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TAQUET1, subst. masc.
A. − Petite pièce de bois ou de métal servant de butée ou de verrou. Dans ces tiroirs, les dossiers se placent verticalement sur leur tranche la plus large. Des taquets de bois ou de métal maintiennent immobiles les dossiers (Pethoud, Organ. industr. et comm., 1931, p. 251).
1. MENUIS. Petit morceau de bois taillé servant à maintenir, à caler, à fixer des éléments d'un meuble. Les tablettes des armoires sont formées par des planches unies (...). Elles reposent sur des tasseaux, assemblés dans les pieds par chaque extrémité, ou appuyés sur de petits morceaux de bois ou taquets cloués sur les pieds (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 84).
En partic. [À l'intérieur du violon] les petits taquets, qui consolident le joint des tables, lorsque celles-ci sont de deux pièces (Grillet, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 7).
2. Pièce tournant autour d'un axe et servant à maintenir une porte fermée; en partic., pièce qui cale la portière d'une voiture. Synon. loquet.Ils entrèrent dans l'auto; il ferma à clé la portière de droite et poussa le taquet de celle de gauche (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 163).
3. CH. DE FER. Taquet d'arrêt. Dispositif de protection implanté sur une voie; pièce de charpente affectée au stationnement des wagons, servant à arrêter un wagon si elle est redressée, à le laisser passer si elle est rabattue entre les rails. Des taquets d'arrêt destinés à retenir ces wagons dans le cas où ils se mettraient en mouvement (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 430).
4. MINES. Dispositif d'arrêt d'une cage d'extraction à une recette. Ces cages comprennent plusieurs étages, ce qui a pour inconvénient de multiplier les manœuvres aux recettes où, lorsqu'une cage arrive, une manœuvre de taquets permet de l'asseoir pour soulager le câble (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 246).
B. − MAR. ,,Morceau de bois dur ou de métal portant deux cornes ou oreilles, fixé en divers endroits du navire pour y tourner des cordages`` (Gruss 1978). Taquet de mât, de bitte. Nous montons sur le pont pour notre promenade habituelle du soir. (...) nous connaissons par cœur tous les petits trous où l'eau s'amasse, tous les taquets où l'on se prend les pieds, toutes les boucles où l'on trébuche (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 295).
Taquet-coinceur. Taquet permettant de bloquer ou de libérer rapidement une manœuvre courante (d'apr. Gruss 1978). Taquet de cabestan. ,,Ferrures noyées dans le bois de la cloche, assurant la tenue des cordages`` (Merrien 1958). Taquet de haubans. (Ds Ac. 1835-1935). Taquet de ris d'un gui. ,,Latte percée de trous, placée de chaque côté de l'extrémité arrière d'un gui et servant à prendre les empointures des ris`` (Gruss 1978).
C. − BÂT., TRAV. PUBL.
1. Petit morceau de bois fixé sur une pièce, scellé ou enrobé dans la maçonnerie (d'apr. Barb.-Cad. 1971).
2. Petit piquet que l'on enfonce en terre pour marquer un alignement (d'apr. Barb.-Cad. 1971).
3. Taquet de barrière. ,,Pièce en bois placée sur des poteaux de barrière pour recevoir les lisses`` (Barb.-Cad. 1971).
4. Taquet d'échelle. ,,Petit plateau pliant se fixant sur une échelle et servant de support`` (Barb.-Cad. 1971).
D. − TECHNOLOGIE
1. IMPR. [Dans des presses mécaniques] Petite pièce placée sur la table de marge, permettant d'arrêter la feuille à imprimer qui doit être prise par les pinces, se levant pour la laisser passer et permettant de la caler pour qu'elle soit margée. Un taquet de côté qui est en même temps rectificateur de marge, par suite d'un mouvement vers la droite au moment où la platine se redresse pour entrer en pression (Schott, Morin, Presses à platine, 1910, p. 11).On distingue les taquets de front et le taquet de côté (Leygues1979).
Taquet de marge. Butée frontale qui permet de caler la feuille. Le margeur a pour rôle principal (...) de placer chaque feuille à imprimer contre les taquets de marge ou ceux du pointeur automatique et de la présenter à la prise des pinces pour qu'elle adhère sans plis à la surface du cylindre imprimeur (Chelet, Lithogr., 1933, p. 17).
