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TEINTE, subst. fém.
A. − PEINT. Couleur résultant du mélange de plusieurs couleurs (p. oppos. à couleur pure). Teinte rougeâtre, violacée, bleutée, blanc-jaunâtre, gris-rosé. On croit encore dans beaucoup d'écoles qu'il suffit d'étendre des teintes aériennes, de les nuancer tantôt d'azur et tantôt de gris pour exprimer la grandeur des espaces (Fromentin, Maîtres autrefois, 1876, p. 169).Comment (...) [Courbet] allait-il peindre la lumière? Quand il s'y essaya, il ne sut que pâlir ses couleurs, qui prirent alors une teinte grisâtre (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 399).
Teinte vierge. Couleur qui ne résulte pas d'un mélange (d'apr. Bég. Dessin 1978).
Teinte plate ou en aplat ou en à plat. ,,Teinte qui garde la même nuance et le même ton sur une surface qui de ce fait semble plane`` (Nér. Hist. Art 1985). Depuis ce matin, il cherche comment il pourra, sans trop de dommage pour son œuvre, se plier à la formule du patron: trois couleurs seulement, noir compris, et le blanc en plus, en teintes plates (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 137).Ces illustrations se caractérisent par leur simplicité. Peu ou pas d'ombres, le dessin au trait, parfois enluminé de teintes plates (Civilis. écr., 1939, p. 30-10).
Teinte dure. Teinte jaune, obtenue avec du blanc de céruse calciné, utilisée pour les fonds. La peinture à l'huile. Sur une couche d'impression (...), on passe une couche de teinte dure (...). On ponce et on passe trois couches de la couleur choisie (...). On termine par une couche de vernis (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 22).Teinte dure. ,,Couche de fond étendue sur un papier avant impression`` (Peyroux Techn. Métiers 1985).
B. − Couleur considérée selon son degré d'intensité. Teinte chatoyante, claire, criarde, douce, éclatante, forte, vive; teinte faible, neutre, sombre, terne; dégradé de teintes. Au moment où ses yeux découvrent à l'orient le golfe Arabique, elle demeure éblouie du spectacle qu'il présente. Les riches teintes de pourpre, de violet et d'aurore dont le ciel éclate, à demi-plongées dans la mer, y réfléchissent leurs teintes adoucies (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 319).Seurat n'avait cherché qu'une composition claire et gaie, dans un balancement équilibré de verticales et d'horizontales, une dominante de teintes chaudes et de tons clairs avec au centre le blanc le plus lumineux (Arts et litt., 1935, p. 84-7).
Demi-teinte*.
GRAV. Gravure en bois de teinte, ou, p. ell., bois de teinte. Gravure reproduisant un dessin en demi-teintes au pinceau (par exemple le lavis), p. oppos. à gravure en bois de trait (d'apr. Bég. Estampe 1977, s.v. bois). Gustave Doré venait d'inaugurer sa longue et féconde carrière d'illustrateur. Comme il avait abandonné le crayon et la plume pour un procédé plus expéditif le dessin au pinceau,ses traducteurs habituels renoncèrent à la technique du « bois de trait » pour celle du « bois de teinte » (Dacier1944, p. 121).
C. − Couleur plus ou moins nuancée (pure ou résultant d'un mélange). Teinte dorée, fauve, satinée; teinte roussâtre des feuilles d'automne; teintes crépusculaires; les teintes de l'eau, du ciel; c'est une belle teinte; la teinte des cheveux. Il avait admiré un foin souple et parfumé, d'une jolie teinte verte (A. France, Île ping., 1908, p. 299).Sans cesse le rêveur se meut entre les figures de ceux qui ont été (...). Chaque visage a les traits de plusieurs êtres. Sourire, voix, teinte des yeux, gestes familiers s'échangent. À tout moment quelque chose de l'un passe dans l'autre (Durry, Nerval, 1956, p. 145).
Vieilli. Une teinte de + subst. désignant une couleur.Une nuance de. Une teinte de cuivre. Le soleil couchant y versait [sur le Rhône] une teinte de rose et d'azur (J.-J. Ampère, Corresp., 1820, p. 169).Les montagnes sont complètement dépouillées de végétation; c'est du rocher ou de la poussière de rocher que le vent laboure à son gré; une teinte de cendre noirâtre couvre, comme d'un linceul funèbre, toute cette terre (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 4).
