. 319 ds Hug.); 2. 1632 « accord, arrangement » (Corneille, La Veuve, préf., I, 183); 3. 1656-57 « adoucissement, atténuation » (Pascal, Provinciales, éd. Brunschvicg, V, pp. 35-36); 4. 1636 mus. (Mersenne, Harm. univ., p. 160); 5. 1867 (vente) à tempérament (Almanach du Hanneton, 67 ds Larch. 1880). B. 1. 1478 « ensemble des traits généraux qui caractérisent l'équilibre physiologique d'un être » (Guy de Chauliac, Le Guidon en français ds Sigurs); 1828-29 s'échigner le tempérament (Vidocq, Mém., t. 3, p. 185); 1833 s'exterminer le tempérament (Balzac, Méd. camp., p. 325); 1866 s'esquinter le tempérament (Delvau, p. 136); 1879 s'abîmer le tempérament (A. Daudet, Rois en exil, p. 471); 1887 se tuer le tempérament (Zola, Terre, p. 349); 2. 1559 « juste équilibre dans la composition du plantain » (Dioscoride, trad. M. Mathée, 193b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 171); 3. 1583 « juste proportion dans les constituants d'un mélange » (Du Bartas, 2 semaine, Magnificence, p. 372 ds Hug.); 4. 1649 « ensemble des tendances d'une personne » (Scudery, Poés. div., p. 57 ds Livet t. 3, p. 680); 5. 1734 « aptitude aux plaisirs de l'amour physique » (Marivaux, Cabinet du philosophe, IX, 425); 1762 avoir du tempérament (Ac.). Empr. au lat.temperamentum « combinaison proportionnée des éléments d'un tout, combinaison, proportion, mesure »; cf. l'a. prov. temperament « modération; mesure » (hapax, fin xiiies. ds FEW t. 13, 1, p. 175b). L'a. et m. fr. employait en ce sens atemprement, dér. de atemprer « modérer, adoucir » du lat. attemperare « ajuster, adapter » et utilisé jusqu'au xvies. (cf. FEW t. 13, 1, p. 174a); on relève aussi temprement (hapax, 1175 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 1 753. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 207, b) 2 627; xxes.: a) 2 459, b) 2 684.
DÉR.
Tempéramental, -ale, -aux, adj.,méd. Relatif à la constitution physiologique d'un individu. Sheldon a établi une série de traits de caractères en rapport avec des traits tempéramentaux, c'est-à-dire ayant un fond organique (Delay, Psychol. méd., 1953, p. 155). [tɑ ̃peʀamɑ ̃tal], plur. masc. [-o]. 1reattest. 1845-46 (Besch.); de tempérament, suff. -al*.
BBG.Gohin 1903, p. 301, 365. − Quem. DDL t. 25, 29, 34.