Loc. Mettre aux taquets. ,,Placer la feuille contre les taquets`` (Bég. Estampe 1977).
En compos. Taquet-butoir. Un contre-dos intérieur en bois, combiné avec les gardes volantes, et un taquet-butoir facilitent l'insertion des feuillets et en améliorent la conservation (Civilis. écr., 1939, p. 12-2).
2. BUREAUTIQUE, DACTYL. Butée mobile métallique placée sur le chariot d'une machine à écrire, servant à régler ses arrêts aux points choisis par le dactylographe (d'apr. GDEL).
3. TISS. Dans un métier à tisser, petite pièce de bois, de cuir ou de matériau synthétique en forme de parallélépipède, qui transmet à la navette la percussion produite par le mouvement du sabre. C'est ce taquet qui frappe violemment la pointe de la navette lorsque le sabre oscille par suite de la brusque frappe d'une came sur un galet provoquant l'oscillation (Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p. 148).
4. DESSIN. ,,,Punaise à deux pointes dont on se sert pour transporter, en les opposant par les quatre angles, deux tableaux peints qui ne sont pas encore secs`` (Bég. Dessin 1978).
E. − ODONTOLOGIE. [En prothèse dentaire fixée ou amovible] ,,Extension rigide et stabilisatrice de l'armature métallique prothétique adaptée à un appui`` (Méd. Biol. Suppl. 1982). Un taquet peut être disposé sur une face (...) incisive, linguale (...) ou vestibulaire (Méd. Biol. Suppl.1982).
F. −
1. Argot
a) Gifle, coup de pied (d'apr. Esn. 1966). L'autre, il m'a dit: « Descends du tram si tu es un homme. » (...) Alors je lui en ai donné un. Il est tombé. Moi, j'allais le relever. Mais il m'a donné des coups de pieds de par terre. Alors je lui ai donné un coup de genou et deux taquets (Camus, Étranger, 1942, p. 1144).
b) ,,Coup de poing`` (Esn. 1966).
2. Fam. Être au taquet. ,,Avoir atteint l'échelon (de salaire) le plus élevé dans sa catégorie`` (Bernet-Rézeau 1989). Ce qui explique en partie leur attitude à l'égard de la nouvelle grille des salaires et de l'avancement au mérite. Comme dit l'un d'eux: « À trente et un ans, je suis T4. En fait, je suis déjà au taquet jusqu'à la fin de ma carrière » (Le Monde,28-29 déc. 1986,p. 11, col. 4, ds Bernet-Rézeau 1989).
Prononc. et Orth.: [takε]. Homon. et homogr. taquet2. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1384 mar. taqués (doc. ap. Ch. Bréard, Le Compte du clos des galées de Rouen, p. 76: II taqués); 1643 taquet (Fournier, Hydrographie d'apr. FEW t. 17, p. 196a); 2. a) 1459 tacquiet « morceau de bois qui tourne autour d'un axe et qui sert à maintenir une porte fermée » (H. Loriquet, Arch. hospitalières de Béthune, 67 ds Romania t. 35, 1906, p. 406); b) 1573 « pièce de bois ou de métal servant de verrou ou de butée » (Dupuys); c) 1808 « petit morceau de bois taillé, qui sert à maintenir provisoirement en place un objet destiné à être fixé à demeure » (Boiste); 3. 1755 trav. publ. (Aviler, Dict. d'archit.); 4. 1875 ch. de fer taquet d'arrêt (Lar. 19e); 5. 1900 tiss. (DG); 6. 1905 mines (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, p. 1014); 7. 1910 impr. (Schott, Morin, loc. cit.); 8. 1949 « bouton qui cale la portière d'une voiture » (Sartre, loc. cit.). Dér., à l'aide du suff. -et*, avec perte de l'init. es-, de estaque, forme norm. de l'a. fr., m. fr. estache « pieu, poteau » (v. attacher). L'ex. de 1384 pourrait aussi être lu taque fém., v. FEW t. 17, p. 205a, note 7. Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Wartburg (W. von). Glanures étymol. R. Ling. rom. 1960, t. 24, pp. 290-291.