DENTISTERIE. Jeu de teintes. (Ds Verch.-Bud. 1981). Synon. de teintier (infra dér.).
TOPOGR., CARTOGR.
Teinte (conventionelle). ,,Teinte (...) employée pour représenter un phénomène déterminé auquel elle se trouve psychologiquement associée`` (George 1984). Le reste de la carte présente les teintes: bistre, mauve, bleu, vert, jaune. Consultons la légende: aux teintes de la gamme rouge, correspondent diverses appellations: archéen, cristallin, granite, roches éruptives (Combaluzier, Introd. géol., 1961, p. 57).
Teinte hypsométrique. ,,Teinte employée pour représenter une zone d'altitude comprise entre deux courbes de niveau`` (Topogr. 1980). Pour la représentation du relief [sur la carte], on a recours (...), soit aux hachures, soit aux teintes hypsométriques, soit aux cotes altimétriques (A.-B. Duval, Hébrard, Nav. aér., 1928, p. 9).
D. − Au fig.
1. Caractère, aspect. Après la Ligue, après la Fronde, la résistance de la noblesse prend une teinte purement religieuse (Nerval, Fayolle, 1855, p. 4).Sa parole avait pris une teinte douce et comme restreinte, dans ce même calme qui avait tant frappé Augustin (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 361).
2. Littér. Teinte de + subst.Nuance, marque de. Synon. brin, pointe, soupçon, touche.Paroles empreintes d'une teinte d'ironie, de tristesse. Vous connaissez la ville des plus beaux rêves et des pires réveils. Je gagerais que vos séjours y furent aussi délicieusement tourmentés que les miens et que le souvenir que vous en avez gardé porte la même teinte de mélancolie que les confidences que vous allez entendre (Milosz, Amour. init., 1910, p. 31).C'est le style même de ta personne que je redoute; non pas l'éducation que tu as reçue, si tu en as gardé quelque teinte, ni le milieu où tu as vécu (Chardonne, Ciel, 1959, p. 139).
Prononc. et Orth.: [tε ̃:t]. Homon. formes du verbe tinter. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1284 [ms.] « couleur plus ou moins nuancée de quelque chose » (Brunet Latin, Trésor, éd. P. Chabaille, CLXXXVII; ds éd. J. F. Carmody, I, CLXXXV, ligne 10: taint); 1820 une teinte de « une nuance légère de telle couleur » une teinte de rose et d'azur (J.-J. Ampère, loc. cit.); 2. a) 1312 « peinture » (Compte de la Toussaint, A 297 ds J. M. Richard, Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne, p. 336); b) 1651 [éd.] « nuance résultant du mélange de plusieurs couleurs » (R. de Piles, L'Art de peinture de Charles Alphonse du Fresnoy, p. 367); 1765 teinte vierge (Encyclop. t. 16); 3. 1676 « couleur considérée du point de vue du degré d'intensité que lui donne l'artiste » demy-teinte (Félibien, p. 779); 4. 1761 « caractère, aspect plus ou moins tranché » (J.-J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse, VIepart., lettre III, éd. H. Coulet, p. 649); 1779 fig. une teinte de ridicule (Diderot, Neveu de Rameau, Genève, éd. J. Fabre, 1950, p. 84). Part. passé subst. fém. de teindre*. Fréq. abs. littér.: 1 135. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 207, b) 1 921; xxes.: a) 1 788, b) 842.
DÉR.
Teintier, subst. masc.,dentisterie. ,,Série de facettes de dents de teintes différentes montées sur une petite tige et servant au praticien à choisir la teinte convenant le mieux à son patient`` (Verch.-Bud. 1981). Synon. jeu de teintes (supra C).− [tε ̃tje]. − 1resattest. [ca 1965 d'apr. Rob. 1985] 1970 (Rob. Suppl.); de teinte, suff. -ier*. Bbg. Quem. DDL t. 33 (s.v. teinte anglaise).